Du bon usage du numérique

Il n’y a pourtant pas d’intelligence numérique, il n’y a que de l’intelligence humaine accélérée ou amplifiée par la technologie. Cet essai, divisé en courts chapitres portant pour titre un verbe (entre autres encombrer, s’étaler, chiner, collaborer, créer, transformer), passe au crible les différents usages que nous faisons d’internet, pour le meilleur comme pour le pire. Ainsi, si la toile est le lieu d’échanges commerciaux de toute nature, y compris des armes et des mères porteuses, elle permet aussi à des PME d’avoir le même espace numérique et donc le même accès à l’e-commerce qu’à des multinationales. Le web n’est que ce qu’on en fait. Dominique Annet pointe ici les écueils habituels de l’usage d’internet (étalement hasardeux de sa vie privée, plagiat éhonté, pollution numérique…), dont les effets sont démultipliés par la puissance du réseau, tout en rendant ses lettres de noblesse à cet outil dont on oublie parfois un peu vite le formidable levier de création intellectuelle, l’amplificateur de contacts qu’il est.

“Du bon usage numérique” publié aux éditions dangles est un petit essai rafraîchissant et pédagogique, qui prend le parti de situer l’économie de demain essentiellement dans la sphère immatérielle, pâtit parfois de son ton manichéen et ne convainc pas toujours par ses arguments. Il permet néanmoins de prendre un sain recul sur internet, qui a transformé nos vies au point d’être aussi porteur que dévorant.