Festival de Cannes J2 Mike Leigh, Mr Turner

La journée a commencé avec le très beau film de Mike Leigh, Mr Turner, qui relate les derniers mois de la vie du peintre. Timothy Spall incarne avec un immense talent Turner. Comme lui, il se définit “tendre, d’un certain poids et assez drôle”. En conférence de presse, il avoue avoir appris à peindre deux ans avant les répétitions. Le film montre un génie qui a du mal à vivre en société. Connu pour ses marines et ses couchers de soleil, Turner a du mal à s’exprimer à l’oral et fait des “bruits” en fonction de ses émotions. Dans le film, on le voit très proche de son père mais dans une relation instable avec les femmes. Mike Leigh le montre aussi à l’oeuvre et avec ses “confrères” peintres à l’Académie. Ces scènes sont d’ailleurs les plus savoureuses. Ils ne se font pas de cadeaux entre eux et c’est souvent drôle. Quand un homme riche vient lui proposer une forte somme d’argent pour l’achat de ses tableaux, il répond qu’il ne veut rien mais qu’il souhaite que son œuvre demeure dans les musées, accessible.

Lorsqu’un journaliste  fait remarquer  à Mike Leigh qu’il pouvait obtenir une deuxième palme d’or après Secrets et Mensonges, celui-ci a ri. Pourtant, dès ce premier jour de compétition il semble être un candidat sérieux. En tout cas, Timothy Spall ferait un très beau prix d’interprétation.

Dans un tout autre registre, à Un-Certain-Regard_, le film Loin de mon père de Keren Yedaya. Cette réalisatrice israélienne a remporte la caméra d’or il ya quelques années. Ici, elle aborde un sujet fort et dérangeant : un couple inhabituel formé par un père et sa fille de vingt ans. Ce film adopte le point de vue de la jeune fille. Certaines scènes mettent mal à l’aise. Elle a des relations sexuelles fréquentes avec son père et souffre en son absence. Quand il s’éloigne trop longtemps de la maison, elle mange beaucoup, se fait vomir, et se scarifie. Quand il fait venir à la maison sa maîtresse, c’en est trop. Elle s’en va mais pour s’enfoncer encore davantage dans la noirceur et le désarroi, s’offrant aux premiers venus sur la plage, jusqu’à ce qu’elle rencontre une femme bienveillante  et prête à l’aider. Mais tout n’est pas si simple.

Keren Yedaya filme sans excès de voyeurisme cette relation incestueuse. Le spectateur est touché par cette jeune fille désemparée, qui aime son père. Ce dernier, en revanche, sans scrupules, inspire immédiatement le rejet et le dégoût. Un film dérangeant et fort.

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