Cinq nouvelles italiennes de Thierry Loisel

Écritesnouvelles-italiennes 30 années avant les Cinq nouvelles ukrainiennes (chronique parue le 08/09/2016), les Cinq nouvelles italiennes ont été écrites également par Thierry Loisel et sont publiées aux Editions Bleu & Jaune.

Nous entrons dans l’univers de l’auteur avec l’illustration de couverture merveilleusement bien choisie et qui, à mon sens, éclaire parfaitement la pensée de Thierry Loisel : Adam et Eve chassés du paradis terrestre, peinture exécutée par Masaccio.

La simultanéité de ces parutions nous permet d’apprécier le style éminemment poétique de l’auteur, de nouvelles en nouvelles, d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, d’une époque à l’autre, Thierry Loisel nous livre ses impressions de voyage, ses vérités de voyage, nous invitant à “philosopher utilement”.

Dans sa préface, l’auteur nous dit, concernant le voyage et son itinéraire, “il faut savoir compter sur l’étincelle qui saura provoquer l’étonnement, compter par conséquent sur le hasard, et c’est naturellement ce qui en donne le prix, ce qui en fait le charme.” …

Thierry Loisel nous invite à d’admirables promenades, de Florence à Orvieto et de Pérouse à Assise et Bologne.

Sa découverte des rues, des places, des monuments et l’extrême chaleur qui “s’immobilise et semble s’incruster jusque dans la moindre pierre. …”, nous enveloppent et semblent nous désintégrer, “la chaleur est brûlante. Elle offusque”

Dans la première nouvelle La Chance, l’auteur redécouvre Florence et son approche de L’église Santa Maria del Carmine est quasi mystique, il y retrouve les splendides fresques de Masaccio.

Dans le quatrième nouvelle, Peccadille, le narrateur arrive vers midi dans l’église Santa Maria sopra Minerva à Assise, submergé d’émotion en écoutant les chorals de Bach, il nous dit “Puisque tout était là. Dans la chapelle et avec Bach. …”

Nous pouvons presque entendre les notes de l’orgue et ces chorals “qui n’en finissaient pas de suspendre leur écho dans l’espace.”

Dans la deuxième nouvelle, Le Puits, il nous fait entrer dans la cathédrale d’Orvieto et nous pouvons presque ressentir son incroyable désarroi devant la lumière trop vive, trop claire, pénétrant à travers les vitraux, “cette infime nuance de lueur profane” dûe principalement à la composition des vitraux en albâtre. La sensibilité du narrateur est telle que cette lumière moins filtrante, “trop expansive”, l’empêche d’apprécier toutes les merveilles de l’endroit, le privant ainsi du recueillement et de la concentration.

D’histoire en récit, de chapelle en musée, je visite à ses côtés, recherchant un coin d’ombre. Ce voyage en Italie est magnifique, poétique, coloré, et mystérieux. Il me laisse indolente mais heureuse, ravie de cette rencontre avec un auteur amoureux des paysages et des mots. Je vous le recommande avec enthousiasme.

 

A propos dominique iwan

Parallèlement à une vie professionnelle tournée vers le monde des matériaux polymères et un bref passage dans la sphère publicitaire en tant que maquettiste, ma vie a été guidée par deux passions, l'écriture (un livre que je suis sur le point de terminer ... je me mettrai ensuite en quête d'un éditeur ... des nouvelles pour enfants, et la sculpture avec la création d'un blog en 2014 " entre Ciel Ether ". Je collabore au site www.francenetinfos.com depuis près de 5 ans, particulièrement dans le domaine littéraire, avec déjà l'écriture d'une centaine de chroniques.

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2 commentaires

  1. Merci pour cette belle chronique: elle a autant de poésie que le texte de Thierry Loisel.

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