Festival du Foin Aux Brumiers : 5ème édition

affichefestival2015Alors que certains Festivals comme les Muzik’elles déchantent en cette année 2015, faute de moyens financiers, un festival résiste dans le fin fond de la Seine et Marne à Saint-Pathusune commune de moins de 6 000 habitants, au nord du département. Grâce à son équipe de bénévoles, emmenée par Jenny Buhot, la 5ème édition du Festival du Foin aux Brumiers aura bien lieu, et se déroulera les 16 et 17 mai prochains. Si le Festival laisse une place de choix à la musique, avec la présence de nombreux artistes, il n’en délaisse pas pour autant d’autres divertissements comme du jonglage, du Théâtre de rue, des expositions de photographies et de peintures, ou encore un Marché du Terroir et des ateliers sur l’art du cirque. Ambiance familiale et conviviale assurée pour ce rendez-vous incontournable des Saint-Pathusiens, dont France Net Infos a voulu en savoir plus auprès des bénévoles de l’Association Culturelle des Brumiers.

Comment est né le festival ? Le festival Du Foin aux Brumiers est né de la rencontre entre l’association Color’Expo (devenue depuis 2012, l’ Association Culturelle des Brumiers) et de la Mairie de Saint-Pathus. Depuis 2004, l’association Color’expo organise des expositions de peintures et de sculptures. En septembre 2010, l’association organisa en partenariat avec le Mairie de Saint-Pathus une exposition à la Ferme des Brumiers. Trouvant que le lieu était propice à accueillir des concerts, l’association mit en place une programmation le temps d’une journée qui avait été nommée « La journée des Arts en automne ». Suite au succès de cette formule, l’idée d’un festival dans ce lieu  commença à germer et la première édition fut organisée en mai 2011. En 2010, l’association Color’expo fit la rencontre en Irlande d’un atelierd’artistes situé à Mullaghmore (Comté de Sligo). Les artistes irlandais furent invités à leur tour pour une première édition mettant à l’honneur tout naturellement l’Irlande. Ce lien entre l’association et l’Irlande a inspiré notamment le projet de base du festival.  En effet, au moment où il fallait songer à la direction qu’allait prendre le festival Du Foin aux Brumiers, les organisateurs en voyage en Irlande ont découvert un événement tout à fait insolite, la Puck Fair de Killorglin. La Puck Fair est une fête locale fondée depuis près de 400 ans, autour de la légende du roi bouc. Le principe de créer une fête autour d’une légende séduisit les organisateurs qui décidèrent, dès leur retour, de découvrir si Saint-Pathus renfermait aussi un tel imaginaire. A défaut d’en trouver un, mais ne voulant pas lâcher l’idée, les organisateurs se sont mis à créer leur propre légende à travers la rédaction des mémoires de Patrick Hyacinthe Lefoll. Pat’Lefoll est un personnage fictif dont les bénévoles imaginent la vie qu’il aurait mené à Saint-Pathus de 1883 à 1933. Les mémoires se complètent à chaque nouvelle édition en imaginant une nouvelle histoire rattachée à la vie de Patrick Hyacinthe Lefoll et à Saint-Pathus. En conséquence, l’histoire de la ville se réinvente au fil des éditions du festival.

Le Festival du Foin aux Brumiers demande t’il un an d’organisation ? Comment est t’il organisé ? Sous forme d’asso ? Oui, le festival demande beaucoup d’investissement tout au long de l’année. Généralement nous débutons l’organisation en septembre pour terminer en juin avec les réunions bilan. Une dizaine de bénévoles de l’association culturelle des Brumiers se réunissent chaque mois, en réunion, pour discuter organisation et faire un état de l’avancement du festival. Les organisateurs permanents doivent approximativement consacrer 10h de leur temps par semaine pour le festival. L’organisation du festival demande donc à la fois du temps et de l’énergie. Pas mal de réunions sont prévues dans l’année : réunion du bureau, réunion générale des bénévoles et réunion par groupe. Nous avons constitué plusieurs groupes en fonction des différents pôles du festival : Programmation et actions culturelles, communication, technique, sécurité, restauration, accueil, marché des terroirs et groupe Color’expo (expositions). Le nombre de bénévoles par groupe peut varier de 2 à 5 bénévoles permanents et au moment du festival regrouper au moins une trentaine de personnes comme pour la sécurité ou la restauration. Nous fonctionnons en association avec essentiellement des bénévoles et l’aide des élus locaux en charge de la culture et des associations et d’agents communaux de Saint-Pathus, dont le service technique et le service communication.  

