Néonicotinoïdes : Incohérence de l’Union Européenne

Incohérence de l'Union Européenne face aux néonicotinoïdes
Incohérence de l’Union Européenne face aux néonicotinoïdes

Le site de la COP21 nous montre nos chers dirigeants main dans la main, avec pour commentaire “Vive la planète, vive l’humanité et vive la vie” et d’un autre côté, l’Union Européenne a autorisé deux matières actives insecticides de la famille des néonicotinoïdes entre juillet et novembre 2015. Deux matières dont la toxicité pour les abeilles a fait l’objet de réserves importantes de la part de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA).

L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) revient sur ces deux substances que sont le Sulfoxaflor de la société Dow AgroSciences et la Flupyradifurone de Bayer CropScience dans son dernier communiqué de presse, diffusé ce jour.

Deux ans après la suspension partielle de trois néonicotinoïdes, l’UNAF  remarque que l’agriculture intensive a encore de beau reste, en soulignant l’incohérence de l’Union Européenne sur le sujet, alors que les deux substances actives insecticides sont reconnus comme neurotoxiques et systémiques, ce qui induit une exposition des pollinisateurs au travers des pollens, nectars et exsudats de la plante.

L’UNAF rappelle que le Sulfoxaflor, a été autorisé par la Commission Européenne le 27 juillet dernier suite à un avis favorable des Etats membres rendu mi-juin. Nous avions déjà relevé cette décision aberrante lors d’un précédent article intitulé :

Néonicotinoïdes, UNAF et TAFTA !

Plus récemment, le 18 novembre dernier, la Commission européenne a aussi autorisé la Flupyradifurone, après un avis favorable des Etats membres rendu début octobre. La demande d’autorisation européenne concerne un usage limité à la laitue et au houblon. Les apiculteurs soupçonnent qu’il s’agit d’une stratégie du fabricant pour faire entrer le pesticide sur le marché. Pour l’UNAF, il est “incompréhensible que les institutions européennes ne se conforment pas aux exigences réglementaires et aux avancées scientifiques intervenues ces dernières années sur la protection des abeilles”. 

Gilles Lanio, Président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française : « appelle les autorités françaises – l’ANSES et le ministère de l’Agriculture en particulier, à tout mettre en œuvre pour refuser que des préparations commerciales phytosanitaires contenant ces substances soient autorisées en France ». Ce qui n’est pas si simple, puisque dès qu’une substance active est autorisée au niveau européen, le fabricant peut adresser une demande aux Etats membres pour faire autoriser un « produit phytopharmaceutique » comprenant la substance active et de nombreux ingrédients non divulgués. De plus, ces produits dits “phytopharmaceutiques” sont autorisés par zones d’Etats et la France fait partie de la “zone sud”, avec notamment, la Bulgarie, l’Espagne et l’Italie. Dès lors qu’un pesticide est autorisé dans l’un des Etats d’une zone, leur autorisation dans le reste de la zone est facilitée. Ce qui prouve là encore le peu de liberté du consommateur. Pour les deux substances, une demande d’AMM a été présentée en Bulgarie ce qui signifierait que les deux pesticides pourraient bien prochainement être utilisés en France. Affaire à suivre ………….

A propos Guillaume Joubert

A lire aussi

Biennale de Venise, du 20 avril au dimanche 24 novembre 2024…L’arsenal sera le point d’ancrage !

Ce rendez-vous incontournable de l’art, va enfin avoir lieu dans une Venise incubatrice de l’art …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com