Birdy Nam Nam : Dance à l’Olympia or Die

Le 16 septembre 2016 est sorti en toute discrétion Dance or Die, le quatrième album de Birdy Nam Nam. 6 mois plus tard, ce vendredi 31 mars 2017, nos oisillons scratcheurs posent leurs platines à l’Olympia en toute indépendance.

Il y aura un avant et un après Defiant Order. Un troisième album qui avait irrité la presse et divisé les fans, après le sacre de Manual For Succesful Rioting auréolé d’une Victoire de la musique comme révélation électronique 2010. A l’instar des Daft Punk et de leur Discovery devenu un classique de la french électro-pop 2.0, Defiant Order sera accueilli comme le longtemps incompris Human After All. Trop sombre, trop froid, trop éloigné du carcan dance-floor tout beau tout frais auquel Birdy Nam Nam s’est vu érigé comme un ambassadeur à l’insu de son plein gré. Defiant Order a été un doigt d’honneur au système médiatique, certes provocateur, mais devenu salutaire à l’écoute de Dance or Die. Entre robots et oiseaux rebelles, ne choisis pas ton camp camarade, car nul n’est libre de danser quand la musique se voit étiquetée. 

Nous sommes des oiseaux de nuit, nous sommes des têtes brulées. Nous faisons de la musique pour faire danser les corps.” Voici le mantra que revendique Birdy Nam Nam avec Dance or Die. Ils ne sont plus que 3 : Crazy B, DJ Need et Little Mike. Vous retirez DJ Pone, conservez la rage hip-hop et la fureur électro, agrémentez d’une pincée de feats originaux, vous secouez le tout et vous obtenez un quatrième album labellisé “je fais ce que je veux et je vous emmerde”.

Un gloubi-boulga mélodieux et généreux, digeste et original, où Birdy Nam Nam se réinvente au platine d’un univers extensible vers l’infini et au delà, à la croisée de l’électro-pop de Manual For Succesful Rioting et de la techno minimale de Defient Order. La tentation est grande d’y voir cet incontournable “album de la maturité”, mais derrière cette étiquette fourre-tout se cache en réalité une toute autre vérité : nos moineaux ont grandi et ont pris leur envol tel des phoenix épris d’une totale liberté créative.    

 

Birdy Dance and never Die

 

5 ans séparent Defiant Order et Dance Or Die. Il s’est passé beaucoup de choses en 5 ans : une tournée internationale, le départ de DJ Pone, et la création de votre propre label. On passe d’un album très cérébral à un nouvel opus plus solaire dans la lignée de Manual For Successful Rioting. Cela donne l’impression qu’il y a eu une remise en question tant musical que dans la conception de Dance or Die.
La remise en question sur cet album a été essentielle et obligatoire dans la mesure où nous nous sommes retrouvés à continuer l’aventure à 3, à nous séparer de notre label et nos producteurs. La première décision a été que Mike produise l’album au vu de ses capacités et nos envies. On a eu le désir de s’essayer à des tracks chantés, plus solaires, assumés en tant que tels, tout ça en s’auto-produisant, ce qui a été loin d’être simple mais très enrichissant.

Dance or Die est composé d’une multitude de sonorités :  hip-hop, pop, techno…. Un grand barnum qui privilégie cette fois-ci les mélodies au scratching. Une évolution musicale qui semble dicter par le syndrome “Human After All” : démontrer pour ceux qui l’ignorent encore que derrière un esthète du turntablism se cache un véritable compositeur.
Toutes les influences font partie de notre culture musicale. Depuis le début on a toujours privilégié la musique avant le scratch, même sur notre premier album où la ligne de conduite était de tout faire à partir des platines. On considérait parfois qu’il était inutile de scratcher à tout va et évidemment qu’on n’a pas envie d’être résumés à juste une platine. Les moyens modernes de faire de la musique nous ouvrent des perspectives dans la réalisation et la création de notre musique. On ne veut pas se fermer qu’au scratch, mais la platine est toujours présente dans certains tracks et reste notre instrument de scène. 

