Guerre en Libye: trois mois déjà

Les premiers bombardements de l’OTAN ont frappé la capitale, Tripoli le 19 mars à 17h45. La France s’enlise dans le conflit qui perdure depuis trois mois. La guerre s’intensifie et dure. Les experts militaires français ont déclaré que “l’opération risque d’être plus longue que prévue.” Les contribuables, eux, se demandent si les 87 millions d’euros déjà alloués à la guerre en Libye servent vraiment les intérêts d’une éventuelle démocratie libyenne.

 

photo sur http://tempsreel.nouvelobs.com/

 

Le bilan financier indécent du conflit libyen

Un million d’euros par jour: c’est le budget moyen déjà consacré au conflit en Libye, et les chiffres ne cessent d’augmenter au fur et à mesure que de nouveaux engins de guerres sont engagés. Coût des salaires, des équipements… Il s’agit au total de 87 millions d’euros. Dernière fierté des troupes occidentales, les missiles air sol, révolution technologique coûtant la modique somme de 500 000 euros l’unité; une dizaine ont déjà été largués sur le sol Libyen, que survolent encore ce soir les rafales français, dont une heure de vol revient à 13 000 euros.  Le coût de la guerre semble gêner les français dans cette période économique sombre.

 

Un bilan humain controversé en Libye

19 civils et rebelles pro-occidentaux ont perdu la vie hier soir sous le feu de l’OTAN. Avouant la bavure, l’alliance menée par la France déclare avoir voulu bombarder une réserve de missiles mais “s’est trompée de cible malencontreusement” et a touché un immeuble qui abritait cinq familles. Environ 50 autres civils ont également été blessés. En revanche, les forces françaises ont “l’honneur de n’avoir à déclarer aucune perte dans leurs rangs”.  Quelques 4000 soldats sont engagés, sans parler des milliers d’autres répartis dans les différents “franco-conflits”.

 

L’argent des contribuables ou le nerf de la guerre

Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, défend son bilan coûte que coûte et refuse de parler d’enlisement. Pourtant, les faits sont bien là et c’est le contribuable qui en paie les frais. 31,2 milliards d’euros alloués à la defense en 2011, dont près d’un milliard pour appuyer les militaires français enlisés dans les conflits libyen, afghan, ivoirien, tchadien, guinéen, kosovar, libanais et somalien. Peut-on parler d’ingérence ou de défense d’une vision de la liberté? Le quai d’Orsay a choisi son camp sans pour autant convaincre la population et l’ensemble du corps politique.

Dessin de rash brax

Le leader de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi a déclaré vendredi : “Nous résistons, nous combattons. S’il descendent au sol, nous les attendrons, mais ce sont des lâches, ils n’oseront pas”. Bluff ou ruse, le stratège qui s’affiche à la télévision en jouant aux échecs, narguant l’occident de toute ses dents, semble savoir où il s’engage à la différence de nos décisionnaires qui  nous promènent sur un front russe en plein hiver.