Le palmarès festival du cinéma 2015 de Marrakech

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La foule face au Tapis Rouge

Alors que le Festival a tiré son rideau ce week-end du 12 au 13 décembre, Marrakech va redevenir la ville du désert et des riads. Un premier bilan peut être mis au jour après 10 jours de Festivités qui a permis aux cinéphiles de regarder les meilleurs films internationaux du moment..

Le Palmarès :

L’étoile d’or- Grand prix du Festival : “Very Big Shot” un film de Mir-jean Bou Chaaya (Liban & Qatar).

Prix de la mise en scène : “Neon Bull” de Gabril Mascaro (Brésil, Uruguay & Pays-Bas)

Prix d’interprétation Féminine : Galatéa Bellugi pour son rôle dans “Kepper” de Guillaume Seney (Belgique Suisse France)

Prix d’interprétation Masculine : Gunnar Jonsson pour le film “Virgin Mountain” de Daugur Kari (Islande & Danemark)

A noter que le Prix du Jury  a été donné à chaque film inscrit dans la compétition (voir article précédent) à l’exception de l’étoile d’or ! Le prix “Cinécoles” concernant les établissements enseignant le 7ème art a été remis à Reda Jai pour son court métrage  pour “La fille qui venait de nulle part”.

Sami Bouajila remet le prix à Galatéa
Sami Bouajila remet le prix à la jeune Galatéa

Bien entendu cette année la programmation a mis en avant le genre humain dans sa partie la plus noble comme dans son attitude la plus vil. Dresser un bilan consisterait à promulguer une critique, qui certes aurait un intérêt à faire évoluer un Festival qui n’est pas toujours médiatisé comme il devrait en France, ce qui a pour conséquence une diminution significative du nombre de Festivaliers de la métropole. Cette année a été particulière avec le niveau de surveillance “Anti-Attentats” qui a permis aux cinéphiles d’avoir une tranquillité totale lors de la projection des films dans le Palais du Festival mais aussi au Colisée (le cinéma de Marrakech). Nous avons rencontré les organisateurs de cette quinzième édition du Festival International du cinéma de Marrakech (Public System Cinéma) qui ont remarqué qu’un grand nombre de Canadiens ont fait le voyage au Maroc pour visionner les films, avec la mise à l’honneur du cinéma Canadien qui a eu pour conséquence une médiatisation plus importante sur le continent Nord-Américain. Au delà de la richesse du Maroc comme terre d’accueil, le Festival s’inscrit dans un registre de qualité, permettant de constater un réel niveau professionnel des équipes étrangères pour le 7ème Art source d’expérimentation dans l’Art & Essai. L’industrie cinématographique continuera longtemps de scruter nos contemporains dans diverses tranches de la population, permettant ainsi un partage du savoir faire dans une mondialisation des films qui sont de qualité !

Gunnar Jonsson
Gunnar Jonsson (Virgin Mountain)

Autre constat c’est la percée du cinéma Belge qui confirme la venue sur le marché mondial de jeunes talents comme Galatéa Bellugi (originaire du Nord de l’Italie) ou de Kacey Mottet Klein (suisse). Le journaliste de la chaine Belge RTL me disait que la Belgique misait sur un important contingent d’acteurs et d’actrices charismatiques dans les prochaines années ” Sais-tu chez nous le coeur des techniciens à la fabrication de films permettra de montrer que la Belgique a un véritable savoir faire culturel dans le cinéma, de bonnes surprises vont arriver tu verras” me confiait ce confrère dans les coulisses de “Keeper”  le film qui en présentant l’histoire d’une fille de 14 ans enceinte et amoureuse d’un jeune homme de 15 ans porte un scénario plein de tendresse avec ce jeune couple soumis aux regards des parents et prisonnier d’une jeunesse insouciante !

