L'info gratuite en Live Continu 7/7
Aujourd’hui, cela fait un peu plus de deux mois que je suis aux États-Unis pour une durée d’un an dans le cadre de mes études à l’Université de Californie, Irvine. Passé ce jour mémorable d’élections présidentielles américaines, j’avais envie de vous faire partager mon ressenti sur mon pays d’adoption.
“J’ai eu le temps de visiter quelques endroits superbes, réaliser de nouvelles expériences, questionner ce qui m’entoure, rire de certaines absurdités, rencontrer des personnes merveilleuses, internationales et américaines.
Hier, je sentais mon cœur doucement tomber amoureux de cet endroit, de mon université si grande, de ces couleurs si belles, du soleil et sa chaleur en novembre, de ces professuers si motivants, d’une culture où tout est possible et de tant d’autres choses.
Je n’ai jamais été une grande croyante de la puissance de l’Amérique. Pour moi, elle a toujours été “fucked up”, l’endroit où tu trouveras toujours des trucs improbables et où c’est totalement normal. C’est justement cette culture du possible qui a rendu l’Amérique “great again”.
Quand mon professeur de sciences politiques disait “l’Amérique est le meilleur des pays. Et si on les meilleurs, c’est parce que le reste du monde attend attend le meilleur de nous. On ne peut pas faire trop de travers”, j’avais pris ça pour un effarant élan d’égocentrisme et de patriotisme. Mais aujourd’hui, je reconsidère ma vision.
L’Amérique m’a déçu. Plus particulièrement les millions d’Américains qui ont voté pour ce clown justement parce qu’il est un clown. Parce qu’il était représenté partout dans les médias, parce qu’il est “fun”, parce que “eh! Moi aussi j’aime les belles femmes, on se ressemble donc je vais voter pour lui”, parce que “si on parle autant de lui c’est qu’il est important”, parce que tant de gens ne se renseignent pas, ne se cultivent pas, n’étudient pas. Parce que dans un pays si grand, avec une population si dispersée, la ségrégation est ancrée dans la cutlure ; on parle de “race” sans tabou, les communautés les plus pauvres côtoient les communautés les plus riches, et la culture économique prend le dessus sur la culture intellectuelle.
Mon professeur à dit “si Trump est élu, ce n’est pas sa faute. C’est la faute de gens qui se soucient plus de la rupture d’Angelina jolie et de Brad Pitt que de l’avenir politique de leur pays. Vous êtes la future elite de ce pays. Faites le bon choix”.
Hier soir, plusieurs centaines d’étudiants de mon université sont sortis de leur dortoirs pour protester. On le sait, ça n’aura aucun impact. Mais c’était rassurant. Pour eux, pour nous, pour moi. Nous ne sommes pas que des idiots.
Aujourd’hui, l’Amérique m’a appris que la seule dinde d’un parti politique français à avoir acclamé Trump est la prochaine sur la liste, et que la connerie des USA ne demande qu’à déteindre sur la connerie des français.
Alors s’il vous plaît, renseignez vous, éduquez vous, intéressez vous et faites le bon choix pour avoir un meilleur avenir qu’eux.
Je ne sais pas trop pour les USA en général, mais UCIrvine, je t’aime quand même. Et je suis infiniment reconnaissante d’avoir pu être présente pour vivre un jour si (tristement) historique.
Huge protest at UCI after Trump wins presidency
