Comment situer une compagnie internationale de danse dans un contexte de morosité où le chaos prédomine nos sens, nos regards et nos interrogations ? “In-paradise” durant le festival, proposé par les danseurs de Ex-Nihilo, ouvre les pistes de la réflexion autour du mouvement de la danse…
Aurillac durant son festival, garde son esprit revendicatif, face aux problèmes du monde. Nos sociétés s’effrayent du mouvement qui dérange à contrario d’une uniformisation souhaitée par nos dirigeants avec la soupape d’actionnaires qui ne vise que les profits ! Ex-Nihilo révèle cette vacuité, nous ne cessons de nous agiter, de faire et de refaire le monde ! Dans “In-paradise” la chorégraphe Marseillaise Anne Le Batard a envahi l’espace urbain place Michel Crespin (fondateur du festival d’Aurillac et des arts de la rue de Marseille). Lors de notre entretien avec elle (voir la video), elle évoque cette atmosphère lyrique aux consonances rock. Nos regards sur cette pièce chorégraphique puise dans la simplicité des mouvements des danseurs en osmose avec le public et les lieux ouverts.Toute une symbolique des corps qui bougent, qui souffrent et qui respirent dans ces espaces urbains forge l’identité de la citoyenneté du monde pour cette compagnie qui fait le tour du monde depuis plus de 25 ans !
Jean Antoine Bigot compagnon de Anne Le Batard, pose aussi son style dans la compagnie, il est introverti par moment dans ses nuances de courbures, mais il rythme la pièce en confrontant ses mouvements dans un rapport de complicité et de duels avec les autres danseurs. Anne évoque avec nous l’adaptation de la chorégraphie en fonction des lieux ““In-paradise” prend acte de l’environnement urbain mais aussi social des endroits que nous visitons, le jeu de scène est chaque fois différent et renouvelé dans la trame de départ lors de la création originale 2016…” évoque Anne lors de précisions sur le spectacle diffusé dans le festival.
Si les danseurs eux-mêmes évoluent dans l’accumulation des chaises et des pneus. “In-paradise” célèbre l’invitation au déplacement migratoire des hommes, des peuplades même si le partage des tâches force les corps à s’extraire de la douleur et du travail avilissant et répétitif. Un jeu de danse magnifique entre les cordes le désordre, le rangement et au final l’aboutissement d’un spectacle qui freine le temps, et pousse notre pensée profonde à prendre conscience de nos lacunes ! Pour connaître les dates de leur tournée : www.exnihilodanse.com
Eric fontaine