2016, une année record pour l’immobilier

Cette semaine Le Monde revenait sur l’excellent début d’année de l’immobilier français. C’est une surprise, l’hiver n’est normalement pas vraiment propice aux ventes records. De plus, il est rare de voir le marché afficher de tels résultats avant une échéance présidentielle. D’habitude, durant les mois précédents une élection d’une telle envergure, le marché de l’immobilier se stabilise en attendant de savoir quel courant politique influencera les investisseurs. Mais 2017 n’est pas une année comme les autres et le premier trimestre ravit les professionnels. Certains avancent justement l’instabilité politique comme raison. Au contraire des années précédentes, cette fois les investisseurs souhaiteraient conclure leurs deals avant l’échéance électorale et ses incertitudes. Mais il ne faut pas non plus négliger l’incroyable année 2016 qui continue à impacter le marché. 2016 a été marquée par une baisse exceptionnelle des taux d’intérêts qui a revigoré l’immobilier. Alors pour comprendre la bonne santé du marché en 2017, revenons sur ce qu’il s’est passé en 2016.

L’influence de la politique de la BCE

L’Europe sort peu à peu de la fameuse crise financière de 2008 mais en ce début 2016, la croissance ainsi que l’inflation affichent des taux particulièrement bas. Afin de ne pas se retrouver dans la même situation que le Japon, Mario Draghi annonce en mars que le principal taux directeur est abaissé à 0%. Automatiquement, les taux d’intérêts ont suivi la même courbe. C’est ainsi que les investisseurs ont saisi la formidable aubaine qui se présentaient à eux. Néanmoins, cette baisse des taux d’intérêts n’a pas convaincu tous les acteurs, notamment les banques, les assurances ou encore les fonds de pension. Pourtant l’idée première de la BCE a fonctionné puisque les investisseurs ont aidé la croissance à repartir et le marché immobilier en a grandement bénéficié.

Le marché immobilier grand bénéficiaire

La baisse des taux d’intérêts a eu un effet immédiat sur l’immobilier, les chiffres parlent d’eux-mêmes. On a enregistré en 2016 près de 850 000 ventes, effaçant le record de 2006 et ses 832 000 ventes. Le Crédit foncier avance même que la baisse des taux a permis entre 2008 et 2016 (période de crise) d’augmenter de 29% le pouvoir d’achat des investisseurs. Avec une mensualité de 1000€ pendant vingt ans, il est possible d’acquérir un bien d’une valeur de 200 000€, ce qui a pour conséquences d’attirer de nouveaux investisseurs sur le marché. Il faut ajouter à cela une baisse des prix sur le marché, hors Ile de France, ce sont quasiment toutes les régions qui ont connu une baisse. La politique de la BCE a donc une influence en hexagone mais aussi plus étonnant, sur les pays européens hors zone euro et notamment en Suisse.

Les pays hors zone euro s’adaptent

La Suisse, le Danemark ou encore la Suède ont pour point commun d’avoir tous baissé leurs taux d’intérêts. Les raisons initiales sont les mêmes, sortie de crise économique, croissance et inflation faibles. Ces pays veulent à tout prix éviter la déflation. Si le Danemark possède un cours pivot avec l’euro, ce n’est pas le cas de la Suède et plus le cas de la Suisse depuis 2015. Ces baisses s’apparentent donc clairement à une réponse face à la BCE. Les conséquences sur le marché immobilier sont les mêmes qu’en France, notamment en Suisse où les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi bas, taux consultables sur le site de Moneypark, spécialiste de la question. L’influence de la BCE ne s’arrête donc pas aux frontières de la zone euro.

Si vous souhaitez investir dans la pierre, c’est peut-être le moment où jamais. La BCE a annoncé début janvier ne pas vouloir modifier ses taux directeurs pour l’instant. Les professionnels de l’immobilier s’en réjouissent déjà et 2017 pourrait être à son tour une année record !