Cinq nouvelles ukrainiennes de Thierry Loisel

Fondées par Tatiana Sirotchouk en 2015 à Paris, les Éditions Bleu & Jaune ont pour ligne éditoriale la découverte de l’Autre. avec la sortie de Cinq nouvelles ukrainiennes de Thierry Loisel.

“Au départ, c’est une invitation à la découverte de l’Ukraine : passionnés d’histoire et de littérature ukrainiennes, nous souhaitons les faire connaître au public français et francophone …”

cinq-nouvelles-ukrainiennes-de-thierry-loiselC’est dans cet esprit de partage, que  les Editions Bleu &  Jaune nous proposent “Cinq nouvelles ukrainiennes” écrites par Thierry Loisel, trente années après les “cinq nouvelles italiennes” du même auteur que je vous présenterai très bientôt.

Après des études de philosophie et de littérature française, Thierry Loisel né en 1955, se forme à la psychanalyse. Il entreprend une carrière d’écrivain et écrit de nombreux recueils de nouvelles et romans dont certains sont traduits dans plusieurs langues, il est également traducteur et cinéaste, il vit à Budapest depuis 2009.

Éva Petrőczi, revue Nagyvilág (Budapest) nous décrit ainsi Thierry Loisel, “c’est un véritable anatomiste des paysages et des mots, un lettré qui soupèse chaque expression avec un soin et avec une minutie inhabituels dans notre siècle chaotique et pressé, et qui n’entend développer chaque pensée qu’avec la précision d’un scalpel.”

Une invitation au voyage, à travers le prisme de la frontière, d’où part on ? ou arrive-t-on ? l’essentiel n’est pas là. On voyage ici à hublot ouvert, partant à la découverte de l’autre.

“au-delà de la frontière, c’était l’aventure …”

Le train de nuit nourrit notre imagination, des villes fantômes traversées, à peine esquissées, des voyageurs si peu rencontrés, aussitôt disparus.

Le passage de la frontière entre Zahony et Tchop sur la Tisza dans la première nouvelle L’Epreuve, nous met dans l’ambiance, la solitude du voyageur, l’angoisse et l’excitation de la découverte, l’extrême tension dans cette “atmosphère de frontière”, nous donnent envie d’en savoir plus.

C’est dans la troisième nouvelle Désœuvrement, que je ressens une proximité presque fusionnelle non seulement avec l’auteur mais avec ce voyageur solitaire. Les compartiments aux banquettes de moleskine, les longs couloirs, les pots à thé, le samovar qui approvisionne les voyageurs.

Le train s’arrête dans une petite ville improbable au nom inconnu, la douce chaleur du train l’emporte dans une rêverie ambulatoire. Il se rappelle Isaac Babel fusillé à Odessa en 1940 qui parlait ainsi de son statut d’écrivain russe :

« Je suis un écrivain russe. Si je ne vivais pas dans le peuple russe, je cesserais d’être un écrivain, je serais comme un poisson hors de l’eau ».

La lecture de ces nouvelles a été un moment de pure poésie et m’a plongé pourtant dans une extrême solitude, j’ai repensé à mes nombreuses traversées de l’Allemagne et de la Pologne en train dans les années 80. J’ai retrouvé cette âme slave qui m’est si chère, la buée sur les vitres du train, les quais froids et désertés … et la musique.

… « Fort heureusement il nous reste la musique. Non plus, peut-être, au seul sens de Nietzsche. Celle, au contraire, qui a pouvoir de séduire et d’attiser les mots. La musique comme rappel, comme éveil, exhortation, la musique comme invitation puissante à la parole pleine. »

Je reviens vers vous très vite avec les Cinq nouvelles italiennes, j’espère déjà vous avoir donné l’envie de découvrir cette rêverie entre réalité et fiction.

A propos dominique iwan

Parallèlement à une vie professionnelle tournée vers le monde des matériaux polymères et un bref passage dans la sphère publicitaire en tant que maquettiste, ma vie a été guidée par deux passions, l'écriture (un livre que je suis sur le point de terminer ... je me mettrai ensuite en quête d'un éditeur ... des nouvelles pour enfants, et la sculpture avec la création d'un blog en 2014 " entre Ciel Ether ". Je collabore au site www.francenetinfos.com depuis près de 5 ans, particulièrement dans le domaine littéraire, avec déjà l'écriture d'une centaine de chroniques.

A lire aussi

Mes coloriages magiques – Les animaux de la forêt – 1.2.3 jouons

« Mes coloriages magiques – Les animaux de la forêt » rejoint la collection « …

3 commentaires

  1. Un auteur à découvrir absolument. J’ai lu les deux recueils et j’ai beaucoup aimé.

  2. dominique iwan

    En écrivant cette chronique j’ai évoqué Isaac Babel, car le narrateur, effleuré par un souvenir de Babel, m’a fait penser à cette citation … “une sorte de mise en abyme extratextuelle” … Cette citation de l’auteur russe n’est évidemment pas intégrée dans les nouvelles ukrainiennes. Une sorte de “petite explication de texte”.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com