Derrière ce titre léger” En mai fais ce qu’il te plait”, Christian Carion (le réalisateur de Joyeux Noël) continue de nous offrir avec émotion un autre regard sur les guerres passées. Avant sa sortie en salles le 4 novembre 2015, voici un petit avant-goût de son magnifique film chorale : En mai fais ce qu’il te plait.
L’exode du « peuple des routes »
C’est ainsi qu’il appelle ces populations du nord de la France, qui ont tout quitté en 1940 à l’annonce de l’arrivée des nazis. Fuir, tout laisser en plan, croiser l’horreur en chemin, espérer, rester politisés. C’est le destin de ce village que nous suivons. C’est aussi celui de ce père allemand et polyglotte (incarné par l’excellent acteur Auguste Diehl), opposant au régime nazi et qui croise le destin d’un soldat écossais, qui perd son régiment dans les affres des bombardements d’Arras.
« L’errance des gens qui cherchent la paix »
« Il ne s’agit pas d’un film de guerre, mais d’un film qui se passe pendant la guerre ». C’est bien ce qui a convaincu le grand compositeur italien Ennio Morricone (le bon la brute et le truand) de composer avec justesse et talent la bande originale du film.
Histoire personnelle, histoire humaine
Les regards y sont polyphoniques. Pas de larmes inutiles et le courage d’avancer. Des liens poignants, liens de sang et liens de cœur autour d’un amour filial qui fait la force du film. Un film inspiré du témoignage transmis au réalisateur par sa mère et des milliers d’autres exilés de la seconde guerre mondiale. L’ensemble se met en image dans des tons très légèrement sépia, clins d’œil noir et blanc, avec une lumière expressive. Nous sommes plongés dans cette société passée, nue sans technologie et dont la conscience de l’exode peut nous ramener à des préoccupation actuelles…
Eugénie Baylac