Affaire Maëlys, la stratégie de Nordahl Lelandais analysée !

Son nom fait la une des journaux, Nordahl Lelandais en cette fin novembre a été mis en examen pour meurtre. Cette précision du procureur de la république (Jean-Yves Coquillat) a pour caractère principal d’appuyer une série d’indices compromettante, vis à vis du principal suspect qui d’ailleurs reste “présumé innocent”.

Beaucoup de choses sont écrites à ce sujet, mais une seule question surgit : Peut-on condamner quelqu’un pour meurtre sans avoir trouvé de cadavre ?

C’est bien dans cet état d’esprit que cet ancien militaire se situe aujourd’hui. Bien entendu, cette question il se l’est posée ! Un retour aux grandes affaires criminelles s’impose…Prenons le cas de Maurice Agnelet, inculpé pour le meurtre de son ex maitresse. Il a été blanchi deux fois, mais condamné en 2014 à 20 ans de réclusion criminelle. Agnès Le Roux a disparu en 1977, depuis toujours rien, que des hypothèses et des faisceaux d’indices. En 2015, Maurice Agnelet qui se présume innocent a demandé à la cour de cassation, de réviser l’affaire, cela a été rejeté et ce dernier reste en prison.

Même trouble et incertitude autour de la mort de la petite Fiona, dont le corps n’a jamais été retrouvé, un procès aura lieu en janvier 2018 (le 29).

Nordahl peut aussi penser, comme pour l’affaire Viguier (professeur de droit), qu’il sera acquitté plusieurs fois en l’absence de cadavre ! Il le sait bien, dans l’affaire Maëlys, il y aura toujours un doute lors d’un procès. Sa stratégie de ne rien dire, crier son innocence tient elle la route pour autant ?

Son avocat principal Maître Alain Jakubowicz le sait, rien ne dit que dans le droit Français, il est nécessaire d’avoir un cadavre pour établir la réalité d’un meurtre.”Cela peut même devenir un handicap pour défendre un client” m’assure un huissier audiencier au palais de justice. Dans cette affaire, son acquittement et sa mise en liberté, ne sont pas envisageables et nous allons vous donner les raisons principales…

Les indices sont trop nombreux. Entre l’ADN de la fillette retrouvé dans l’habitacle de la voiture du suspect, les incohérences d’allers et venues durant la soirée, l’absence de Nordahl dans la salle de mariage entre 2H 45 et 3h 25 (ce qu’il réfute), et son téléphone non détectable car mis en mode “avion” sont autant de questions qui posent le doute sur ce personnage. Les indices à l’image lors des passages d’une voiture identique à la sienne, devant des caméras de surveillance, avec une forme blanche apparente dans l’intérieur avant, et des adhésifs identiques à ceux de son véhicule, forment des faisceaux de preuves qui pourront faire basculer l’affaire lors d’un jugement.

Bien entendu l’entourage du suspect clame l’innocence de Nordahl Lelandais, comme ce dernier face aux enquêteurs, pourra t’il échapper au verdict populaire ?

Non, l’affaire est devenue trop sensible, le désarrois des parents de Maëlys fait aussi son chemin contre lui, l’incertitude agace, déjà en prison ses co-détenus le scrutent, sa peine journalière est déjà là, renforcée par un acte jugé inacceptable par la plupart des détenus, quand il s’agit d’une mineure ! Rien ne lui sera épargné en cellule, son mutisme sur l’affaire dont il se dit non coupable, ne lui rendra pas l’âme d’un total innocent, c’est trop tard, trop facile peut être ?

Ironie du sort, Pont de Beauvoisin est jumelée avec Erbach-Odenwald tristement rendue célèbre au moyen-âge comme ville maudite plusieurs fois ravagée par l’épidémie de la peste, un village hanté par ses morts. Ses habitants l’ont à cette époque longtemps fui. Le même sort pourrait arriver au suspect, le cadavre de la petite fille sera toujours là, comme un fantôme si le mystère perdure. Nordahl risque bien de se retrouver seul et démuni face aux interrogations.En attendant, ce lundi 4 décembre l’avocat de Nordahl va peut être apporter des précisions.

Eric Fontaine