Cédrick Isham Calvados : la lumière pour objectif

« La lumière est absolue explique Cédrick Isham Calvados … la lumière est symbolique, elle contrebalance avec l’obscurité. Tout ce qui est lumière contient une puissance de vie et pour moi qui suis croyant, la notion de lumière est forte. Dans mes photos, j’essaie toujours de donner une place à la lumière comme étant quelque chose qui nous accompagne tout au long de notre vie. »

La lumière. C’est l’élément essentiel  découlant des photographies de l’artiste guadeloupéen de 37 ans, un photographe autodidacte, qui, appareil en main, écrit la vie en couleurs.

La particularité de ses clichés : une place fondamentale à la lumière.

Cédrick Isham Calvados : la lumière pour objectif
                                                                                          Crédit photo : Bénédicte Jourdier

« La lumière a pour moi quelque chose de l’ordre de  d’infini, et en ce sens j’essaie d’attirer le regard vers cet infini. Sur le plan technique, mettre en scène la lumière est un moyen pour moi d ‘avoir toujours ce regard porté sur elle, c’est l’ image de la vie. J’essaie d’éduquer le regard, peut-être sans me rendre compte. Oui, j’essaie d’éduquer le regard  à la lumière. Ce n’est pas évident pour tout un chacun d’être sensible à la présence de la lumière, du point de vue photographique et même en général.» affirme le Petit-Bourgeois.

« Mon envie à moi en tant que photographe est de donner du sens à la lumière, d’indiquer sa trace et de la mettre en scène.»

Il définit le métier de photographe comme le fait de créer du lien entre les choses, entre les gens, de montrer du doigt et d’orienter le regard sur ce qui nous entoure. « C’est aussi une forme de journalisme, c’est un moyen de raconter son temps, de raconter ses époques, un moyen de maintenir les gens informés. » 

La différence entre ceux qui prennent uniquement des photos et ceux qui sont photographes est évidente pour cet artiste. Le touriste par exemple, prendra des photos de vacances, les gardera pour lui ou les partagera avec des amis tandis que le  photographe va observer un certains nombre de choses, il va en tirer une analyse ou une hypothèse et il va essayer de réaliser le travail sur le sujet en question afin de démontrer tout ce qu’il aura pu observer et comprendre. « On est dans quelque chose de complètement de différent. L’idée derrière sera de pouvoir le montrer, de pouvoir l’exposer afin d’informer le plus grand nombre. Je pense que le photographe va chercher la profondeur. Il y a une certaine sensibilité qui est mise en avant. Le photographe est sensible au monde qui l’entoure,  il est sensible aux émotions, et derrière chaque histoire il va s’attacher à écrire ses émotions, à écrire ce qu’il observe. L’image devient son écriture. »affirme t-il.

L’aventure photographique de Cédrick Isham commence en 2009.

Huit années à  parcourir la Guadeloupe, huit années à révéler sous son objectif la beauté de la Caraïbe, huit années à éveiller et réveiller les émotions, huit années à capturer l’instant, la vie. Et pourtant, rien ne prédestinait ce photographe,  également chargé de mission dans un bureau d’études de marketing, à plonger dans l’univers de la photo.  « J’ai commencé plutôt tard, à 29 ans, et ce n’était pas mon loisir premier. Avant j’étais dans la musique, le rap. J’étais déjà dans une forme d’écriture, de montrer des images avec mes mots. Pour moi la photographie est un moyen accéléré, puisque l’image paraît directement. Avec le rap, je devais écrire des mots pour véhiculer l’image dans l’esprit des gens maintenant mon appareil me permet d’aller directement à l’essentiel, à l’image.»


S’exprimer, partager, véhiculer, transmettre un message. L’artiste veut repousser ses limites :

« Je pense que c’est un concours de circonstances qui m’a fait m’intéresser à la photo et peut être que j’avais envie d’aller plus loin, d’expérimenter autre chose, de parler autrement.

La photographie est avant tout un moyen d’expression , et à un moment donné, j’avais besoin de m’exprimer différemment et ne pas me limiter. »

Point de place au hasard pour le passionné de photographie, il croit au pouvoir et à l’efficacité des évènements de vie  « Je pense que tout ce que j’ai vécu dans ma jeunesse m’a préparé, m’a disposé à être sensible à l’image. La sensibilité que j’ai,  le parcours que j’ai eu dans ma jeunesse, a développé aussi cela selon moi. » 

Enfant qui s’apprête à effectuer un plongeon,  vagues de la mer, coupeurs de cannes à sucres, pas de danse, scènes du quotidien;  les photographies de l’artiste guadeloupéen sont marquées de naturel, de moments figés et d’instants de vie. 

