Aquaviva –Éd.de la Cerise – La qualité artistique

Une bd se décline en série … « Aquaviva » de Guillaume Trouillard aux Éditions de la Cerise, se décline en fascicule … Et pour cause : une couverture digne d’un trésor secret trouvé dans une vieille malle comme ces vieux livres manuscrits aux estampes d’or et de couleur ! On assiste au déroulement d’une histoire en aquarelle de couleurs puis en noir et blanc … Une histoire sans parole, une ambiance, une identité graphique très forte … « Aquaviva » n’est donc pas une bd classique mais un chef d’œuvre artistique qui ne sera imprimé qu’en 475 exemplaires et signé, rendant chacun des 10 ou 12 fascicules, unique en son genre.

©Éd.de la Cerise
©Éd.de la Cerise

L’histoire :

Un jeune homme plonge sa tête dans l’eau d’une rivière … Là, entre deux eaux, il aperçoit une constellation … l’univers … puis le black-out …
Trois hyènes se disputent une vieille chaussure dans un décor en ruine : des immeubles abandonnés, des amas de roches jonchent le sol … Au loin, un homme lance un projectile qui atteint une des bêtes qui s’écroule … un autre arrive, avec l’air de le réprimander, puis il lui vole son couvre-chef … Après une bagarre, ils vont au bord d’un cours d’eau, qui ressemble plus à un égout qu’une rivière, et ils se soulagent en faisant la paix … À leur grande surprise, dans une baignoire flottant au milieu de cette eau polluée, un jeune homme, ayant perdu connaissance, des cheveux longs, affublé de lunettes de natation et d’un maillot de bain, arrive prés d’eux : sur le seul vêtement qu’il porte, une inscription : Aquaviva !

©Éd.de la cerise
©Éd.de la cerise

Ainsi commence ce « fascicule », nous portant au bout de ses graphismes à la fois doux, choquants et réalistes nous laissant en plein questionnement, quant à l’histoire mystérieuse qui se déroule sous nos yeux, et nous permettant de laisser aller notre imagination juste ce qu’il faut !
Nous promenons nous dans un décor réellement post-apocalyptique ? Que s’est-il donc passé pour que les hommes qui restent, dorment à même le sol, se disputent les victuailles, se fassent chasser par ses hyènes ? D’où viennent –elles ? D’où viennent – ils ?

Je me suis prise à ce jeu :  à scruter, puis à scruter encore, pour essayer de desceller quelque chose qui m’aurait échappé à la lecture, au milieu de ses aquarelles en noir et blanc et de ses quelques onomatopées; j’étais là à essayer de trouver le moindre indice qui pourrait m’aider à comprendre ! J’ai remarqué la présence de vêtements ou d’objets, avec des marques de notre industrie de consommation actuelle, perdus au milieu de toutes ses ruines … Le seul “logo” non connu reste cet énigmatique “Aqua viva” sur le maillot de bain de l’inconnu dans la baignoire ! Et aussi ces lettres découpées et collées sur les illustrations : je les ai notée sur un bout de papier et j’ai essayé d’y trouver une signification !!! Croyez moi, cette bd rend complètement fou !! Une interview de l’auteur s’impose !!! je m’en veut d’avoir raté l’exposition à Angoulême !

Guillaume trouillard nous distille son intrigue en petite quantité : sur la superbe couverture, une phrase à exploiter, un extrait de « De natura deorum », comprenez «de la nature des dieux » prélevé du traité philosophique de Cicéron écrit en 45 av J.C : « Quant aux choses de la terre, les hommes en ont la domination tout entière. Nous jouissons des campagnes et des montagnes ; les rivières et les lacs sont à nous, nous semons les blés, nous plantons les arbres, nous donnons aux terres de la fécondité par les eaux que nous y faisons venir. Nous arrêtons les rivières, nous les dressons, nous les détournons ; enfin nous nous efforçons par le travail de nos mains de faire dans la Nature comme une autre Nature ». Ce sera notre seul indice ! On continuera à essayer de faire parler les images qui remplacent le langage !

©Éd.de la Cerise
©Éd.de la Cerise

« Aquaviva », c’est un ovni du monde de la bd, une fable poétique comme Guillaume Trouillard en a le secret, prétendant à un sujet de fiction post apocalyptique, qui se voudra sûrement à la fois écologique et humaniste, une œuvre d’art pour le « fleuron » des amateurs de beaux livres

Paru depuis Novembre 2015 , en attente du second fascicule

A propos stef emma

Rat de laboratoire, BDphile, et couteau en second sur Le bon goût des choses ( végétarien, végétalien)

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