L’activité éditoriale principale des Editions BnF, obéit d’une part à une mission de service public et d’autre part à un objectif de valorisation des collections à destination d’un large public. C’est dans cet esprit qu’elles nous proposent ce très beau livre, les Contes d’Andersen, illustré somptueusement par Edmund Dulac.
C’est avec un plaisir infini que j’ai redécouvert le monde magique de Hans Christian Andersen et ses contes magnifiés par les aquarelles de Edmund Dulac.
Inspiré de l’édition de 1911, ce recueil nous invite a pénétrer dans l’univers féérique d’Andersen, accompagné par les images de Dulac, enveloppantes et terrifiantes, fantastiques et réalistes.
Nous connaissons tous ces histoires enfouies dans l’enfance et l’inconscient.
Le début de La Petite Sirène frappe par sa beauté “Bien loin, bien loin en plein océan, l’eau de la mer est bleue comme la corolle des plus frais bluets et claire comme le plus pur cristal.”
Le jour de ses quinze ans, la petite sirène, fille de l’eau, tombe amoureuse d’un prince, qu’elle a sauvé de la noyade, mais lui ne le saura jamais et pensera avoir été sauvé par une autre jeune fille, entrevue à son réveil.
Prête à tout pour être aimée, elle ira jusqu’à prendre un élixir pour changer sa queue de poisson en deux magnifiques jambes, mais elle y perdra sa merveilleuse voix et ne trouvera pas non plus l’amour du prince.
Il épousera la jeune fille de ses rêves, car en voyant celle qui lui est promise, il jettera un cri “… Tu es celle, dit-il, qui m’as sauvé lorsque je gisais comme mort sur la plage …”
Désespérée elle se précipitera dans les flots, sachant “qu’elle allait être plongée dans une nuit éternelle, sans pensée, sans rêve même ; car elle n’avait pas d’âme immortelle, elle n’en aurait jamais.”
Hans Christian Andersen nous parle de châteaux, de palais, de princesses, c’est cela le conte, mais dans La Princesse sur un pois, un de ses chefs-d’oeuvre, il nous parle d’un prince qui désire épouser une véritable princesse.
La vieille reine pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une vraie princesse, ira placer un pois sous une vingtaine de matelas.
Le lendemain matin, on lui demanda si elle avait bien dormi “fort mal” dit-elle.
Le prince sut alors qu’il avait trouvé sa princesse car “Quelle femme, à moins d’être une princesse, pourrait avoir la peau aussi délicate ?”
Ce recueil nous propose encore La Reine des Neiges, Le Rossignol, un Conte du Vent, Les habits neufs de l’empereur et Le Jardin du paradis.
Que ces contes soient simplissimes comme celui de La Princesse au pois, ou infiniment complexes, comme La Petite Sirène, ils nous parlent de fragilité et de vulnérabilité et plus encore nous font redécouvrir leurs secrets, leur force et leur beauté.
L’auteur “considéra toujours que ce qu’il écrivait était destiné à tous, femmes, hommes, enfants, jeunes et vieux, savants et ignorants.”
Je recommande donc à tous ce pur moment de bonheur et de poésie.
On devrait tous lire et relire ces contes…. je conseille en parallèle “une robe au couleur du temps” de Jacqueline Kelen (pour qui les contes sont des récits initiatiques)….
Merci Annie-Laure, tes commentaires sont toujours des cadeaux … :)