Les anomalies de l’EPR de Flamanville pourraient passer à l’as

EPR Flamanville
EPR Flamanville

Les anomalies de l’EPR de Flamanville pourraient passer à l’as. C’est à se demander si COP21, transition énergétique, ne sont pas que foutaise !

Les anomalies de l’EPR de Flamanville ne datent pas d’aujourd’hui, c’est ce que nous apprenait déjà en 2015, un article du Monde, qui annonçait qu’AREVA aurait sciemment dissimulé dès 2007, les malfaçons dans la cuve de son réacteur EPR de troisième génération.

Interrogée le 28 février dernier sur France 3, la Ministre de l’Environnement Ségolène Royal a relancé le débat sur le nucléaire, en annonçant qu’elle était favorable au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires, “sous réserve de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)”, et tout en soulignant que cet allongement s’inscrirait “dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d’électricité“, comme le prévoit la loi relative à la transition énergétique, publiée l’été dernier.

Le 20 janvier dernier, Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de sûreté nucléaire avait présenté ses voeux à la presse avec un ton alarmant, en annonçant que nous entrons dans une phase d’enjeux sans précédent en matière de sûreté et de radioprotection, notamment par rapport aux industriels chargés de ces installations qui sont en grandes difficultés économiques et techniques. Pas de quoi alarmer Jean-Bernard Levy, président d’Electricité de France, qui a déclaré en février sur RTL qu’à moyen terme, l’Etat avait donné son accord pour moderniser le parc actuel, de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour 40 ans, soit monté à 50 et 60 ans. Ce dernier a même déclaré qu’il n’avait pas prévu en liaison avec l’Etat, de fermer d’autres centrales que les deux qui sont prévues, et qu’il n’y a pas d’autres fermetures de prévues dans les 10 ans à venir. On peut donc remettre en cause au vu de ses déclarations, la réelle ambition du gouvernement à baisser la part du nucléaire, alors même que certains écologistes viennent de faire leur entrée au gouvernement.

C’est dans ce contexte, que l’association Notre Affaire à Tous et le Comité de Réflexion d’Information et de Lutte Anti Nucléaire (CRILAN) ont saisi la justice pour mettre un terme à une aberration introduite discrètement dans le code de l’environnement.

En effet, l’Arrêté du 30 décembre 2015 publiée le 3 janvier dernier, autorise les fabricants d’appareils sous pression nucléaire à déroger à leurs obligations essentielles de sécurité. Directement concernées, les anomalies mises en évidence sur la cuve de l’EPR de Flamanville pourraient dont être, comme l’indique l’association Notre Affaire à Tous, purement et simplement validées.

L’association Notre Affaire à Tous et le CRILAN souhaite donc éviter que le gouvernement ne valide les défauts de la cuve de l’EPR de Flamanville. Pour ces derniers, autoriser une cuve potentiellement fragilisée, fait courir des risques insensés à la population.

On voit bien que le nucléaire est encore bien ancré sur le sol français, malgré les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima. et les coûts exorbitants liés à la maintenance : 100 milliards d’euros annoncés par la Cour des Comptes pour les 10 ans à venir, soit 1,7 milliards par réacteur pour répondre à la consommation électrique et aux normes de sûreté nucléaire (75 milliards pour l’investissement et 25 milliards pour l’exploitation).

Pour Marine Calmet, juriste de l’association Notre Affaire à Tous, l’arrêté de 30 décembre 2015 légitime de nombreuses violations du droit international communautaire et national. C’est pourquoi l’association demande “aux juges d’annuler ce chèque en blanc que le gouvernement vient de signer aux acteurs du nucléaire sur le dos de la sécurité des Français.”

En conclusion, l’économie passe avant l’humain, c’est pourquoi on préfère favoriser les comptes d’EDF et d’AREVA, plutôt que d’assurer la sûreté de la population.

 

A propos Guillaume Joubert

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