Festival de Cannes J4 : Julie en 12 chapitres de Joachim Trier et Benedetta de Paul Verhoeven

Cette quatrième journée aura été marquée par deux films mettant à l’honneur des femmes : Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier et le très attendu Benedetta de Paul Verhoeven avec Virgine Efira.

 

Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier 

Le cinéaste norvégien était déjà venu à Cannes avec des films plutôt sombres. Son nouveau film, comme son titre l’indique, suit une jeune femme prénommée Julie pendant plusieurs années, en douze chapitres précédés d’un prologue et suivis d’un épilogue. Etudiante, Julie est indécise. Elle passe de médecine à des études d’art. Il en est de même de sa vie amoureuse : elle quitte ses petits copains lorsqu’elle ne se sent plus à l’aise dans sa relation. Pendant un temps, elle va partager la vie d’Aksel, un auteur de bandes dessinées, plus âgé qu’elle. Avec lui, elle fréquente des couples avec enfants, ce qui loin de lui plaire. Lui aimerait fonder une famille mais pour elle, il est encore trop tôt. Julie s’ennuie parfois, ne sait plus trop ce qu’elle veut. Un jour, à une soirée où elle s’est incrustée (magnifiques scènes pleines de poésie), elle rencontre un autre homme mais elle est toujours amoureuse d’Aksel.  Comme tant d’autres jeunes femmes de son âge, Julie est indécise, erre dans sa vie personnelle et professionnelle. Elle avance pas à pas, se trompe parfois mais elle avance. Le film nous réserve des moments de grâce, comme dans cette scène, pleine de poésie, où elle arrête le temps avec Axsel pour aller voir l’homme qu’elle vient de rencontrer. Si le charme du film opère tant c’est qu’il est porté par une magnifique interprète, à la fois douce, mélancolique et forte. Renate Reinsve ferait un beau prix d’interprétation féminine. Elle est pour l’instant notre favorite.

Benedetta de Paul Verhoeven

Le dernier film de Paul Verhoeven était prêt depuis longtemps. Il aurait même dû être présenté durant l’édition 2020 si elle avait pu se tenir. Il figure dans la compétition de cette 74e édition. Précédé d’une réputation sulfureuse, Benedetta faisait partie des films les plus attendus du Festival. Paul Verhoeven s’est inspiré de faits réels survenus en Italie au XVIIème siècle. La jeune Benedetta, guérie par Dieu alors qu’elle était malade, entre au couvent de Pescia, conduite par ses parents. Elle va y passer de longues années. Un jour, elle sauve une jeune fille, victime de la violence de son père, en lui permettant de rentrer dans le couvent. Peu à peu, un jeu trouble va se mettre en place entre les deux femmes. Benedetta va également faire des miracles, suscitant la jalousie et les interrogations des autres sœurs de sa communauté. A-t-elle reçu les stigmates du Christ ? D’où proviennent ses saignements ? Elle se présente comme la femme de Jésus mais elle se livre à l’amour charnel avec la jeune Bartolomea (Daphné Patakia, une véritable révélation). L’Abbesse (impeccable Charlotte Rampling) doute de la sincérité de Benedetta. Est-elle un imposteur ? Jusqu’au bout, la question va rester en suspens. Comme tous les films de Verhoeven, Benedetta est un film qui dérange mais brille par sa mise en scène. Comme le fait cette nonne énigmatique incarnée magnifiquement par Virgine Efira avec Bartolomea et les autres membres de la communauté religieuse, Verhoeven manipule le spectateur. Ce qui est sûr, c’est que le film n’a pas laissé les festivaliers sans réactions : alors que certains ont été dérangés par les scènes de nu et par l’évocation de la religion, d’autres voient déjà le film au palmarès. Réponse le 17 juillet.

 

A propos Laurence

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