«Pourquoi j ‘aime l’instant ?», écrit-il sur l’une de ses pages facebook, vitrine de son travail photographique.  «Car je ne sais jamais ce qu ‘il me prépare. C’est comme si on me bandait les yeux, qu ‘on me conduisait en un lieu, qu ‘on m’ôtait le bandage d’un coup sec et là…»

« L’instant, en quelque part, c’est ce qu’il y a de plus absolu. D’ailleurs la pensée moderne, nous invite de plus en plus à vivre chaque instant intensément. Il  y a une force dans l’instant, même si paradoxalement l’instant présent est éphémère, l’instant ne meurt jamais. » appui l’autodidacte.

L’instant ne meurt jamais. Les idées novatrices, de même, sans aucun doute : « Je pense que tout m’inspire. » explique Cédrick Isham Calvados qui puise son inspiration de  photographes tels que Henri-Cartier Bresson, Steeve Mc Curry, Charles Chulem, Nicolas Nabajoth ,Daniel Goudruffe ou encore son ami et parfois collègue de travail Adéola Bambé. « Ce sont des photographes qui me parlent et qui et me touchent par leur travaux, ceux-ci font écho en moi »

Mais son authenticité, l’artiste tient à la garder « J’essaie de faire du Cédrick, je veux rester fidèle à ce que je suis et je pense que mes expériences de vie me poussent à être influencé par des choses différentes. Je vois maintenant que mon regard évolue, et qu’il n’y a plus seulement la lumière ou la question de l ‘instant qui m ‘intéresse. Maintenant je m’interroge sur « Comment l’homme occupe l’espace?Comment l’homme se meut dans son espace? Comment l’homme influence son environnement? Je m’intéresse à toutes ces choses-là. C’est d’ailleurs une association des trois, je pense que la lumière a forcément une incidence sur nos comportements et que cela donne du sens à l’instant. »


À la question de savoir le style qui définit davantage ses photographies, il répond : « Je crois que je n’en ai aucune idée… Je n’essaie pas de me définir par rapport à un style photographique, même si les spécialistes de la photographie vont me classer quelque part, puisque il faut toujours classer les choses apparemment. Après s’il faut essayer de trouver un style, je dirais que je m’intéresse plutôt à la photographie d’auteur, et je crois que je suis plutôt sensible à tout ce qui ramène au réalisme. »

Et de rajouter : « Je peux très bien prendre une femme en photo et m’attacher à révéler sa beauté tout comme je peux très bien photographier un clochard dans la rue et tenter de montrer la gravité de la scène. Je ne peux pas dire que je me cramponne  à un style, maintenant ce qui est sûr c’est que je n’aime pas les photos de paysages, cela ne me parle pas du tout, et je crois que n’aime pas les photos de mode. »

L’amoureux de la photo est certain de ses choix, il  n’entend pas expérimenter d’autres domaines photographiques: « Je crois qu’il y a suffisamment de photographes qui racontent un certain nombre de choses. Je me suis donné un créneau car je veux être un témoin de mon temps, de mon univers immédiat. Quand je dis mon univers immédiat, je parle de la Caraïbe. Voulant être témoin de mon temps je ne vais certainement  pas me lancer dans un autre domaine photographique, je ne veux pas me disperser.

Peut-être de temps en temps pour m’amuser je vais essayer des choses différentes, pour acquérir de nouvelles connaissances mais si on parle de travail artistique, de travail photographique, je pense que je vais plutôt creuser dans ce qui me parle le plus. »

La Caraïbe, les îles, la Guadeloupe, Cédrick Isham Calvados fait de son environnement son lieu privilégié, son paradis photographique. Son projet « La Guadeloupe mon Visage-Moun Insidan »destiné à mettre en lumière la multiplicité des visages de l’archipel guadeloupéen et sa participation au concours« Femmes des Outres-Mer» organisé par le Ministère des Outre-Mers ; en sont les témoins.

L’objectif est le même : révéler, élever, dévoiler et sublimer des trésors cachés, souvent méconnus.

 « Je pense que toute personne cherche à valoriser l’endroit où il vit, je pense que c’est quelque chose de naturel. En tous cas quand quelqu’un se sent bien quelque part, il va chercher à valoriser le lieu, l’endroit où il se trouve. Je suis dans cette démarche là et c’est pour cela qu’à travers mes photos, j’essaie de raconter la Caraïbe parce que mine de rien, depuis l’Europe ou les Etats Unis, je n’ai pas l’impression que les gens savent ce qu’est le « Vivre Caribéen » explique-t –il.

