Festival de Cannes : Maiwenn avec Mon Roi

Pour cette cinquième journée du Festival de Cannes, c’est Maiwenn avec Mon Roi qui a fait son entrée dans la compétition.

Après Polisse qui avait créé un choc sur la Croisette, elle était de retour avec un film sur le couple, sur l’amour passionnel donc forcément conflictuel. Pour interpréter Tony, cette jeune femme avocate, elle a choisi Emmanelle Bercot, qu’elle avait déjà dirigée dans Polisse. Après La tête haute présenté en ouverture, la voici en tant que comédienne. Face à elle, Vincent Cassel incarne Giorgio, un homme charismatique, séducteur, séduisant, toujours à l’aise. Elle ne peut que succomber.

Mon Roi MaiennnLe film montre les débuts de leur histoire d’amour, leur passion, leur dépendance affective jusqu’aux déchirements perpétuels. Dès les premières scènes, on voit Tony en centre de rééducation après une mauvaise chute au ski qui va l’immobiliser pendant plusieurs mois. C’est le genou qui est atteint et comme le lui fait remarquer la psychiatre, cette partie du corps n’est pas anodine, “genou” fait penser à “je-nous”. Dès lors, s’ensuivent de longs flashbacks, pour remonter le fil de leur histoire. Car Tony va devoir se reconstruire physiquement mais aussi moralement. Giorgio est Son Roi. Comment se passer de lui ? Pendant tout le film, tous les deux jouent à “je t’aime, moi non plus”. On pense un peu à Nous ne vieillirons pas ensemble de Pialat. Maiwenn a voulu entrer dans la vie d’un couple pendant dix ans. Tony rit beaucoup devant les blagues, l’humour décapant de Giorgio mais elle pleure aussi beaucoup, quitte à prendre des antidépresseurs, même enceinte. Comment rester sereine face à un home qu’on aime mais qui se drogue,  veut conserver sa liberté, est entouré d’amis et même d’une ancienne maîtresse qu’il protège  coûte que coûte. Vincent Cassel a avoué avoir voulu rendre son personnage moins salaud, en lui laissant des parts d’ombre. En accordant aux acteurs une grande part d’improvisation, Maiwenn est entrée au plus près dans l’intimité de ce couple. Le film peut paraître parfois un peu long, avec des scènes qui auraient mérité peut-être d’être écourtées mais il est fort, troublant même parfois. Vincent Cassel est excellent ; il n’a jamais été aussi bon que dans ce rôle d’homme beau, narcissique et possessif qui entraînerait dans ses filets toutes les femmes. Pour l’instant, il fait figure de prix d’interprétation incontestable.

Un autre film parlait d’amour dimanche : Carol de Todd Haynes. Cate Blanchett et Rooney Mara tombent amoureuse dans l’Amérique des années Cinquante. Face aux conventions et à la société, impossible de dévoiler au grand jour ses sentiments. Carol est un film pudique, d’une grande élégance. Todd Haynes était venu à Cannes il y a déjà plusieurs années pour Velvet Goldmine ; il offre ici à ses deux actrices et plus particulièrement à Cate Blanchett des rôles magnifiques. Le film parvient à reproduire fidèlement l’atmosphère puritaine des Etats-Unis dans les années Cinquante. On peu lui reprocher d’être un peu trop académique et un peu trop lisse parfois. Ce sont les seuls défauts de ce grand film porté par deux magnifiques interprètes.

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Pour cette cinquième journée du Festival de Cannes, c'est Maiwenn avec Mon Roi qui a fait son entrée dans la compétition.

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