Trait bleu de Jacques Bablon : un polar hypnotique

Les excellentes éditions Jigal Polar créent à nouveau l’événement avec la sortie de Trait Bleu de Jacques Bablon, un polar haut de gamme.

Mise en page 1L’histoire du livre :

Un homme part en taule pour avoir tué le salaud qui a abusé de sa mère. Ça aurait pu s’arrêter là, mais une cascade d’événements va bouleverser la donne… C’est d’abord Iggy, son ami, son frère, qui lui lègue un vieux pick-up bouffé par la rouille… Puis ce cadavre enterré dans son jardin, ce paquet de fric qui tombe du ciel, cette bande de dingues qui détruisent sa maison… Puis, Pete, l’homme providentiel à la Harley… Et Rose, Beth et les autres… Sans compter cet homme étrange qui ne parle jamais… Ça ressemble à l’Amérique, là où les vivants barbotent dans les grands lacs et les morts dans des baignoires remplies d’acide…

Extrait :
« Tout a commencé quand on a retrouvé le corps de Julian McBridge au fond de l’étang que les Jones avaient fait assécher pour compter les carpes. Ils auraient plutôt eu l’idée de repeindre leur porte de grange ou de s’enfiler en buvant des Budweiser et c’était bon pour moi. McBridge n’était pas venu ici faire trempette, ça faisait deux ans que je l’avais balancé là par une nuit sans lune avec un couteau de chasse planté dans le bide. 835 carpes et 1 restant de McBridge. Les Jones avaient un cadavre sur les bras, ils ont commencé à se poser les questions qui vont avec… »

Mon avis de lectrice :

Ce capot de vieille bagnole bleue sur fond de ciel gris rempli de nuages qu’on peut voir sur la couverture , illustre à merveille l’ambiance du livre. comme une respiration dans une ambiance étouffante. Trait Bleu se lit d’une traite, d’un souffle, impossible de laisser en suspens ce récit d’une vie, la vie de cet américain moyen trimballé entre bonnes et mauvaises surprises. Ce pourrait être un très bon sujet pour le prochain Tarantino, tant l’écriture est imagée et ciné génique. Jacques Bablon nous emmène dans son univers glauque et paradoxal, où le vomi côtoie les étoiles. Le vocabulaire très recherché fait d’images poétiques contraste singulièrement avec le milieu social du héros qui sort de prison, vit dans une caravane et jongle avec les cadavres. Il évolue dans un monde sale, poisseux, aux relents de bière aigre et pourtant s’ouvre aux considérations métaphysiques. Le lecteur est entrainé dans un enchainement de rebondissements inattendus, à un rythme effréné, rendant la lecture fluide et haletante.

L’auteur déploie un talent fou pour décrire ce monde d’hyper violence, avec des personnages brutaux et cyniques. Mais arrive par on ne sait quel miracle à nous les rendre attachants ! C’est un peu comme si le héros avait eu comme parents Jack l’éventreur et Laura Ingalls… On referme le livre avec un petit sourire aux lèvres, se disant que l’adage : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir collerait parfaitement à ce récit. Un polar comme on les aime, qui nous colle une bonne droite et nous offre un délicieux caramel de la main gauche…

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