Ils ont mené de nombreux combats politiques ensemble, puis se sont déchirés et séparés. Mais les voilà qui, en cette rentrée, se retrouvent, se réconcilient et vont peut-être s’unir.
Lors de l’université d’été du MoDem, dimanche 29 septembre 2013, François Bayrou a confirmé le rapprochement en cours depuis cet été entre son parti et l’UDI de Jean-Louis Borloo, en vue d’une « opposition constructive » au centre, « sans ruse » et sans « jeu de courants mortifère ». Une « charte d’alliance » entre les deux partis doit être conclue à la mi-octobre, dans l’optique des élections européennes et municipales de 2014.
Séparés depuis plus de dix ans, le « troisième homme » de la présidentielle de 2007 et l’ancien numéro deux du gouvernement de François Fillon se sont donc mis au diapason. Le président du MoDem, qui avait recueilli 9,13 % des suffrages au premier tour de la présidentielle de 2012 puis avait voté pour François Hollande, s’identifie dorénavant à l’un « des dix millions de Français déçus du hollandisme » et se place, désormais, dans une opposition à la politique du président socialiste. Tandis que son homologue de l’UDI juge l’UMP « morte » en tant qu’« incarnation du centre et de la droite », après les déclarations de François Fillon sur le Front national.
Face à une majorité divisée et très impopulaire, face à un parti UMP sans leadership affirmé et flirtant avec l’électorat du Front national, les deux « B » semblent s’être résolus à unir leurs forces pour faire émerger une grande formation centriste. Reste que si la famille centriste s’affiche prête à se recomposer, de nombreuses interrogations demeurent et le processus semble encore très incertain. Ce dernier passera par les élections municipales, pour lesquelles « 90 % » de listes communes pourraient être constituées, dit François Bayrou. Puis par les élections européennes, avec à nouveau des listes Modem-UDI. Mais la stratégie à adopter pour ses échéances à venir fait débat, et la présidentielle de 2017 est déjà dans toutes les têtes.