Festival de la télévision de Monte-Carlo : Rencontre avec Matthew Modine

A l’occasion du 56ème Festival de la télévision de Monte-Carlo, nous avons rencontré l’acteur américain Matthew Modine. Tout le monde se souvient de Birdy d’Alan Parker sorti en 1985. Le jeune homme traumatisé par la guerre du Vietnam qui rêvait de voler comme un oiseau, c’était lui. Charmant et très agréable, Mattew Modine  parle toujours volontiers de ce film mythique et de sa présentation au festival de Cannes mais c’est pour la série Stranger things diffusée sur Netflix, dont il est l’un des personnages principaux, qu’il était l’un des invités prestigieux du festival de Monte-Carlo.

Matthew ModineCette série qui connaît un beau succès de la part des critiques et du public est avant tout un hommage aux films de science-fiction des années 80. Les créateurs, des frères jumeaux, ont grandi avec les films de Steven Spielberg. Ils avaient à coeur de faire une série qui ressemble aux films qu’ils avaient tant appréciés.  Les décors, les voitures, les coiffures… Tout nous rappelle les 80’s. L’histoire se passe dans l’Indiana en 1983. Un collégien a disparu après une partie de Donjons et Dragons avec ses camarades de VTT. Par la suite, une fillette taciturne aux pouvoirs surnaturels apparaît mystérieusement. Matthew Modine incarne le Docteur Brenner, un scientifique en combinaison antiradiation. Il n’a pas voulu parler de son personnage mais a juste glissé qu’on le comprendrait mieux dans la deuxième saison. A ses côtés dans la série,  l’actrice américaine Winona Ryder, star des années 90,  incarne la mère célibataire dont le fils a disparu.  Un personnage complexe et sensible.

Il ne tarit pas d’éloges sur sa partenaire, qu’il avait déjà rencontrée sur le tournage d’un clip de Roy Orbison. Il nous a fait part de ses souvenirs de tournage. Il jouait un clown et Winona une trapéziste. Le clown oubliait de mettre un filet pour rattraper la trapéziste ; il était alors paniqué et se mettait à courir dans tous les sens. Un très beau clip à ses yeux. Matthew Modine nous a ensuite confié que Winona Ryder, alors âgée de quinze ans, était amoureuse de Birdy, non pas de lui !

Nous aimerions parler longtemps avec ce grand acteur. De cinéma, de sa carrière, de ses projets… Plein d’anecdotes lui reviennent en mémoire et il nous parle alors d’un tournage à Prague en 2003. C’était un téléfilm sur Hitler, The Rise of Evil. Il a été témoin d’une terrible scène. Un jeune homme s’est versé de l’essence sur lui et s’est immolé sur une place. Il a tenté de le couvrir avec son manteau. En vain. Il a vu son visage fondre sous ses yeux. Il avait laissé une note pour justifier son geste : il n’avait pas d’ordinateur et se sentait à l’écart du monde car il ne pouvait pas se connecter à Internet !

Quand nous l’interrogeons sur le cinéma, il ne manque pas de nous confier qu’il trouve regrettable qu’il y ait autant de remakes aux Etats-Unis. D’après lui, les jeunes réalisateurs n’ont pas une grande expérience de la vie et il leur est alors difficile de trouver de nouvelles intrigues. Par ailleurs, les années 80 mettaient l’accent sur le divertissement, maintenant on vit dans une période où tout le monde a peur. Le cinéma, comme la musique, sont marqués par cet état d’esprit actuel.

Matthew Modine

Matthew Modine nous a avoué être un admirateur des films français de la Nouvelle Vague, de Truffaut, de Polanski mais aussi du cinéma italien des années 50-60. Il aime le cinéma. Il a incarné des personnages forts. On pense bien sûr à Birdy ou à Full Metal Jacket de Kubrick. D’après lui, un acteur doit comprendre le personnage qu’il incarne, quel qu’il soit. Il doit pouvoir “se mouvoir dans sa peau” et même “avoir de l’empathie pour lui”. Voilà des conseils avisés pour de jeunes comédiens.

Nous le verrons prochainement sur grand écran dans “47 mètres”, un film d’action avec des requins, tourné à Londres et en République dominicaine. Peut-être aussi dans un film tourné par son fils qui a toujours voulu être réalisateur…

En ce moment, rendez-vous sur Netflix pour “Stranger things” diffusé tout l’été.

A propos Laurence

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