« Ayant la chance d’être Guadeloupéen, un département français en zone Caraïbe, je trouve que cela donne une certaine identité à mon approche. J’ai quand même des influences occidentales mais cette essence caribéenne elle se ressent aussi dans mon travail. Elle est là, c’est volontaire. Je cherche vraiment à montrer la Guadeloupe profonde, la Guadeloupe authentique, je ne veux pas rester à la surface. Je veux me rapprocher des gens, de contexte de vies que l’on n’a pas l’habitude de côtoyer, de voir ou de valoriser. C’est ce que je veux mettre en avant. »

L’enfant caribéen, la femme caribéenne,  l’homme caribéen  l’intéresse «  Parce qu’ils ont leurs identités, leurs couleurs, leurs accents, leurs expressions, leurs saveurs. » illustre l’artiste-photographe.

Tantôt souriant, tantôt intimidé, tantôt plein d’assurance, tantôt surpris… Photos spontanées, photos programmées, photos surprises ou mise en scène… Tout compte, tout est  reflet de vie. Cédrick Isham Calvados saisit l’instant, capture la beauté, fige la  la richesse de la Guadeloupe.

Est-ce contrariant, ennuyant, gênant ? Que nenni ! Il assume pleinement : «D’un point de vue géographique je n’ai pas d’autre choix que de parler de la Guadeloupe, si j’étais au Brésil, je parlerai du Brésil. Quand je voyage, je parle des pays que je traverse comme cela a été le cas pour la Dominique par exemple.Vivant en Guadeloupe je m’attache déjà à bien parler de mon environnement immédiat sous toutes ses coutures. »

Les Antilles ont été lourdement frappées par deux ouragans successifs en Septembre 2017 : Irma et Maria. Le photographe a immortalisé ces instants, des photographies prises avant et après le passage de ces surprenants phénomènes météorologiques. Certaines d’entre elles ont été reprises par de grands journaux: The New York Times, le Journal Le Monde et d’autres médias nationaux.

Une reconnaissance qui a engendré une vague d’encouragements et de soutiens de la part de proches, d’amis, de photographes et d’artistes, comme porté par la Guadeloupe toute entière. Un important capital sympathie est visible sur les réseaux sociaux:

« Terre de champions mais aussi terre d’artistes » peut-on lire, « C’est une fierté qu’un photographe antillais accède au New York Times…suis très fier de toi », « Amplement mérité car  tes photos sont tout simplement magnifiques »,« Contente pour toi Cédrick. New York Times, Le Monde, c’est vraiment chouette pour toi. Une belle reconnaissance. Et bien méritée. J’espère que les choses continueront en ce sens pour toi. » ,« Tes photos parlent ! Bravo », ou encore « Yes bien joué ! Tu fais un travail formidable ! et le travail paie ! »,  « C’est  bien…c’est une consécration, Ou…le début de la consécration…! Pour aller plus loin! »

Mais ne lui parlez surtout pas de consécration : « Je ne pense pas que c’est une consécration, je pense que c’est une ligne de plus en résonance à ma persévérance car je fais de la photo depuis 2009. » 

Il estime être encore loin de ses objectifs :« Je n’ai rien encore fais de significatif, c’est une ligne de plus, on peut dire que c’est une reconnaissance puisque à la base c’est un concours de circonstance qui m’a fait réaliser des photos, ce n’était pas prévu. Maintenant une fois qu’ils ont fait appel  à moi, j’ai tâché de faire au mieux afin d’honorer leur demande et grand bien m’en a fait puisque les photos ont été reprises par différents médias. Maintenant je ne peux pas me contenter de ça, et me féliciter en me disant, ça y est c’est la consécration, non …je pense que c’est un encouragement, c’est un encouragement particulier à persévérer, et à me dire qu’il y a vraiment quelque chose à faire. » dit-il.

Humilité et simplicité. Ne serait-ce pas les qualités humaines d’un photographe outre la partie technique ?

Cédrick Isham Calvados le démontre: Sa page facebook est pleine de témoignages de sinistrés de l’ouragan Irma. Il s’est également rendu en Dominique afin d’y effectuer un reportage photo.

Pourquoi s’implique-t-il autant ?  : « Il faut bien que quelqu’un le fasse ! » répond t-il spontanément. « J’estime être un témoin de mon temps,  de mon environnement. Je le fais et je sens que je suis appelé à le faire, je le fais sans trop me poser de question, sans trop calculer et l’idée est de vraiment donner de la matière à ceux qui regardent. Je ne veux pas juste qu’ils s’émerveillent d’une belle photo, je veux leur donner la possibilité de se poser des questions, de réfléchir. »

Profondeur des photographies, mais aussi profondeur de l’âme.

« Je pense que tous ceux qui sont dans l’art : chanteur, photographe, peintre sont des relais entre ce qui se passe et ce qui est, ce qui est visible et ce qui ne l’est pas, ce qui est palpable et ce qui ne l’est pas donc oui je suis un relais parmi d’autres et j’essaie de mettre une bonne partie de mon énergie à bien retranscrire les choses. » affirme t-il.