Idem pour le cinéma Islandais qui en association avec le Danemark, apporte une véritable richesse sur des histoires humaines où notre regard se croise avec un véritable esprit mis en avant dans les réalisations. “Virgin Mountain” nous parle de ce géant solitaire en proie à la timidité maladive et aux moqueries de ses collègues de travail, il trouvera la rédemption dans la compassion d’une femme qu’il aimera mais ne gardera pas ! Le personnage de Fusi est interprété par ce “Depardieu Tendre Islandais” à un million d’années lumière des paillettes de nos stars internationales. Oui le Danemark ouvre la voie d’un cinéma générationnel et émotionnel où les acteurs sont avant tout des artisans !!

Ahmed Boulane
Ahmed Boulane, une légende au Maroc…

Et dans tout cela comment se situe le Maroc qui cette année a été la championne des tournages internationaux dans une industrie florissante ? Bien, suivant les observateurs et au gré des chiffres qui augmentent, avec plus de 1 milliard de dhs comme chiffre d’affaires avancé par les proches de SAR le Prince Moulay Rachid qui souhaitent voir encore plus développer les emplois que génère cette industrie. Il faut dire que le Royaume forme les meilleurs techniciens de l’image dans les pays du Maghreb, et qu’un bon nombre de réalisateurs sont demandés à l’extérieur du pays pour collaborer sur des films. C’est le cas du talentueux Ahmed Boulane Producteur et Réalisateur qui entre deux avions, deux interviews et sa venue à Marrakech nous a accordé spécialement pour le site France Net Infos une entrevue de quelques minutes afin de parler des films et de la production Marocaine.

Le réalisateur du dernier film “La Isla” est une véritable légende vivante au Maroc, Ahmed Boulane s’inscrit dans le registre des faiseurs d’images qui mixent le talent des comédiens internationaux avec les Stars du Maroc. Dans son dernier long métrage il n’hésite pas de faire tourner Abdellah Ferkous le grand acteur Marocain à côté d‘Issa Ndiayé le talentueux comédien Africain qui amorce une carrière Internationale avec l’Espagne. “Il faut oser mélanger les peuples et leur donner une chance de produire leur talent face à la caméra” me disait Ahmed lors de notre entrevue (voir la vidéo)…

Une belle leçon d’humanisme pour un cinéma Marocain qui n’a plus peur de jouer dans la cour des grands…“Nous sommes un peuple d’observateurs, c’est ce qui manque dans votre société de produire et de diffuser des films qui peuvent par leur fonction rassembler les Français dont les origines s’assemblent avec notre pays, la France doit nous voir comme des créateurs de remèdes face à la montée de l’extrémisme qui nuit à la cohérence sociale et à la plénitude de votre union démocratique, osez nous faire confiance en diffusant nos films et vous verrez que le bénéfice sera pour vous !” Cette phrase sonne encore dans mon esprit Gaulois, et dans l’avion qui me ramène dans ma petite ville provinciale j’imagine déjà le scénario que j’ai écrit sur un banc à Tanger au milieu de ce peuple qui me tend la main, avançons avec eux et retournons les voir, car par leur exemple et leur dynamisme, ils peuvent largement nous sauver de notre arrogance qui parfois sonne faux, tant nous avons à apprendre d’eux !

Eric Fontaine

A propos Éric Fontaine

Après des études de commerce (EDC) et de journalisme (Studio Ecole de France) j'ai commencé ma carrière comme Responsable de la Communication (FUN RADIO MONTPELLIER) et ensuite dans la publicité visuelle (Avenir Affichage) et imprimeries...Depuis 2007, je consacre une partie à la réalisation de reportages (videos, court-métrages, interviews) pour le web (Blogs, Youtube, Dailymotion) et France Net Infos !.Depuis 2014 j'ai couvert les événements cinématographiques du Cap Spartel Film Festival à Tanger (Maroc).Depuis 2010 j'effectue des modules Web sur le Festival International du Film de Marrakech (Tapis Rouge) et sur "Cinémed" le festival de Montpellier.Concepteur de clips je réalise des "snapshots" pour les auteurs compositeurs, et des captations pour le théâtre (déplacement en France et à l'étranger).

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