Durant le Festival d’Avignon, la créatrice de pièces de théâtre et artiste écrivaine, est venue dans la capitale du Vaucluse, pour présenter “Trouble Fête”. Jusqu’au 13 décembre, la scénographie nous embarque dans la rêverie, l’imaginaire. Ce voyage intimiste, évoque “Lewis Venus Alice” le spectacle de Macha Makeïeff, mais surtout l’écriture de Lewis Caroll, propice aux histoires inventées.
S’évader à la Maison Jean Vilar, au coeur d’Avignon…
L’exposition est réussie, l’installation voulue par Macha Makeïeff, et avec l’aide de Félix son fils, est avant tout un hymne aux collectionneurs, qui restent avec leur âme d’enfant. C’est peut être là, que l’on peut savourer une scénographie imaginée, par une mère et son fils, assistée par Clémence Bezat, mise en lumière par le “Grand” François Menou, et sonorisée par le talent de christian Sebille !. Bien entendu, ce projet soutenu par “La Fondation Cartier” co-produit par le Théâtre de La Criée et Le Festival d’Avignon, n’aurait pas eu l’envergure qu’il y a, dans la Maison Jean Vilar, complètement adaptée pour l’occasion de l’exposition.
Des objets liés à l’enfance et des animaux empaillés.
À 66 ans l’épouse de Jérôme Deschamps reste une artiste “inclassable”. Les animaux prêtés par le Musée d’histoire naturelle d’Aix-en-Provence, se positionnent au milieu des reliques appartenant à Macha et Georges. Son frère emmuré dans le silence, suite à une maladie psychique, a toujours développé un autre univers et joué avec les mots. Macha Makeïeff, rend hommage à celui qui est dans son coeur. Tels des trophées, ses objets révèlent l’identité, de celui qui a toujours communiqué, à travers un langage propre.
Des oiseaux, des figurines, un univers onirique…
Dans l’exposition, à l’étage de la Maison Jean Vilar, on prend du temps, à observer les quelque 80 animaux empaillés. Au centre, une cabine téléphonique, des vieux habits, des objets accrochés, comme une marque du passé. C’est beau, c’est poétique et Macha Makeïeff, nous dévoile une intimité réelle, dans cet espace repeint et dessiné singulièrement.
La mort est évoquée, sous la forme de petits squelettes ornés de bijoux de pacotille. On s’imagine des cérémonies initiatiques, ou ésotériques d’un autre temps. On se laisse guider, dans le dédale de la Maison Jean Vilar. On se sent comme habité, par ces accrochages, les objets familiers, sont en quelque sorte nos garants, impression faite en sortie d’exposition, tant l’univers présenté impose le respect. Macha Makeïeff, signe sa plus belle exposition, à contempler en cet automne à Avignon https://www.maisonjeanvilar.org
Eric Fontaine