Samir Ait Said, Gymnaste de l’année 2013 !

Vice champion d’Europe au saut de cheval en 2011, privé des jeux de Londres en 2012 suite à une blessure au genou, c’est Champion d’Europe aux anneaux qu’il signe son grand retour. Samir Ait Said  le gymnaste français aura  brillé en 2013 ! Le jeune homme de 24 ans originaire de Paris et licencié au club Olympique d’Antibes, aura signé un très beau retour à la compétition.  Champion d’Europe aux anneaux à Moscou en avril dernier, c’est un peu déçu qu’il ressort des championnats du monde d’Anvers, en remportant la 6ème place à cet agrès. Une place honorable qui ne lui aura pas suffit, Samir Ait Said gymnaste audacieux nous raconte comment il a vécu son année 2013 …

Flash : Jo de Rio : Samir Ait Said  son opération s’est bien passée

Samir Ait Said Gymnaste

« En fait je sais surtout pourquoi je viens dans la salle, je sais ce que je veux.  Je ne cherche pas à ressembler à quelqu’un, je reste moi-même, je veux faire briller les couleurs de la France, je veux ramener cette médaille olympique, je veux également décrocher cette médaille mondiale pour l’équipe de France et pour moi-même. »

Samir Ait Said

 

 On peut dire que cette année aura été une réussite pour toi, tu signes un très beau retour à la compétition, et notamment sur la scène internationale. Qu’est-ce qui aura été pour toi l’évènement le plus marquant ?

L’évènement le plus marquant aura été les championnats d’Europe, car je revenais de blessure et c’était vraiment pas gagné. J’avais envie de montrer aux gens qui n’ont pas cru en moi, que c’était possible que quand on veut on peut. J’ai quand même du beaucoup travailler pour arriver à le faire, et puis ça a marché, je suis content…

Pas trop déçu de ta 6ème place au championnat du monde ?

Bien sur ça été une grosse déception, car j’ai fais une erreur qui m’a coûté le titre. Il y a eu aussi un coup de malchance en passant 1er de la finale, après se sont les aléas du sport. Et puis, j’ai fais un sursaut en avant qui me coûte 0.4 dixièmes, sachant que je fais 15.500 et que le 1er fait 15.800, soit 0.3 dixièmes de plus que moi, si je ne faisais pas cette erreur là et bien j’étais champion du monde. Mais c’est le sport et ça se passera mieux la prochaine fois.

 

samir ait-saidTu es surnommé par tous les médias et par la gymnastique française en générale « le seigneur des anneaux », est-ce que cet agrès a toujours été ton agrès de prédilection ?

Oui depuis petit j’ai toujours excellé dans le domaine, vers l’âge de 13 ans je me suis rendu compte que je pouvais avoir un avenir sur cet agrès. Puis à l’âge de 14/15ans j’ai été retenu pour participer au championnat d’Europe junior où j’ai été surclassé, car j’étais à l’époque encore en catégorie espoir. Et là j’ai remporté ma première médaille aux anneaux, en 2006 lorsque je suis arrivé en catégorie junior j’ai pu refaire les championnats d’Europe, et donc là j’ai remporté le titre aux anneaux. Et ensuite j’ai continué sur cette lancée.

 

Est-ce qu’on aura la chance de te revoir sur les 6 engins ou bien tu as décidé de te spécialiser sur certains agrès comme les anneaux ?

Oui je ne pense pas refaire les compétitions sur le concours général. Après si l’équipe de France a besoin de moi sur  les six je le ferais. Maintenant je vais me focaliser que sur trois agrès, car j’ai mes études aussi qui me demandent beaucoup de boulot, et je passe moins de temps dans le gymnase. Donc je vais  me consacrer  au  sol, aux  anneaux et au saut de cheval, et je présenterais un mouvement de base sur les autres agrès si l’équipe a besoin.

Le sol et le saut sont donc aussi tes agrès de prédilections ?

Oui c’est deux agrès qui me conviennent car je suis quelqu’un d’explosif et très dynamique. Au saut de cheval j’ai été vice-champion d’Europe en 2011, et ensuite malheureusement j’ai eu quelques soucis à mes tibias. Je vais d’ailleurs bientôt me faire opérer, car cela fais plus de quatre ans que je m’entraine avec une fissure au tibia. Et comme j’ai loupé les jeux de Londres à cause de ma blessure au genou, je ne veux pas que ça se reproduise pour Rio en 2016, c’est pour cette raison que je vais me faire opérer maintenant pour être opérationnel pour les jeux.