Dance or Die se distingue aussi de vos précédentes productions par une variété de featurings : Mai Lan, ET!N, Elliphant, Calvin Davey et Dogg Master. Comment sont nées ces collaborations
Pour Mai Lan, c’est une rencontre avec Mike sur un autre projet. Il lui a fait écouter des tracks de l’album, dont un où elle a visionné le truc à faire. Elle nous a envoyé son premier essai et c’était juste parfait et Hammerhead est né. Pour Elliphant, à la base c’est une rencontre dans un festival en Suède, où elle nous a vu jouer et a exprimé l’envie d’une future collaboration. Au moment opportun, on l’a contactée et l’envie était toujours là, on est parti à Los Angeles pour l’enregistrer, elle a été super efficace et inspirée, ce qui a donné Lazer from my heart. Pour Dogg Master, c’est un lien internet qui nous a amené à lui, on lui a proposé de venir bosser sur des tracks et ça a bien matché avec Don’t look back in anger et All night longET!N est un vrai ami de longue date, un américain avec qui Mike avait bossé, il avait déjà mis des voix sur notre 2ème album. On le retrouve cette fois-ci sur No J No P. Et Calvin Davey, c’est une connexion qui s’est faite sur le morceau Stoners Anthem avec une rencontre derrière encore parfaite. Tous ces feats ont abouti à de vrais échanges entre artistes. 

 

Touche pas à mon Birdy

 

Lors de la tournée de Defiant Order, vous aviez poussé un coup de gueule sur facebook contre vos détracteurs. Aujourd’hui quand les Inrocks considèrent que Dance or Die “enchaîne les nuances de vacarme avec une vulgarité à faire pâlir un Skrillex (…) avec tous les clichés de l’efficacité contemporaine : ritournelles ultrapop, tendances dubstep, caricatures techno, etc.” Est-ce que vous en avez encore “marre de tous ces connards qui n’aiment pas votre musique ?”
Les Inrocks n’ont pas aimé notre album certes, c’est leur droit, mais ils nous ont envoyé un sniper pour dégommer l’album, avec un ton très violent sans le moindre recul ni compréhension artistique, sans même nous avoir rencontrés pour échanger. A notre avis, en réaction à des discours off qui apparemment les ont motivé, tout cela nous paraît très loin de la déontologie journalistique. Mais bon on n’est pas dupe on sait comment ça se passe la relation avec la presse musicale. A la sortie de l’album, voir la presse musicale parisienne refuser d’en parler, avec un parti pris non assumé et voir les Inrocks faire un article pour faire des clics et des claques on considère qu’on ne mérite pas ça. De toute façon, cela nous motive encore plus pour la suite, notre public est là, nous soutient, on offre un niveau de show live toujours de même qualité, plusieurs clips, un jeu vidéo… Nous sommes fiers de Dance or Die.  Comme on dirait l’autre : ne vient pas pisser sur mes baskets en faisant croire qu’il pleut… 

Le mois dernier vous avez partagé sur votre soundclound Uncivilised, un nouveau titre puissant et entêtant. Vous semblez être en continuelle création. Faut-il s’attendre à une future réédition de Dance ord Die, un nouvel EP, à la production d’autres artistes sous votre label ?
Un nouvel EP est en cours de finalisation dont Uncivilised est le premier track, un projet tendance club ghetto tech avec une énergie sans concession. Pour le reste, on reste axé sur Birdy, pas d’autres artistes à venir.

Il y a quelques mois j’ai assisté au Trianon au lancement de votre tournée. Vous avez proposé un show  de toute beauté dans la lignée d’un Vitalic et autres Chemical Brothers, à la fois intimiste et hyper graphique, en communion totale avec votre public. C’était fou ! L’Olympia n’a qu’à bien se tenir ! Comment avez-vous appréhendé la scénographie de Dance or Die ?
Comme toujours avec Max Lepers qui s’occupe de nos sténo depuis les débuts de Birdy. On a remis des panneaux de leds pour pouvoir projeter des images liées à notre album et le talent de Max pour tout ce qui est lumière. 

2016 fut une année à oublier. Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter en 2017 ? 
Non 2016 c’était très bien, on a retrouvé un public live, fait des super shows, sortie l’album… on n’a pas à se plaindre, on espère la même en 2017. 

 

A propos Yohann.Marchand

Mail : yoh.marchand@gmail.com Insta : yohann___marchand

A lire aussi

science-fiction

Dune Partie Deux : Une Odyssée Cinématographique qui Redéfinit le Genre de la Science-Fiction

En 2024, l’univers du cinéma de science-fiction est propulsé vers des horizons inexplorés avec “Dune …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com