Une image vaut mille mots. Cédrick, qui écrit avec les photos peut considérer un monde sans photos figées.  Pour lui l’esprit, la mémoire, « garde-mémoire » garde les images qui dans l’esprit sont comme les photos. «   Cela me fait penser à une chanson de Dany Brillant qui disait : «Dieu si tu n’existais pas, je te rêverais.»  Tout comme l’appareil  bénéficie d’un capteur pour saisir les clichés, notre mémoire bénéficie aussi d’un capteur pour figer les images dans notre esprit tout le long de notre vie. Pour ma part, il y a des instants dans ma tête que je ne pourrais plus jamais prendre en photo, mais qui sont écrits dans mon esprit comme des photos… Des images de scène quand j’étais gamin, quand j’étais étudiant, quand j’étais adolescent. » exprime-t-il.

Cédrick Isham Cavaldos est un être prolifique:  footballeur en compétition, réalisateur de divers clips artistiques et du documentaire « Ombres» , musique, rap, slam, parrain de «Trophées de la Jeunesse» de la ville de Petit- bourg en 2016, co-animateur d’une émission culturelle  radiophonique « Avant Demain»

Il peut tout faire…ou presque… Cependant son attachement, sa passion, son flash s’est dirigé vers  la photographie « Je souhaite pouvoir en vivre pleinement. » confie-t-il.

L’artiste-photographe envisage de créer une exposition à son propre nom : «  Cela fait 8 ans que je fais de la photo, je pense que j’ai acquis un peu de maturité, j’ai suffisamment de matière. J’ai toujours participé à des expositions et je me dis voilà pourquoi pas moi maintenant. » dit-il en parlant de ses aspirations.

Donner, partager, le devoir de transmission s’impose naturellement à lui : « J’aimerais parler de mes photos à des élèves. Ce serait l’idée de transmettre non pas l’aspect technique de la photographie  mais transmettre la sensibilité, la question du regard, l’esprit critique, je pense que cela aiderait à réveiller l’esprit, la conscience des élèves. » explique t-il.

Être un témoin de son temps, laisser une trace, influencer.

Cédrick Isham Calvados est définitivement un  photographe authentique, d’une sensibilité rare et d’une humanité profonde. Il porte en lui une vision à l’image des images qu’il capture : la lumière pour objectif.


Dans la peau du photographe 

Reportage photos ou shooting photos ? Reportage photos même si le plaisir est le même, avec le reportage photo on ne peut pas se rater,  le droit  à l’erreur est plus mince.

Avec flash ou sans flash? Sans flash, c’est d’ailleurs l’une de mes faiblesses, ce n’est pas mon point fort du tout…

Noir et blanc ou couleurs ? ? De plus en plus couleurs, justement un ami m’avait dit : « tes photos en noirs et blanc sont belles mais je trouve que c’est trop facile, on se réfugie trop dans le noir et blanc pour donner du cachet aux photos ». Quand on est dans le milieu de la photo, on sait que ce n’est pas vrai mais je me suis dit qu’il fallait que je m’attache à donner à la couleur toute sa valeur donc actuellement je dirais couleurs.

Portrait ou paysage ? Portrait, les photos de paysage ne  m’inspirent pas du tout.

Lumière du jour ou lumière du soir ?Lumière du jour je pense qu’il y a plus  de choses à faire avec la lumière du jour

Photoshop ou photo “tout court”?Avant de passer par Photoshop, il faut passer par la photo, tout court, donc je dirais «photo tout court »

Devant ou derrière l’objectif ?Je préfère être derrière l’objectif, après j’aime bien passer de l’autre côté pour me faire plaisir. Je me dis que j’ai un bon appareil en main donc ce serait bien de conserver quelques photos de moi que je pourrais regarder quand je serai plus âgé mais sinon  c’est derrière l’objectif.

Exposition photos ou concours photos ?Exposition photos.

Canon ou Sony Alpha ?Je vais jouer la carte de la fidélité je dirais Canon parce que c’est avec les boîtiers canon que j’ai appris à faire de la photo.

Technique ou créatif ? La créativité.

Copyright ou libre de droits ?Ah là ! (sourires), de plus en plus copyright, mais parfois il faut savoir  accepter de ne pas courir après l’argent pour faire des pas qui nous font réellement avancer.

Réflexion artistique ou impulsion de l’instant ?L’instant. Je pense que l’instant reste la clé de la photo, comme disait Henri-Cartier Bresson « Photographier c’est saisir l’instant»  pour moi c’est un adage qui ne ment pas, quand on photographie ce que l’on ressent sur l’instant, la photo a toujours quelque chose.

Autodidacte ou apprentissage ?Autodidacte, être autodidacte, c’est aussi d’être dans une forme d’apprentissage

Retour sur le portrait de Cédrick Isham Calvados 

A propos Nuncia Dumorné

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