Œuvre méconnue du répertoire de Terence Fisher, « Si Paris l’avait su » s’inscrit pourtant dans la logique thématique du cinéaste, sensible à la lutte du Bien contre le Mal.
Jean Simmons, épuisée, dans les bras de Dirk Bogarde
Le film raconte, en effet, le séjour infernal de Vicky Barton (JEAN SIMMONS), une jeune anglaise en visite avec son frère à Paris pour l’Exposition Universelle de 1889. Séjournant dans un luxueux hôtel, ce dernier disparaît mystérieusement au lendemain de leur arrivée. Inquiète, la jeune fille se lance à sa recherche mais son enquête s’avère d’autant plus impossible que le personnel de l’hôtel prétend que Vicky est arrivée seule à Paris…
Film sombre à suspense, « Si Paris l’avait su » est un modèle du genre. Le scénario, construit à l’image des plus grands romans policiers, transporte le spectateur entre inquiétude et malaise jusqu’au surprenant dénouement final. Dans ce Paris du XIXème siècle, minutieusement reconstitué, Fisher offre au septième art de superbes moments de suspense accentués par un récit intensément fantastique. Au milieu d’une agitation continuelle rythmée par l’inauguration de l’Exposition Universelle, l’innocence de Jean Simmons (sublime dans le rôle de la persécutée) apporte une note subtile d’émotion et de légèreté. Filmant avec autant de grâce ses acteurs que ce Paris paré d’artifices, le cinéaste signe des plans d’une composition picturale étonnante. Un film, remarquable à tout point de vue.
SI PARIS L’AVAIT SU ! / SO LONG AT THE FAIR
Angleterre – 1950 – 1h26 – le 6 Novembre