Donc on n’aura pas la chance de te voir beaucoup en 2014 ?

Et bien plus ou moins, car je serais forfait pour les championnats d’Europe qui auront lieu en mai prochain, mais je serais présent pour les championnats du monde au mois de septembre.

 

Beaucoup de gymnastes se blessent et abandonnent, toi tu es un modèle de persévérance. Aujourd’hui qu’est-ce que tu dirais à un gymnaste démoralisé par une blessure ?

Je dirais que si une personne est motivée elle sait pourquoi elle est dans la salle. Elle sait ce qu’elle veut faire et veut devenir, c’est valable pour tout et pas seulement dans le milieu du sport. Ce que je peux conseiller à ces jeunes,  c’est de vivre sa passion à fond et croire en soi, et de ne jamais douter. Moi je n’ai jamais douté de moi-même, je suis pourtant passé par des moments difficiles, mais je ne me suis jamais dis que c’était fini, il faut toujours garder la tête haute et aller de l’avant car il y a toujours pire que soi. J’ai eu une grosse blessure certe, mais je suis encore vivant j’ai encore ma jambe et ça reste que du sport, même si c’est une passion.

 

On peut voir que tu es un vrai battant on sent chez toi beaucoup de détermination et de confiance, et également lorsque tu te présentes en compétition on ressent de la sérénité. Comment gères-tu ton stress ?

Déterminé oui, serein ça dépend des moments. C’est peut-être ce que je veux montrer mais dès fois on a des moments de doutes. En tout cas je me souviens d’une compétition en 2009/2010, mon premier Paris/Bercy, je suis entré en finale et là je n’étais vraiment pas serein, et je crois que ça s’est vu sur moi. Quand tu entends des milliers de personnes crier et t’encourager c’est énorme, je crois que je n’ai même pas osé lever les yeux pour regarder le grand écran. Après il faut montrer aux adversaires que t’es sur de toi, tout en restant humble. Ma manière de cacher ce petit stress c’est plutôt de blaguer avec les autres. Mais quand j’arrive en compétition, c’est plutôt pour faire de belles choses et gagner une médaille et pas seulement participer.

Cet esprit que tu as est-ce que tu le transmet aussi auprès de tes coéquipiers de l’équipe de France durant les compétitions ?

Et bien je me sers de mon expérience sur les autres compétitions, pour dire à mes coéquipiers « ce que tu vas faire maintenant tu sais le faire,  c’est ce que tu as répété maintes et maintes fois pendant l’entrainement, et aujourd’hui c’est comme un entrainement mais plus court que les autres. » car d’habitude, on est à la salle on répète les complets quand on loupe, on recommence, alors que là on va devoir faire qu’un seul passage. Il n’y a pas de quoi se prendre la tête, tous les mouvements on sait les faire sinon on ne les présenteraient pas en compétition. Après une chute ça arrive, c’est notre sport et on choisi pas de tomber malheureusement, parfois on tombe sur des trucs bêtes mais c’est comme ça il faut toujours réfléchir à ce qu’on fait.

Pour en revenir à ta réussite, as-tu un modèle en particulier auquel tu t’identifies ?

Non je n’ai pas vraiment de modèle, mais j’ai des amis autour de moi avec qui je vis 24 heures sur 24, comme  Teddy Tamgho (champion du monde 2013 du triple saut), c’est un très bon ami à moi, lui aussi est passé par pleins de galères et a su remonter la pente. En fait, je sais surtout pourquoi je viens dans la salle, je sais ce que je veux.  Je ne cherche pas à ressembler à quelqu’un, je reste moi-même, je veux faire briller les couleurs de la France, je veux ramener cette médaille olympique, je veux également décrocher cette médaille mondiale pour l’équipe de France et pour moi-même. Et puis il y a tous les fans, la famille et les amis qui sont derrière et qui te poussent. Ce n’est pas qu’un travail individuel c’est un travail collectif, sans tous ça je ne pense pas que je serais là aujourd’hui. Et les fans qui t’envoient des mails, des encouragements avant et après chaque compétition que ça se passe bien ou non,  je trouve ça touchant et c’est une façon indirecte de les remercier, car ils sont là pour toi et te font avancer dans les moments difficiles!

