Autobiographie d’une courgette : Gilles Paris (Flammarion)

Autobiographie d'une courgette« Etonnantiss!mes » le terme de la première de couverture synthétise une part importante des sentiments perçus par le lecteur en parcourant ce roman.

L’incipit dépeint le drame engendré par Icare qui voulait simplement tuer le ciel pour arrêter son malheur. Malheureusement une balle de revolver atteint sa mère, mortellement.
Le juge, conscient de la souffrance de l’enfant, décide de le placer dans un foyer pour mineurs. De ce placement découle un roman initiatique où Icare ( Courgette) découvre les sentiments les plus divers : l’amitié, l’amour, l’abandon, la fratrie.
A travers les yeux d’un enfant de neuf ans, le lecteur arpente les couloirs de l’orphelinat et les méandres des esprits des enfants. Ils portent en eux des souffrances qu’ils extériorisent par le biais de gestes répétitifs, d’attachement à des objets, d’union fraternelle. Ce qui permet à ses mineurs de grandir, protégés par des éducateurs est un amour pluriel et indéfectible. L’entraide est un moyen de les protéger contre les violences extérieures.  Malgré des tensions normales, des violences gratuites, ces enfants tentent de vivre sereinement.

Certes ce roman débute sur une note négative, très vite effacer par une découverte de l’amour, de la vie heureuse. Celle que le lecteur souhaite à tous les jeunes.

Gilles Paris est un auteur éternellement optimiste qui accorde tous ses attributs à Courgette. Le soleil efface tous les nuages et redonne de l’espoir à des enfants marqués par la souffrance. L’amitié est un des maîtres mots de ce roman.Les adjectifs qualificatifs valorisants ce texte sont nombreux : chaleureux, humain, positif, triste, drôle, sensible …Dans cette réédition, des jeux sont intégrés pour une meilleure compréhension du texte. Les illustrations de Charles Berberian donne une parenthèse au texte et une représentation nouvelle de Courgette.

« Simon dit qu’ils sont orphelins depuis que leurs parents sont morts dans un accident de voiture et j’ai demandé  « c’est quoi des orphelins? » et Simon m’a répondu « c’est des enfants qui n’ont plus personne pour les aimer » et j’ai dit que Rosy nous aimait tous et Simon a dit « c’est pas pareil » et j’ai dit « si c’est pareil » et Simon m’a dit « t’es con, toi, des fois » et j’ai attrapé ses cheveux et Simon a crié et Pauline nous a séparés et ce soir-là on a « fait la rampe ». »

« – Peut-être, dit Victor. N’empêche que ta maman, c’était « une femme de mauvaise vie ».- Oh oui, elle le disait souvent que sa vie était mauvaise.
– Moi, je dis, la mienne elle le disait pas, mais sa vie elle était pas bonne, avec sa jambe malade et toutes ces bières, à parler qu’à la télé, et ses vêtements tachés et la main qui me tombait dessus pour rien et la branche à cinq feuilles sur mes joues après, mais elle faisait de la bonne purée et des fois on rigolait bien en regardant la télé. »

« A quoi ça sert de raconter des histoires avec des anges qui veillent sur un enfant si on y croit pas ?
Des fois, les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l’enfant qui dort à l’intérieur.
ça me donne pas envie de grandir, tout ça.
Je suis sûr que les fées et les anges veillent sur moi, sinon comment j’aurais pu rencontrer Camille? »

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