Pollution de l’air : le plus haut pic de pollution de l’année

Depuis une semaine la France et l’Europe sont en alerte “Pollution de l’air“. Nous connaissons d’ailleurs actuellement notre plus haut pic de pollution de l’année. Mais pourquoi toujours attendre pour prendre des mesures, qui selon France Nature Environnement pourraient être prises en amont afin d’éviter les pics ?

L’association France Nature Environnement, porte-parole d’un mouvement de 3 500 associations regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, rappelle aujourd’hui les conséquences sanitaires de ce fléau qui nous touchent tous.

Asthme, bronchites aiguës ou chroniques, cancers des voies respiratoires et broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), maladies cardio-vasculaires, multiplication et aggravation des allergies, hypertension artérielle, bronchiolites… L’impact sur notre santé est conséquent et inquiétant alors que des études montrent également les liens qui existeraient entre un air dégradé et certaines maladies neuro-dégénératives comme les maladies de Parkinson et Alzheimer. 

A l’échelle européenne, 93 % des citoyens sont exposés à des seuils de pollution supérieurs aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les premiers touchés par la pollution, sont les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants. Des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de responsabilité des pouvoirs publics, comme celle de la sénatrice de Seine-Saint-Denis, Aline Archimbaud, qui rappelle dans son dernier communiqué de presse, diffusé ce jour, que plus de 50 000 décès prématurés sont dû à la pollution de l’air chaque année, alors que l’association France Nature Environnement rappelle le coût sanitaire exorbitant de 100 milliards d’euros que les français doivent s’acquitter chaque année (hospitalisations, consultations médicales, dépenses en médicaments…).

Pour beaucoup, les réactions sont trop tardives, puisqu’on sait qu’avec le beau temps, le froid et l’absence de vent, le risque de voir apparaître un pic de pollution augmente. Limiter les véhicules par le biais d’initiatives, comme les pastilles Crit’Air, qui vont aider à limiter la circulation des véhicules les plus polluants, doivent être mises en place. Il convient également de porter une attention particulière au développement des véhicules propres, mais il convient aussi de repenser nos modes de déplacements comme de les réduire alors que nous sommes de plus en plus nombreux.

Dans le même temps, alors qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, s’engage à bannir le diesel de Paris d’ici 2025, le Conseil de l’Union européenne a voté aujourd’hui de nouveaux seuils d’émissions nationaux sur cinq polluants atmosphériques (NOX, NH3, PM2,5, SO2 et COV). On peut donc polluer encore plus ! Merci l’Europe ! On ne doutait pas que l’humain était au coeur de ses préoccupations….

Pour Charlotte Lepître, chargée de mission Santé & environnement : « Il serait dangereux de croire que le phénomène concerne uniquement Paris. Dans la vallée de L’Arve, des appels à mobilisation se font entendre. La prise de conscience des citoyens est réelle et il faut bien admettre que la circulation alternée, faute de résoudre le problème, contribue à cette prise de conscience.»

Pour Michel Dubromel, Vice-président de France Nature Environnement : «  Dans tous les cas, les vraies solutions passent par un changement de modèle en matière de mobilité. Rappelons que l’écotaxe avait été créée pour que l’Etat finance le développement de l’offre alternative. Le recul de l’Etat devant quelques bonnets rouges n’a pas fini de coûter très cher à l’ensemble de nos concitoyens.»