Bon anniversaire au Printemps de Bourges 2011

Pour sa 35ème édition, le Printemps de Bourges n’a pas lésiné sur la programmation. En 6 jours, soit un de plus que ses éditions précédentes, près de 130 artistes se sont produits dans les différentes salles du festival, sans compter les concerts off dans les bars de la ville. Et cette année, les quelques 60 000 festivaliers ont pu profiter pleinement d’un « Eté » de Bourges grâce à un temps estival.

Printemps de Bourges - Photo de Christian Pénin
Printemps de Bourges – Photo de Christian Pénin

Comme chaque année depuis sa création, le Printemps de Bourges programmait à la fois des artistes confirmés, d’autres en pleine ascension, et de jeunes pousses qui ne demandent qu’à grandir. Et comme dans une recette de cuisine, chaque ingrédient doit être bien dosé pour que chacun y trouve ce qu’il aime et que le festival soit une réussite. Le pari semble gagné cette année encore pour les organisateurs qui n’en sont pas à leur coup d’essai, avec beaucoup de spectacles qui se jouaient à guichets fermés.

Le festival avait choisi de débuter en force, avec des stars comme ZaZ, Ben l’Oncle Soul et Cali, réunis sous le chapiteau du Phénix le même soir. Les quelques 6000 spectateurs, dont beaucoup étaient venus en famille, ont pu se régaler des titres de leurs artistes favoris en reprenant en choeur leurs chansons maintes fois entendues sur les ondes. Un succès garanti d’avance. Yaël Naim quant à elle assurait le fil rouge du festival puisqu’elle est montée trois soirs de suite sur scène et toujours devant un public conquis qui en redemandait encore. Avec Catherine Ringer, c’était pour la plupart des spectateurs comme de retrouver une amie qu’on a pas vu depuis longtemps et qui nous avait manqué. Un vrai moment d’émotion partagé avec l’artiste qui n’a pas hésité à reprendre quelques un des succès des Rita Mitsouko, pour le plus grand bonheur de la salle.

En plus des têtes d’affiches, le Printemps de Bourges avait choisi cette année de plébisciter le rap en organisant une méga concert avec pas moins de cinq artistes, toutes tendances de rap confondues, tels que La Fouine, Soprano ou Akhenaton et Faf Larage. Ces derniers, quelques peu chahutés au début, n’ont cependant pas démérité devant un public majoritairement jeune et pour qui Akhenaton fait déjà figure de papi du rap. Un beau retour en force du rap qu’on avait un peu perdu de vue depuis quelques années à Bourges.

AP. Salle du Phénix - Printemps de Bourges 2011

A côté des « anciens » du festival, les spectateurs ont pu également applaudir des artistes montants, tels Moriarty, en pleine tournée avec la sortie de leur second album et dont on peut saluer la scénographie parfaite, toute dévouée à la voix superbe de Rosemary. En dignes représentants de la pop, il y avait aussi Aaron (dont le titre « Lily » est sur toutes les lèvres) et Angus et Julia Stone. Sans oublier The Bewithed Hands, déjà présents sur le festival il y a deux ans. Depuis cette date, un deuxième album est sorti et sur scène le groupe a alterné des titres du premier et du deuxième album, avec une reprise presque a cappella de Out of Myself. Les fans présents étaient en état de grâce, même si les trois-quarts d’heure qu’a duré les set sont passés trop vite.

Pour les artistes en devenir, il fallait quitter les grandes salles pour retrouver une vraie proximité et se diriger vers le 22 Est et le 22 Ouest. C’est là qu’étaient programmées les Découvertes du Printemps de Bourges. Un peu de tout comme il se doit, du hard-core punk à la pop en passant par la chanson française ou le rap. Du moins bon et aussi de belles surprises, comme Corleone. De la « pop garage » comme aime à se définir lui même le chanteur du groupe, qui sur scène déploie des mimiques incroyables. Il y avait aussi François and The Atlas Mountains, un groupe de Poitou-Charente qui chantait, une fois n’est pas coutume, en français. Des textes poétiques sur une musique pop qui parfois lorgne aussi du côté du rock. Un vrai moment de bonheur où chaque chanson est une surprise. Et pour ceux qui préfèrent un son plus violent, I am un chien. Depuis trois ans, ils écument les salles de concert avec comme seul support leur myspace et un excellent bouche à oreille. De la musique « heavy électro » qui met en danger les tympans et les cervicales, mais leur énergie ne laisse pas indifférent. Et lorsque le chanteur de Stuck in the Sound apparaît en guest sur deux morceaux, c’est la cerise sur le gâteau.

Corleone au 22
Corleone au 22

François and The Atlas Mountains
François and The Atlas Mountains

Les amateurs de hip hop n’ont pas été oubliés et ont pu applaudir entre autres au 22 Blitz The Ambassador, l’un des MC les plus novateurs de la scène new-yorkaise actuelle, et qui sait marier à merveille le rap, le funk et les cuivres. Un rythme sur lequel toute la salle a pu se déhancher.

Mais ce que le plupart des festivaliers attendaient avec impatience, c’était la Rock’n’Beat Party du samedi soir. Pour l’occasion, les salles du Phénix et du Palais d’Auron ouvraient leurs portent simultanément aux centaines de spectateurs et affichaient complets. De 20 heures à 5 heures du matin, les deux salles n’ont pas désemplies et les décibels étaient ressentis au delà des limites de la ville. The Toxic Avenger était particulièrement attendu, ainsi que Cassius, Metronomy, The Do ou encore Sebastian. Les oreilles collées aux enceintes, certains ont parfois eu du mal à tenir jusqu’au bout de la nuit.

Metronomy
Metronomy

Pour ceux qui ne voulaient pas assister aux concerts payants ou qui n’avaient pas pu obtenir de billets, le Printemps de Bourges propose également deux scènes gratuites en plein air. Celle du Berry, pour les artistes locaux, et celle de la Région Centre, ouverte à tous après tirage au sort. Une scène gigantesque qui peut paraître impressionnante pour de jeunes musiciens. Mais pas pour les Big Money Makers. Un groupe de jeunes parisiens qui a déjà écumé beaucoup de salles à Paris. Pas vraiment des débutants malgré leur jeune âge. Elevés aux Strokes ou aux Artics Monkeys, un son pop rock qui gratte un peu façon garage et un rythme ska sautillant qui fait mouche sur chaque titre. Avec un EP sorti il y a plus d’un an et un album à venir en octobre, il y a fort à parier que l’on entende encore parler d’eux sous peu. Et ça sera avec plaisir.

Big Money Makers sur la scène de la Région Centre
Big Money Makers sur la scène de la Région Centre

Encore une scène gratuite et en plein air, celle de SFR Jeunes Talents, qui a malheureusement souffert d’un problème de son au début. Mais la programmation était alléchante, avec Dissonant Nation, Manceau, Concorde, Hold Your Horses ou encore Viva and The Diva.

Difficile d’énumérer tous les groupes présents au festival car il faut toujours faire un choix. Et même si cette année les subventions allouées au Printemps de Bourges ont été amputées de près de 200 000 euros, la programmation n’a pas eut à en souffrir, pour le plus grand bonheur des festivaliers. Alors on attend l’année prochaine avec impatience.

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