Clôture des 27ème Rencontres cinématographiques de Cannes

Samedi 13 Décembre, au théâtre Palais Croisette s’est déroulée la cérémonie de clôture des 27èmes Rencontres Cinématographiques de Cannes. Après une semaine riche en projections, qui nous a permis de voir huit films en compétition, le jury et le public ont dévoilé leurs prix.

Le public, qui a pu voter à l’issue des projections, a décerné son prix à Mon fils, film israélien d’Eran Riklis, dont la sortie est prévue le 11 février 2015.

soirée-clouture rencontre cinema CannesQuant au jury, composé de Salomé Stévenin, Luc Béraud, Daniel Vigne, Jean-Luc Cochard, Arthur Dupont, Filippo Trojano, Xavier Demerliac et Dany, il a attribué son Grand Prix à Bébé Tigre, un premier film réalisé par Cyprien Vial, qui a avoué, lorsqu’il est venu recevoir son prix, qu’il avait de la famille sur la Côte. Ce film avait déjà été remarqué lors du festival international du film de Saint-Jean-de-Luz où il a reçu le prix du meilleur film. Le jeune réalisateur évoque, tout en finesse, le statut des migrants et trace surtout le portrait bouleversant d’un jeune indien de quinze ans arrivé en France et tiraillé entre le désir d’être un bon élève et la volonté d’envoyer de l’argent à ses parents restés dans leur pays. Les comédiens débutants confèrent à ce film une justesse et une sensibilité qui ont su toucher à la fois le public et le jury.

A l’issue de la cérémonie de clôture, Alix Delaporte est venue présenter son nouveau film, Le dernier coup de marteau. Elle était déjà venue aux RCC pour son très beau premier film, Angèle et Tony qui avait été couronné de deux César. Pour son nouveau film, elle a fait appel aux mêmes acteurs, Clotilde Hesme et Grégory Gadebois. Mais c’est à un très jeune comédien, Romain Paul, qu’elle a confié le rôle principal. Il a d’ailleurs reçu le prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir masculin à la dernière Mostra de Venise.

Cette fois, Alix Delaporte, plante son décor non plus en Normandie mais dans la région de Montpellier. Victor est un adolescent qui vit très modestement avec sa mère atteinte d’un cancer. Celle-ci se débat comme elle peut contre le manque d’argent et la maladie. Tous deux vivent dans un mobile home, entourés de voisins et surtout de la jeune Luna dont Victor est secrètement amoureux. Nadia, la mère incarnée par Clotilde Hesme, annonce à Victor qu’ils vont aller vivre chez les grands-parents et que son père, un célèbre chef d’orchestre, est à Montpellier pour diriger la 6ème symphonie de Mahler. Le titre du film fait d’ailleurs référence au célèbre compositeur : Victor explique à sa mère le sens de cette phrase dans une émouvante scène. Alors que l’adolescent n’avait jamais vu son père, il se met à lui rendre fréquemment visite à l’opéra, lors des répétitions. Entre eux se tissent alors des liens inattendus : le chef d’orchestre, d’abord froid et distant, va s’ouvrir peu à peu et initier son fils à sa passion pour Mahler tandis que le jeune garçon, plutôt attiré par le foot et destiné à devenir sans doute un joueur professionnel, va être curieux puis attiré par une émotion esthétique et une sensibilité auxquelles il ne s’attendait pas. Si la relation entre le père et le fils souffre de quelques faiblesses, celle que l’adolescent a avec sa mère est extrêmement touchante. Pourtant, Alix Delaporte ne cherche pas à tomber dans le mélo et les sentiments faciles. Tous deux se battent face à la situation, le manque d’argent, la maladie. Ils refusent de se laisser abattre. Sur ce point, le jeune Victor fait penser aux personnages des frères Dardenne. Quand on le voit marcher sur la route pour rejoindre son père, on pense à Rosetta, toujours prête à s’en sortir. Victor, va demander de l’argent à son père pour que sa mère et lui puissent rester dans leur mobile home. Il n’y a pas beaucoup de dialogues dans le film mais les disputes entre la mère et le fils, leurs regards échangés révèlent tout l’amour qui les lie. La réalisatrice a préféré la pudeur à l’expression des sentiments exacerbés. Pourtant, le temps de quelques scènes, l’émotion surgit. La dernière image, en particulier, montre la mère et le fils, venus assister au concert donné par le père du jeune garçon. On les voit tous les deux, souriants, liés par une évidente complicité. Une scène qui nous touche en plein coeur. Comme le dit Alix Delaporte, ce film est un film d’apprentissage : le jeune Victor se construit comme il peut, grandit face aux difficultés de la vie, entre sa mère et son père, sa passion pour le foot et sa sensibilité naissante pour la musique classique. Même dans les obstacles, la lumière et l’espoir peuvent jaillir. C’est ce que montre ce très beau film.

Le dernier coup de marteau sortira le 11 mars 2015.

A propos Laurence

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