Edouard ELIAS Photographe-journaliste de presse…

Edouard ELIAS

Edouard ELIAS est un jeune photographe de 23 ans, mais son parcours professionnel est hors-norme, peuplé de rencontres et riche en talent ! Comment décrire ce journaliste de guerre, au charisme étonnant ? Il faut déjà connaître la Famille ELIAS originaire de Saint Quentin-la-Poterie (Gard), et remonter le fil du temps pour plonger un peu dans la vie du jeune Edouard né en 1991 à Nîmes, mais ayant vécu près de 10 ans en Egypte pendant une petite enfance où il a subi deux drames essentiels dans sa vie : La mort de sa mère lorsqu’il avait 3 ans (un accident de voiture) et la disparition tragique de son père à l’adolescence (un accident de moto). “Je parle l’Italien, car mon père avait des origines là-bas, mais aussi un peu l’arabe…ça m’a aidé en Syrie !!” Après le décès de son père, il retourne dans le Gard, chez ses grands-parents maternels “En 2005, j’ai photographié les attentats de Charm El-Cheikli en Egypte, j’avais 15 ans, c’est là que j’ai compris l’intérêt de la photographie…” Après avoir passé son bac, il a démarré une école de commerce à Montpellier, mais a décidé une autre option pour son avenir : Partir à Nancy à l’Ecole de Condé (section photo), ce qui sera le déclencheur jusqu’en 2012, date à laquelle il part en reportage à la frontière Turco-Syrienne en compagnie de Stephane DOCK (Photographe reporter), il restera 6 jours en Syrie. Sa route est tracée, malgré les 10 mois de détentions (2013-2014 otage de DAESHEdouard Elias -centrafrique-1280), depuis il couvrira le Liban, le Congo, le Nigeria, la Centrafrique, le Cameroun, le Tchad…Devenu l’un des photographes les plus appréciés de Paris-Match, il fera aussi les photographies en Roumanie “La Silicon Valley de l’Europe”, un sujet sur les sosies d’Elvis Presley et des photos pour le Parti Communiste Français. C’est dans le cadre magique du Pont du Gard, que nous avons retrouvé Edouard ELIAS, entre deux avions pour Paris pour une interview exclusive pour Francenetinfos !

Edouard, tu es le Parrain pour les 30 ans d’inscription du Pont du Gard au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est un honneur pour toi ?

“C’est un étonnement, une première…aussi je suis touché par cette confiance que l’on me donne, c’est intéressant pour moi !”

Tu as suivi les Légionnaires du 2ème REI en Centrafrique, parle-nous de cette expérience ?

“Pendant un mois, j’ai eu la possibilité de les suivre l’été dernier, d’ailleurs c’est pour cette raison que j’ai couplé les deux histoires, celle du Pont du Gard & de sa garnison Nîmoise, une exposition photo sera organisée pour l’évènement.” (UN MONDE DE FRACTURE du 10 avril jusqu’au dimanche 31 mai dans la salle des expos).

Suivant les conflits, peux-tu faire le choix non imposé des chemins de traverse pour effectuer tes prises de vues ?

“Cela dépend des zones à risques, la Syrie et la Centrafrique ne doivent pas avoir la même approche photographique, l’angle de vue est différent : En Syrie avec les rebelles et les combattants je faisais un peu ce que je voulais, en Afrique le sujet était cadré sur les militaires Français engagés dans le conflit, les Forces Sangaris…J’ai fait le choix de ne pas sortir des rangs. Sur d’autres évènements, on peut prendre d’autres horizons, monter sur une moto et traverser une zone de guerre, ou louer une voiture avec un “fixeur” et aller aux renseignements, ça parait fou comme ça, mais c’est la seule méthode depuis plus de 50 ans dans le journalisme de guerre !! La photo : C’est 1/125 ème de seconde, tout ce qui te reste des reportages en connaissant les passeurs, en prenant des accréditations…”

Cette prise de risque est une surenchère sur le marché de la photo, et t’oblige à être inconscient du danger ?

“Non, je ne dirai pas ça…la prise de risque n’est pas équivalente à la valeur que l’image aura, je ne fais pas n’importe quoi pour me mettre en danger…Un de mes amis Olivier VOISIN (Photographe Français mort en février 2013) a pris beaucoup de risques, je l’ai vu mourir et ses photos n’ont pas été plus réussies par sa mort, même si son travail reste magistralement bon. En première ligne, sous les mortiers je ne sortirais rien comme images, mais 100 mètres derrière je serai plus en sécurité, mon plan d’ensemble sera meilleur pour visualiser les combats. Pour Camille LEPAGE que je ne connaissais pas, sa mort est aussi un accident de travail, comme pour Olivier…On peut être sous les bombes et mourir, on fait le choix avant de partir de cette situation, voilà c’est comme ça !”

Tes prochaines destinations ?

“Pour l’instant je fais des photos pour GALA sur les filles du LIDO à Paris, mais j’envisage de repartir peut être en Ukraine, je suis en négociation avec une ONG, quand je vois des photos prises là-bas j’ai envie de pleurer…”

Eric Fontaine

A propos Éric Fontaine

Après des études de commerce (EDC) et de journalisme (Studio Ecole de France) j'ai commencé ma carrière comme Responsable de la Communication (FUN RADIO MONTPELLIER) et ensuite dans la publicité visuelle (Avenir Affichage) et imprimeries...Depuis 2007, je consacre une partie à la réalisation de reportages (videos, court-métrages, interviews) pour le web (Blogs, Youtube, Dailymotion) et France Net Infos !.Depuis 2014 j'ai couvert les événements cinématographiques du Cap Spartel Film Festival à Tanger (Maroc).Depuis 2010 j'effectue des modules Web sur le Festival International du Film de Marrakech (Tapis Rouge) et sur "Cinémed" le festival de Montpellier.Concepteur de clips je réalise des "snapshots" pour les auteurs compositeurs, et des captations pour le théâtre (déplacement en France et à l'étranger).

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