L’exposition à Avignon de Francesco Vezzoli est visible jusqu’au 10 juin 2019. C’est au sein de la Collection Lambert, que l’artiste Italien a revisité l’époque des mythes antiques, en détournant des sculptures, dans une scénographie mettant en scène son regard et son originalité http://www.collectionlambert.fr
Le singulier propose une modernité dans les mythes antiques…
Comprendre l’exposition c’est connaître celui qui a été le concepteur de l’évènement Parisien pour la marque “Prada”(Opéra Pompidou), mais aussi le cinéaste Italien qui a étudié au Central Martins School de Londres. Francesco Vezzoli manipule l’image dès les années 2000, son 1er court-métrage “The Kiss” (Let’s play Dynasty) est encore aujourd’hui étudié dans les écoles de l’art. Cette période dite du 7ème regard en référence au cinéma, a marqué un tournant dans la carrière de l’artiste. La publicité a été une source d’inspiration et le remake de Caligula de Gore Vidal (2005), ont véritablement posé l’artiste dans un travail cosmique et intemporel.
Si la Fondation Lambert projette les performances de l’artiste dans sa salle de cinéma, on pourra visualiser les instants détournés où Cate Blanchett et Lady Gaga tiennent leur rôle mélangeant Catherine Deneuve et Courtney Love dans un parallèle du 7ème art “Greed” . Oeuvre, dirigée par Roman Polanski. C’est bien là, tout le talent de Francesco qui détourne le sens explore l’image et s’initie dans un assemblage où la juxtaposition devient poétique et politique à la fois.
À Avignon, l’artiste est curateur de “Le Lacrime dei poeti”, imaginaire revisité par l’approche du commissaire d’exposition Stephane Ibars. Si la vraie naissance d’un dialogue des oeuvres présentées, va aussi dans une voie du rapport à l’antiquité, d’une naissance d’un consortium autour des Romains, c’est aussi grâce aux 3 artistes de la Collection Lambert Cy Twombly, Giulo Paolini, Louis Lawler qui vont aussi contribuer à cette rupture du classique vis à vis du moderne…Dès lors Francesco Vezzoli nous propose un parcours de l’art, qui nous questionne sur l’authenticité, en mettant l’histoire des mythes dans une scénographie singulière, en explorant des angles de présentation, pouvant influer sur notre perception des oeuvres.
Le passé revisité au travers du regard de Francesco…
Le poids du passé des sculptures, anticipe de façon brutal notre regard, c’est pour infliger à la spontanéité de l’oeuvre toute sa force moderne. Francesco s’amuse, contourne, rajoute une fourrure synthétique sur un moulage de pied antique. Au final, l’exposition se réinvente, explore l’éternité, en nous guidant dans une autre dimension aux détournements osés, presque de manière obscène. Cela confère une certaine énergie et instaure dans notre vision une indécence évidente, même si à priori l’artiste s’en émeut véritablement.
Dans le cadre de l’accrochage “Rêver 3”, on pourra admirer les vêtements minéraux de l’artiste et performeuse Stéphanie Brossard. L’Avignonnaise diplômée de l’Ecole d’Art d’Avignon, inscrit son oeuvre dans une démarche iconoclaste, posant même une certaine idée de la forme de ses vêtements, dans un concept proche de la nature. Si le carnet effeuillé de Benoit Payan, (diplomé de l’Ecole d’Art et de Design de Marseille) lui aussi redimentionne la force du voyage et de l’analyse qui s’en découle. “L’Exil & l’Odyssée” présente une série de photos argentiques teintées sur papiers anciens, le tout faisant l’objet d’un recueil imaginaire en cours de publication.
Eric Fontaine