A Nantes, l’ONPL questionne la symphonie et la cantate

Hier soir France net Infos était présent à la Cité des Congrès pour le concert de l’Orchestre National des Pays de la Loire (ONPL), ensemble instrumental de qualité connu nationalement et particulièrement sur le territoire auquel il se rattache pour présenter un concert au programme il faut bien le dire, peu banal. Sans doute la personnalité de son directeur artistique John Axelrod y est-elle pour quelque chose lorsqu’on connaît même peu cet homme aussi vif, créatif et surprenant que décalé ! (L’american touch du classique?).

L'ONPL sous la direction de J.Axelrod

Ils étaient donc dans la capitale ligérienne, hier Mardi pour la deuxième présentation du programme intitulé « antique cantique ». Celui-ci se présente comme une réflexion symbolique entre le XVIIIème et le XIXème sicèle de la raison des lumières et de ses échos entourée d’un symbolisme aussi esthétique que poussant à l’interrogation métaphysique par une œuvre de Mozart et une autre de Mendelssohn, ces dernières étant accompagnées du chœur de l’orchestre sous la direction d’orchestre du chef charismatique Rolf beck.

Ainsi, en première partie, on peut découvrir « Thamos, roi d’égypte », unique œuvre de scène du génie autrichien. Il s’agit là de l’illustration musicale du drame héroïque écrit par Tobias Philipp von Gebler, une des grandes personnalités du siècle des lumières en Allemagne. Cette œuvre est construite en sept parties avec comme axiome de narration trois grands chœurs magnifiques ponctués pour liaison de mouvements purement orchestraux. Elle présente l’histoire de Thamos, roi d’Égypte en présence des prêtres du Soleil à Héliopolis. Ramsès a détrône le roi Ménès. Caché, il assure les fonctions du grand prêtre du soleil et la pièce début lorsque le fils de Ramsès, Thamos, s’apprête à prendre le trône de l’empire égyptien. Une œuvre narrative puissante et construite.

Ensuite, après l’entracte pour retomber de cette puissante de la montée sur le trône du jeune roi, on découvre l’œuvre romantique de Felix Mendelssohn pour la symphonie n°2 en Si bémol majeur opus 52 dite « Chant de louange ». Moins connues que les symphonies 3 et 4 dites « Italienne » et « Écossaise », elle n’est pourtant pas dépourvue d’intérêt. Elle fût composée à l’occasion des 400 ans de l’invention de l’imprimerie comme commémoration. Si elle est sans doute moins jouée, c’est sans doute à cause de la présence d’un chœur la rendant moins facile à monter et c’est pourtant là que réside l’intérêt majeur de l’œuvre. En effet, si la partition certes magnifique et lyrique traîne comme toute composition romantique parfois un peu en longueur, la forme de « symphonie-cantate » associant textes bibliques et païens en font à terme de cette demi-heure d’hommage à Gutenberg une marche irréversiblement marquante d’une symphonie vers un adagio religioso au climat douloureux mais paisible, profondément recueilli.

Mon avis : Un programme inhabituel à découvrir sans hésiter, parfois un peu long mais oscillant entre force narrative mozartienne et recueillement de la cantate. Un orchestre impeccable, dirige avec force, bien que parfois un peu sec dans la partition autrichienne. Un chœur de qualité, puissant sans saturation, émouvant et central, procurateur d’émotion à coup sur.


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