Néonicotinoïdes, UNAF et TAFTA !

UNAF

L’UNAF se bat contre les néonicotinoïdes, mais le TAFTA est là !

Le 26 août dernier, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a publié de nouvelles conclusions sur les dangers de l’utilisation des néonicotinoïdes, et plus précisément des neurotoxiques en pulvérisation foliaire, pour la santé des abeilles. C’est à ce titre que l’UNAF réclame dans son dernier communiqué de presse, diffusé aujourd’hui, l’interdiction définitive de ces produits.

L’Union Nationale de l’Apiculture Française se félicite de ces nouvelles évaluations de l’EFSA selon lesquelles « pour tous les usages autorisés, des risques élevés ont été identifiés, ou des risques élevés ne peuvent être exclus pour les abeilles. »

ImpressionL’UNAF se réjouit des conclusions de l’EFSA, qui confirment donc une fois de plus les observations de terrain des apiculteurs et l’accumulation des preuves scientifiques de l’impact sans précédent de ces substances sur les pollinisateurs.

C’est à la suite de l’interdiction européenne partielle du thiaméthoxam (de la firme Syngenta), de l’imidaclopride et de la clothianidine (fabriqués par Bayer), que la Commission Européenne a demandé à l’EFSA de procéder à une évaluation actualisée de ces substances. Les conclusions publiées fin août complètent et confirment les premières évaluations de l’EFSA de décembre 2012 qui pointaient déjà du doigt ces risques élevés, sur la base d’éléments non évalués lors de leur autorisation (toxicité chronique, toxicité larvaire, impact sur le développement de la colonie, etc.).

Durant l’été, diverses actualités majeures sur les néonicotinoïdes sont intervenues à Bruxelles et chez nos voisins européens.

Pour Gilles Lanio, Président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française, « ces éléments démontrent qu’il est urgent de maintenir le cap d’une interdiction totale des néonicotinoïdes. Dès aujourd’hui, la France doit suivre l’exemple allemand en interdisant les néonicotinoïdes sur les céréales à pailles et l’Union Européenne doit adopter les nouvelles lignes directrices d’évaluation de l’impact des pesticides sur les abeilles, car elles sont seules à même de correctement mesurer les effets des pesticides sur les pollinisateurs. »

Le 22 juillet : Ce fût une première en Europe avec l’interdiction de l’Allemagne sur l’enrobage des céréales à paille. Sur décision du Ministre de l’Agriculture, le moratoire européen sur les trois néonicotinoïdes a été étendu aux céréales d’hiver. Grâce à la mise en place d’une mesure urgente d’interdiction, les semis et le commerce de semences enrobées aux néonicotinoïdes de céréales d’hiver sont désormais prohibés outre-Rhin. Si une telle décision était adoptée en France, l’impact serait immense, puisque plus du tiers des céréales à paille cultivées est enrobé avec des néonicotinoïdes.

Le 23 juillet et le 20 août : Au Royaume-uni, après des dérogations scandaleuses, le FERA a mis en évidence l’impact avéré de l’imidaclopride sur les pertes hivernales. Le gouvernement britannique a accordé des dérogations très critiquées pour l’utilisation de la clothianidine et du thiamethioxam sur colza, qui entreront en vigueur dès cet automne.

Fin août, l’agence gouvernementale anglaise FERA a publié une étude épidémiologique de grande ampleur, réalisée sur le long terme (11 ans) sur l’impact des semences enrobées de colza : « Un impact avéré de l’imidaclopride sur les pertes hivernales », « une augmentation des rendements inexistant sur le long terme » et « une augmentation des pulvérisations d’insecticides au printemps suivant l’utilisation de semences enrobées de colza », des résultats embarrassants pour le gouvernement anglais car selon l’ONG BugLife, ce dernier aurait eu connaissance du contenu de ce rapport depuis 2013.

Pourtant à côté de ces gestes positifs, le 27 juillet à Bruxelles, a été décidé une aberrante autorisation d’un nouveau néonicotinoïde. Dow AgroSciences a reçu une autorisation pour un nouveau néonicotinoïde appelé le SULFOXAFLOR. Selon Bee Life, l’EFSA a pointé du doigt le caractère incomplet du dossier d’évaluation des risques. Il manque des données sur le couvain, les abeilles sauvages et l’impact des utilisations en champ sur la mortalité des colonies. Les risques et les données manquantes identifiés dans le dossier du SULOXAFLOR sont fortement similaires à ceux qui ont entraîné la suspension de trois néonicotinoïdes en 2013. La décision de la Commission Européenne et des Etats membres, ne respecte donc pas les exigences du règlement 1107/2009 exprimées dans l’article 3.8.3 de l’annexe II. Comble de l’incohérence selon l’UNAF.

TaftaQuand on va plus loin, on ne peut que penser au TAFTA, ce fameux traité transatlantique, dont j’avais déjà ici même soulevé la dangerosité alors qu’une décision européenne venait de renoncer à interdire les perturbateurs endocriniens, liés rappelons le, au cancer et à la stérilité masculine. Oui le TAFTA favorise les multinationales américaines. En mai dernier j’évoquais Monsanto. Cette fois c’est Dow AgroSciences que nous évoquerons. Dow AgroSciences est une filiale de Dow Chemical Companymultinationale américaine, géant mondial dans le domaine de la fabrication et de la distribution de produits chimiques. La compagnie Dow Chemical a notamment été un des producteurs de l’agent orange (herbicide le plus employé par les Etats-Unis, lors de la guerre du Vietnam), et a été reconnue responsable en 2013 par la justice sud-coréenne des maladies de peau développées par des vétérans de la guerre du Vietnam à la suite de leur exposition à cet herbicide. Etrange décision donc, favorisant encore un lobby.

Ne vendons pas notre santé aux multinationales !

A propos Guillaume Joubert

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