L’Étrange Festival 2016 : Jeeg Robot, un super-héros en mal de Batman

Du 7 au 18 septembre, le Forum des Images accueille la 22ème édition de l’Étrange Festival.  Dans la catégorie : “pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple, parce que ça fait style que je raconte une histoire originale”, Jeeg Robot devrait recevoir le prix du super-héros qui se la pète et manque d’intérêt.

Batman vs Le Gitan

Sortie prévue en janvier 2017
Sortie prévue en janvier 2017

Le PitchEnzo, un repris de justice de la banlieue de Rome, entre accidentellement en contact avec une substance radioactive, et se découvre une force surhumaine. Ombrageux, introverti et renfermé sur lui-même, Enzo accueille son nouveau super-pouvoir comme une bénédiction pour sa carrière de criminel. Tout change lorsqu’il rencontre Alessia, une jeune fille autiste victime d’abus qui l’identifie comme le héros du dessin animé japonais Jeeg Robot. Enzo devient alors un super-héros au service du bien, pour sauver Alessia et la ville de Rome de la fureur de Fabio, un criminel fou et narcissique surnommé” Le Gitan”.

A l’image de Patchwork  qui bénéficiait d’un pitch alléchant, Jeeg Robot de Gabriele Mainetti est un gloubi-boulga de bonnes intentions qui se révèlent être une supercherie mal-ficelée. “Un super-héros avec des chaussures en daim, on a jamais vu ça“,  souligne Alessia (Ilenia Pastorelli) après avoir découvert les pouvoirs de Enzo (Claudio Santamaria). Entre amusement et consternation,  on penche rapidement vers l’ennui. On ne comprend absolument rien à l’intrigue mafieuse qui interfère avec une montée d’attentats non revendiqués.  Ajoutez à cela une once de romance prévisible où La Belle s’éprend d’une Bête dont la priorité est de voler son prochain pour s’acheter des Danettes et mater à longueur de journée des films pornos. Puis vous secouez  le tout en émiettant un portrait d’une Italie plongée dans une crise économique apocalyptique. Vous récoltez alors une variation gênante de Gotham où la criminalité explose sous les traits d’un Joker ex-star de télé-réalité, plus connu sous le nom du “Gitan” (Luca Marinelli). 

Un super-Goldorak sans plomb 

Gabriele Mainetti ne parvient pas nous faire aimer son Goldorak sans cape, plombé par une intrigué disparate qui oublie de créer l’empathie. Il faut attendre plus d’heure pour que Enzo dévoile un peu de son passé de gangster. C’est trop tard. Même le méchant est horripilant, Luca Marinelli surjoue le psychopathe frustré de ne plus faire la une des magazines people. Son objectif manque cruellement d’envergure : à défaut de vouloir contrôler le monde, Le Gitan veut juste “laisser une marque et faire quelque chose de grand pour que tout le monde rampent à ses pieds“. Une absence d’originalité qui se prend les pieds dans des clichés risibles, même traités au second degré. Gabriele Mainetti passe à côté de son sujet, à l’image de sa mise scène sans cesse embourbée dans des plans panoramiques qui complexifient la lecture de l’action. On a le sentiment que l’histoire est racontée en périphérie, d’une manière décalée, pour maquiller la pauvreté de l’intrigue. C’est beau et maîtrisé mais ça raconte pas grand chose. Au final Jeeg Robot est un simple film d’auteur très prétentieux qui revisite mal les codes du super-héros. N’est pas Batman qui veut.

A propos Yohann.Marchand

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