C’est la cinquième édition. On connaît les difficultés à financer un tel projet. De nombreux festivals disparaissent chaque année. Il y a eu y a quelques temps la disparition du Festival les Bruits de Melun et cette année les Muzik’elles ne sont pas au calendrier. Est ce de plus en plus difficile d’organiser un tel festival ? Oui c’est effectivement de plus en plus difficile. En début d’année, nous avons  beaucoup hésité à proposer cette 5ème édition. Vu que le festival est organisé par des bénévoles, nous sommes constamment à la recherche d’aide et on sent, petit à petit, qu’il devient difficile de trouver du monde. On arrive à peu près à se débrouiller pour le jour du festival mais pour de l’aide tout au long de l’année, c’est une autre histoire !  On s’est de nouveau lancé dans l’aventure car des bénévoles plein d’entrain nous ont rejoint, mais clairement on sent de l’épuisement parmi l’équipe des anciens. Niveau financement, le mécénat a chuté de manière assez spectaculaire cette année. Entre l’année dernière et cette année l’aide apportée par le mécénat a baissé de 7400 €. Cette aide avait déjà diminuée un peu par rapport à 2013, mais cette nouvelle baisse conséquente n’inspire rien de bon pour les années à venir. On a de gros partenaires qui nous soutenaient à hauteur de 2500 € et qui n’ont pas pu renouveler cette année. Heureusement pour cette édition, nous pouvons toujours compter sur la subvention municipale qui a été maintenue à la même hauteur que l’année dernière. Malgré tout, la municipalité de Saint-Pathus fait face également à des restrictions budgétaires, et cette décision de maintenir les subventions aux associations n’a pas, non plus, été évidente  à défendre et pourrait être aussi remise en question pour les prochaines années. Donc rien de bien optimiste, et même si nous parvenons à maintenir le cap pour cette année on a malgré tout quelques craintes pour l’avenir.

Comment financez-vous le festival ? Notre principal partenaire financier est la municipalité de Saint-pathus. Généralement nous recevons une aide du Conseil Général de Seine-et-Marne, de la Communauté de Communes Plaines et Monts de France. Pour 2015, nous bénéficions aussi de l’aide de Défi Jeune et de la réserve Parlementaire. On fait appel aussi au mécénat avec le soutien d’entreprises locales. Nous avons aussi des ressources propres constituées des entrées sur prix libre et des recettes de la restauration et du marché des terroirs de l’année dernière. 

L’an dernier le groupe les Yeux d’la Tête s’est produit sur le Festival. Qui sera en tête d’affiche cette année ? Pour cette année, nous avons recherché à aller vers un autre style de musique pour faire un clin d’oeil à la thématique choisie : La Foll’ époque (mélange entre la Belle époque et les Années folles). On a donc programmé un groupe franco-americain Robyn Bennett & bang bang, mêlant du jazz, du blues et du rock. Il s’agit vraiment d’un groupe en train de monter en ce moment et que vous allez retrouver cet été sur de nombreux festivals de jazz. Toujours en lien avec la thématique de cette année, on a programmé le groupe Ernest, proposant des chansons d’une autre époque. Mais clairement, notre objectif à travers le festival consiste surtout à faire découvrir des groupes de musique et à mettre en avant également la scène locale. C’est pourquoi, les spectateurs prendront  tout autant de plaisir à découvrir les concerts de Ayon, Strickaz, Notkaz ou encore Poids Plûmes. 

Comment organisez-vous la programmation ? Vous avez beaucoup de demandes ? La programmation est généralement réalisée en fonction de la thématique choisie. On est en contact notamment avec des maisons de production qui vont nous proposer des concerts en fonction de notre thématique et du public du festival. On reçoit aussi de nombreuses propositions de groupe par mail ou via facebook. Faute de temps, on ne peut pas répondre à tous les groupes mais on prend bien connaissance des informations envoyées. Pour les groupes locaux, on fait appel au Pince Oreilles, réseau de musiques actuelles du 77, auquel nous avons adhéré. Des événements comme 77 connexion, permettent à l’association de rencontrer des groupes locaux. Depuis cette année, nous avons constitué un groupe programmation regroupant cinq bénévoles qui se partagent le travail. La programmation est donc choisie en groupe et s’enrichie des idées de chacun.

Des surprises sont t’elles prévues ? Comme il s’agit d’un festival, il y a toujours des surprises de dernières minute ! 

Et en dehors du beau temps, que peux t’on vous souhaiter ? Que le public soit au rendez-vous et à la fois curieux et enchanté de découvrir cette nouvelle édition. On aimerait bien aussi que cette édition motive des spectateurs à nous rejoindre en tant que bénévoles pour permettre au festival de perdurer dans la joie, la bonne humeur et à l’abri de toutes difficultés financières.

A propos Guillaume Joubert

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