Le Festival d’Avignon bat son plein, de badauds, de “théâtreux” de curieux, mais surtout de passionnés par les comédies, les dramaturges ou les scènes en tous genres !
Déambuler dans les rues de la ville d’Avignon durant le OFF c’est avoir en mains le “book” gros catalogue de programmes, mais c’est aussi partir à la rencontre des comédiens : Ils tractent, vous accostent dans les rues avec des invitations ou petites publicités de leurs oeuvres. Pour l’équipe de France Net Infos, c’est plus facile car les rencards sont pris dans la capitale, notre collaboratrice parisienne Dominique a facilité les contacts, ce premier rendez-vous a lieu à “Présence-Pasteur” (lycée d’Avignon), pour regarder “La Mante” (texte et mise en scène d’Hugo Paviot). Celui-ci habitué du théâtre du Rond-point à Paris est depuis fin du mois de juin ici à Avignon pour le deuxième volet de la “Trilogie d’Alexandre” fresque écrite faisant l’apologie de la vie d’un peintre célèbre, prisonnier de sa muse, de son passé et à la recherche d’une mère qui l’a abandonné dans sa tendre jeunesse.
La Mante de Hugo paviot :
Déjà, l’espace “Présence-Pasteur” est vaste, entouré de grands rideaux noirs, parfaitement climatisé et une acoustique parfaitement bien réglée, véritable prouesse Avignonnaise puisqu’en réalité nous sommes installés dans un gymnase d’un lycée catholique !
Seul en scène surgit David Arribe (Alexandre), le torse nu et les traits tirés, il incarne l’artiste au sens noble du terme, mégalomane et surement fou de son art et de la gloire de réussite…Sa muse Anna Paros interprétée par Delphine Serina, pose un personnage féminin en contre poids du rapport “fils-mère” évoqué dans l’écriture d‘Hugo Paviot. “La Mante” c’est aussi Paula Brunet-Sancho qui joue le rôle de la mère figée dans son catholicisme dogmatique, qui prône la punition des âmes au détour d’une vie en sacerdoce et pas en équité de l’esprit ! La pièce évoque les années du Franquisme, les “bébés volés” le déracinement des êtres. Le jeu d’acteurs surfe sur le ravage des âmes solitaires meurtries par l’égoïsme et les échappatoires de la vie. Au fond, on s’interroge sur nous-mêmes sur la projection du présent qui tourne le dos au passé, c’est bouleversant et ravageur, car au final ce manque d’amour c’est aussi l’avènement du mal qui lui s’enracine sur les cendres du bonheur. Jusqu’au 30 juillet dans le Off d’Avignon et pour les dates www.lespiqueurs.fr mais aussi en interview (voir la vidéo).
Eric Fontaine
Très bel article Eric et qui me donne vraiment envie de voir la pièce … que j’ai seulement lue pour le moment.
Rendez-vous pris pour la Trilogie d’Alexandre au Théatre Jean Vilar de Vitry sur Seine en avril 2017.
Merci à toi Dominique, au plaisir de se voir à Paris !