ED BRUBAKER PRESENTE CATWOMAN : L’EQUIPEE SAUVAGE par Ed Brubaker et Cameron Stewart

Au début des années 2000, DC Comics confiait au scénariste Ed Brubaker (DAREDEVIL, CRIMINAL, SLEEPER…) le soin de remettre au goût du jour le personnage de Catwoman, aidé en cela par le trait glamour du génial Darwyn Cooke. Loin du flop consternant du film de Pitof avec Halle Berry sorti peu de temps après, ce run fut vite considéré comme une réussite éclatante et pourtant il ne fut que très partiellement traduit en français. Une lacune quasiment réparée avec cette édition chez URBAN COMICS qui touche à sa fin avec ce tome 4 et qui regroupe la quasi-totalité des épisodes (les tous derniers n’ont jamais été regroupés en recueils et ce même aux Etats Unis, dommage !).

ED BRUBAKER CATWOMAN TOME 4Baignant dans une atmosphère de roman noir chère à Ed Brubaker, cette série repose sur des personnages riches et attachants : Selina Kyle, plus charmante que jamais ici, rendosse le costume de Catwoman mais cette fois-ci pour défendre les siens. Dans une ville gangrenée par la violence et la corruption, elle, qui fut jadis une gosse des bas-fonds, entrevoit enfin la possibilité de faire la paix avec son passé mouvementé en faisant le bien, même si la justice doit être défendue en outrepassant parfois les limites de légalité. En dépeignant une héroïne défendant une certaine conception de la justice sociale et se plaçant du côté des opprimés, Brubaker renoue ainsi avec une veine réaliste voire progressiste des comics DC des années 70, en tous cas le moment où les super-héros se retrouvent confrontés au réel (c’est alors que des sujets jusque là tabous dans les comics firent leur apparition : la drogue, le racisme, la maladie, la mort d’un héros…) et donc ironiquement à leur part de vulnérabilité. C’est ce mélange de force et de fragilité, d’idéalisme et de désillusion qui fait de la Catwoman de Brubaker un personnage si touchant et très bien mis en valeur par d’excellents sidekicks comme le privé désabusé Slam Bradley ou l’amie fidèle Holly Robinson.

Ce tome 4 nous présente des épisodes qui, suite à des évènements particulièrement tragiques qui avaient plongé la série dans une ambiance très noire, renouent avec une certaine légèreté. Selina et son amie Holly s’engagent dans une folle virée entre filles et rencontrent une galerie de héros issus de l’univers DC (Wildcat, Hawkguy et Hawkgirl…). Elles vont même se mettre à dos une bande de ninjas sorciers peu recommandables. Le graphisme cartoony de Cameron Stewart sied merveilleusement à cette aventure fun et débridée qui file à toute vitesse sans aucun temps mort. Entre deux casses spectaculaires et quelques courses poursuites frénétiques, Brubaker n’oublie jamais de creuser un peu plus les relations entre les personnages (l’amitié entre Selina et Holly, la rivalité entre Slam Bradley et Bruce Wayne), ce qui accentue le regret de devoir, une fois le tome fini, se séparer d’eux aussi prématurément. Reste une excellente série ici compilée en quatre tomes (on peut aussi lire en complément le SELINA’S BIG SCORE de Darwyn Cooke, récit de hold-up à l’ambiance pop, jadis traduit chez Semic), extrêmement efficace et divertissante, recommandables aux néophytes comme aux initiés de l’univers de Gotham City.

ED BRUBAKER PRESENTE CATWOMAN – Tome 4 – Urban Comics – Traduction de Thomas Davier – Paru le 30 Aout 2013

 

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