 

En parlant de moments difficiles, je suppose que parfois la fatigue physique doit être présente à l’entrainement. Il t’arrive de lâcher prise ?

C’est vrai parfois quand tu arrives à l’entrainement et que le coach te dis il y a 3 complets à faire, que t’en as pleins la tête et que t’as qu’une envie c’est de retourner dans ton lit, tu dois t’arracher pour réussir tout en restant vigilant car une blessure ça arrive vite. Il faut essayer d’aménager ses entrainements, mettre des tapis en réception. Par exemple aux anneaux comme c’est un agrès qui demande beaucoup de force, ce n’est pas possible de reproduire deux fois de suite le même complet, donc on va demander un peu d’aide au coach pour qu’il te soulage sur les passages les plus durs,  c’est ce qui s’appelle travailler intelligemment.  

En effet la gymnastique c’est beaucoup d’heures d’entrainements et de répétitions, mais cela demande aussi beaucoup de sacrifices. As-tu déjà rencontré des difficultés qui ont été sujet à une remise en question ?

J’ai toujours assumé mes choix, mais parfois il arrive de se tromper. Par exemple, après mon bac je me suis orienté vers un IUT de commercialisation par la suite je voulais entrer en école de commerce. Finalement je suis partie en STAPS pour pouvoir intégrer l’école de kiné. C’est totalement différent, mais ça toujours été un milieu qui m’a plu et aujourd’hui je m’éclate.  

Le fait de suivre des études en parallèle des entrainements, tu passes donc moins de temps à la salle. N’es-tu pas effrayé par les jeunes qui arrivent derrière avec des rythmes plus condensés ?

Non ça me fait pas peur, je suis encore jeune moi aussi attention ! (rire)

 

C’est vrai que tu as seulement 24 ans, et comme tout athlète tu as du commencer ta carrière de bonne heure.  Comment es-tu arrivé à la gymnastique ?

Alors là vraiment par hasard, mon père voulait me mettre au judo, je faisais un peu de gym à l’école, mais surtout pas mal de bêtises avec mes copains. On avait un jeu avec les anneaux il fallait sauter par-dessus la fosse au crocodile, c’est-à-dire que l’on s’imaginait la fosse avec des crocodiles et on devait prendre les anneaux et sauter par-dessus la fosse. Je pensais que la gym c’était ça, et mon père m’a dit je t’inscris au judo (car c’est un ancien judoka), et je lui ai dis « non » que je préférais la gym. J’y suis allé, et je me suis rendu compte que ce n’était pas un jeu. Je me suis dis, « je vais quand même continuer » je trouvais ça drôle et puis j’avais aussi des copains qui en faisaient. Ensuite j’ai évolué, ils m’ont mit dans un groupe au-dessus car ils avaient détecté en moi un potentiel, je suis passé dans un groupe compétition, et ça m’a plu. Après je suis partie dès mes 11 ans sur Antibes, et c’est là que j’ai été formé avant d’intégrer l’INSEP.

 

Tu as bien fais de choisir la gymnastique puisqu’aujourd’hui tu es l’un des meilleurs gymnastes français.  Comment gères-tu cette notoriété ?

Il faut vraiment faire attention, tout va très vite et il y a beaucoup de chose qui se déforme. Je suis toujours parti du principe que je suis comme tout le monde, sauf que je fais du sport de haut-niveau et je m’entraine plus que d’autres, donc je ne vois pas pourquoi je ne parlerais pas avec un petit ou une petite de club, j’ai pas à me sentir au-dessus, j’essaye de parler avec tout le monde, et de leur répondre quand je peux. J’essaye vraiment de garder l’esprit ouvert.

 

Pour terminer, qu’est-ce que l’on pourrait te souhaiter pour l’année 2014 ?

Que mon opération se passe bien, une réussite dans mes études, et dans mon sport bien sûr !

Un grand merci à Samir pour cet interview, un gymnaste à suivre de très prêt !

Vous pouvez le retrouver sur sa page officiel facebook :

https://www.facebook.com/pages/Samir-Ait-Said/125144887523651?fref=ts

Et vous pouvez le suivre également sur son compte twitter :

Pour revivre sa médaille d’or aux anneaux au championnat d’Europe 2013 à Moscou :

 

 

                                                                                                              Par Céline BODIN

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