FEW 2014

FEW 2014

La nouvelle édition de la Fête de l’eau à Wattwiller – FEW 2014 –  a choisi pour thème “Eau solide”.  Organisée autour de divers événements entre le 13 mai et le 22 juin, mêlant promenade dans la nature et découvertes artistiques, elle offre également l’occasion de rencontres et d’échanges sur les relations entre l’homme et la nature.

Eau solide. De toutes les matières qui nous entourent, l’eau est la seule qui puisse se voir au quotidien dans ses trois états. L’eau liquide et la vapeur ont été déjà explorés par les artistes pour le parcours de la FEW. L’eau solide n’a par contre que rarement évoquée dans les œuvres présentées au cours des 16 éditions précédentes de la manifestation. Le printemps alsacien n’étant pas toujours propice aux gelées, les œuvres en glace risquent fort l’instabilité ! Pour enrichir la réflexion, les organisateurs ont ouvert le thème à toutes les manifestations de l’eau sous forme solide, les cristaux bien sûr, mais aussi les concrétions créées par l’eau et les traces qu’elle imprime dans les matières, sable ou roches…

La manifestation débute avec deux expositions : Frost and Salt, série de dessins de François Génot à la médiathèque de Cernay le 14 mai, et l’exposition de Mathieu Boisadan le 17 mai à la Médiathèque de Thann. Après l’installation des œuvres in situ entre le 1er et le 7 juin, le parcours artistique lui-même sera inauguré le 8 juin à partir de 11h. Artistes plasticiens invités : Mathilde Caylou, Karol Slowick, Cécile Beau, Anne-Marie Schoen, Zahra Poonawala et Nathalie Lavoie, artiste en résidence en partenariat avec le FRAC Alsace. Les œuvres seront exposées dans l’espace public ou chez l’habitant, avec des visites guidées possibles sur demande.

Renseignements : Office de tourisme de Thann-Cernay 03 89 75 50 35.

Le parcours artistique de FEW 2014

François Génot présente deux oeuvres sur le parcours. L’installation végétale Salves prend pour objet la renouée du Japon, plante invasive appréciant l’eau. Elle en devient une traduction solide à travers des haies au bord des cours d’eau allant jusqu’à 2 mètres de haut. La violence et la dynamique d’installation des plantes sera transposée dans le village, comme une pluie de hallebardes fichées sur un bâtiment agricole, choisi pour l’occasion le plus chancelant possible. Une rencontre à la fois percutante et graphique posant la question de notre rapport à la nature sauvage.
Melt Mountain, montagne constituée de blocs de sels agricoles, sera livrée aux aléas météorologiques. Petit à petit, l’eau transformera les blocs géométriques en un amas de roches, voué à la disparition et renvoyant à l’érosion des Vosges.

L’érosion est également au cœur du projet de Mathieu Boisadan, La mer de glace. Il s’agit d’un diptyque du glacier du Mont-Blanc installé volontairement en extérieur, l’une des peintures étant réalisée à l’huile, l’autre à la gouache. Cette dernière subira les aléas du temps, la pluie, la rosée, les changements de température. Sa transformation réelle proche sera d’une érosion naturelle. “Par ce processus je tenterai de renouer avec une tradition classique de la peinture qui montre et ancre le monde, et de l’autre montrer que le monde change et que les glaciers fondent en une proposition plastique inattendue.” (Mathieu Boisadan)

Karol Slowik présentera la sculpture Immaculate conception dans une grange obscure. Entre organique et minéral, matériel et spatial, les sculptures de l’artiste créent un univers à la fois familier et du domaine de la science-fiction. Les formes qu’il travaille semblent des arrêts sur image de matières liquides projetées dans l’espace. Elles sont souvent recouvertes de peintures luminescentes qui renforcent leur étrangeté.

Mathilde Caylou proposera deux installations utilisant la technique du soufflage de verre qu’elle développe de façon très personnelle, en faisant avec le verre des empreintes dans la nature. Les pièces en verre deviennent ainsi des sortes d’artefacts, jouant sur leur antinomie avec la matière même dont elles prennent la forme : pierres transparentes et qui flottent, ou pierres craquelées et déchiquetées. Pack sera constituée d’un ensemble de pièces en verre soufflé flottant sur une retenue d’eau, des bulles d’eau solide, aux surfaces rugueuses de pierre émergeant à la surface. Erosion présentera un dialogue entre une vidéo et des sculptures également en verre soufflé.

Dans l’installation de Cécile Beau, Sporophore, deux troncs d’arbre mort, l’un à l’horizontal, l’autre reliant le sol au plafond, gisent dans la pièce. Sur leurs écorces érodées par le temps ont poussé des champignons de diverses tailles. Un environnement sonore ténu évoque une activité microscopique étrange : décomposition, mouvement d’eau à l’échelle de la spore, déplacement de micro-organismes. Le sol recouvert de cristaux salins renforce le cadre de cette composition minéral/végétal. De l’encre de chine légèrement diffusée sur l’ensemble génère des nuances de gris. Sons, textures et couleurs font basculer la scène d’apparence anodine en une atmosphère de science-fiction, un univers légèrement décalé, un espace aux évocations plausibles dans une autre dimension.

Anne-Marie Schoen s’intéresse aux transformations très variées et parfois imprévisibles des matériaux soumis à l’action du feu et à leurs interactions mutuelles. C’est d’un de ces désirs de rencontres qu’est né son projet pour la FEW lors d’une récente résidence au Japon, dont les relations entre vide et plein, montagnes et vallées, eau et roche imprègnent la culture. Elle a développé une série de travaux mettant en jeu ces opposés, et de forme en empreinte, a conçu un paysage immergé où la montagne et le lac sont semblables et opposés.

L’installation Vibrations de Zahra Poonawala a été conçue pour une ancienne glacière à l’origine utilisée par les Thermes de Wattwiller. Le local retourné dans le domaine privé a été attribué à d’autres usages, mais conserve sa fraîcheur. Un mur de glace, ou plutôt son image, accueillera le visiteur dans ce lieu calme, coupé des bruits extérieurs. Des sons puissants et profonds seront diffusés par cette paroi, les craquements d’un lac gelé enregistrés par Marc Namblard, spécialiste des enregistrements dans la nature, sur des lacs des Vosges. L’ampleur des sons contrastera avec l’exiguïté du lieu, et prendra une qualité particulière sous sa voûte. La glace est souvent synonyme de silence et d’immobilité. Le paysage se définit alors uniquement par ce son qui le dessine virtuellement.

Nathalie Lavoie, invitée en Alsace pour deux mois à compter du 15 avril, aborde le thème de l’eau solide en cherchant à établir un contact intime avec cette matière grâce à plusieurs médias. Ce projet de résidence s’est amorcé avant même son départ en début de printemps au Saquenay par la numérisation et la captation vidéo de la glace dans son environnement naturel lors de la débâcle des glaces dans la Baie des Ha ! Ha ! Ces traces visuelles et sonores seront mises en relation avec son expérience en Alsace et évoqueront l’itinéraire du parcours entre le Québec et la France.

Pour plus d’informations : FEW 2014 – La fête de l’eau à Wattwiller

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