Florian Gazan, une grosse tête sur les épaules

Florian Gazan

Florian Gazan, homme de radio, a officié sur les plus grandes stations : Europe 1, Fun Radio, NRJ, Virgin Radio, avant d’intégrer l’équipe des Grosses Têtes en 2014, sur RTL. C’est toujours un plaisir de l’entendre dans la bande à Laurent Ruquier, où il excelle grâce à son franc-parler rare et à une culture générale à en faire rougir plus d’un. Faîtes en l’expérience, il répond quasiment à tout.

Lui qui a officié aussi à la télévision, et notamment au côté de Jean-Luc Delarue, se livre aujourd’hui sur FranceNetInfos, pour notre plus grand plaisir. Florian Gazan nous parle bien sûr des Grosses Têtes, mais aussi de son expérience d’homme de radio, tout en dévoilant un projet de film….

Quels souvenirs gardez-vous de votre arrivée aux Grosses Têtes ? La tension et l’excitation de se retrouver dans une émission qui a marqué l’histoire de la radio française avec une certaine pression que je ressentais chez moi et chez mes camarades. Mais dès la première question de Laurent, dès les premiers rires, la magie s’est opérée. Et n’est resté que le plaisir et l’honneur d’être une Grosse Tête. 

On sent qu’il y a dans l’émission une certaine liberté d’expression. En tant que chroniqueur, est-on plus libre à la radio qu’à la télé ? Oui la parole sans le soutien des images est sans doute moins impactant. La même chose dite à la radio ou à la télé n’est pas perçue de la même manière, elle est plus acceptable quand on est juste devant un micro alors on en profite pour se lâcher en sachant en plus que Laurent sait parfaitement jusqu’où on peut aller trop loin. C’est notre filet quand on se jette dans le vide sans savoir forcément si on arrivera à attraper le trapèze…

Vous avez un parcours très riche. Après des débuts à 16 ans, vous avez été présent sur de nombreuses radios et de nombreuses télés. On peut dire que vous avez roulé votre bosse un peu partout. Mais votre parcours montre combien il est difficile de se faire une place dans ce milieu. La stabilité semble être une chose difficile, surtout quand on est une grande gueule. Que pensez-vous de cela et est-ce votre cas ? Je ne pense pas particulièrement avoir une grande gueule mais l’instabilité est l’essence de nos métiers car nous dépendons du bon vouloir du public et à un autre degré des gens qui nous emploient. Dans ces métiers, on peut avoir des objectifs mais c’est compliqué, et encore plus aujourd’hui, d’avoir un plan de carrière. Mon parcours s’est tracé aux heureux hasards de mes rencontres, que ce soit avec Jean-Luc Delarue, Laurent Ruquier et quelques autres. Ce qui me fait avancer, ce n’est pas mon ambition mais ma curiosité. J’aime aller là où je ne suis pas encore allé pour savoir si j’avais raison d’y aller. Ou pas :)

En 2012, vous aviez fait un bref passage chez Cyril Hanouna en remplacement de Jean-Luc Lemoine. Cela vous aurait-il intéressé de continuer l’aventure avec Cyril Hanouna, gros concurrent, rappelons le, de Laurent Ruquier ? Ca s’était très bien passé, TPMP est vraiment une émission hyper bien huilée, amusante à faire, menée par un bateleur incroyable qu’est Cyril Hanouna. Bien sûr que cela m’aurait intéressé, on en avait parlé d’ailleurs mais ça ne s’est pas fait finalement. Je ne regrette pas, il ne faut jamais regretter. Si j’étais à TPMP, je ne pourrais peut-être pas être aux Grosses Têtes, or j’adore être aux Grosses Têtes. Je ne me suis jamais senti aussi bien dans une émission. Mais j’avoue que les scores de TPMP aujourd’hui me bluffent. Donc bravo à eux.

Que pensez-vous de l’émission Touche pas à mon poste ? Je vous ai répondu tout à l’heure. Le petit bémol je trouve, c’est qu’ils critiquent tout et tout le monde, c’est le concept de l’émission et surtout c’est leur droit, mais qu’ils ont un peu plus de mal quand ce sont les autres qui les critiquent. L’arroseur n’aime pas trop se faire arroser. Mais sinon c’est ce qui se fait de mieux en divertissement en access prime time de loin.

Laurent RuquierVous êtes finalement depuis quelques temps déjà dans le clan Ruquier. Vous aviez d’ailleurs lors de votre arrivée, annoncé que nous n’aviez pas hésité. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ? Parce que j’ai découvert un garçon en or, talentueux, ça je le savais sans le connaître mais généreux, prévenant, toujours aux petits soins pour les “monstres”, comme il nous appelle, que nous sommes. Je marche à l’affection et franchement il donne envie qu’on se dépouille pour lui tant il fait pour nous. J’ai débuté à la “Grande Famille” avec Jean-Luc Delarue, eh bien la Grande Famille, c’est ce que je ressens avec Laurent et les autres.

On peut d’ailleurs se demander pourquoi vous n’aviez pas rejoint son équipe plus tôt. Le regrettez-vous ? Je n’ai pas eu l’opportunité de le faire, je ne crois pas non plus qu’il me connaissait pour ce que je suis et fais aujourd’hui. J’étais D.A. à Réservoir Prod, animateur pas forcément axé déconne, je n’ai pas non plus une notoriété folle donc tout ça mis bout à bout, c’était logique qu’il ne pense absolument pas à moi. Même si il y a plus de 10 ans, je lui avais écrit une lettre de motivation. Je ne sais pas s’il l’a lu ou même eu. Tiens faudrait que je lui demande !

Pour revenir à l’émission actuelle des Grosses Têtes, pouvez-vous nous dire comment c’est opéré le mélange de l’ancienne émission d’Europe 1 avec ses animateurs, dont vous faisiez parti, avec les anciens des Grosses Têtes, comme Bernard Mabille ? Naturellement. Y a pas eu de brief, de réunion, on s’est posé autour des micros et ça a pris. La magie de la radio et aussi, surtout, le talent de Laurent qui sait mieux que personne faire fonctionner ensemble des gens qui ne se seraient sans doute jamais croisé ailleurs. Ni même peut-être parlé ! Et je pense que le succès des Grosses Têtes, c’est aussi la réussite de ce mélange entre “anciens” et “nouveaux”. D’ailleurs aujourd’hui, y a plus d’anciens ou de nouveaux, y a juste des Grosses Têtes. Et pour revenir à Bernard Mabille que je connaissais évidemment par son travail avec Le Luron et en solo, il est très fort, drôle et complètement en phase avec l’époque. On parlait de longévité, c’est un vrai bel exemple.

Je crois vous avoir parfois entendu faire preuve d’une certaine ironie envers des anciens, pour n’en citer qu’un, Michel Drucker. Très honnêtement, quand on est animateur, qu’on aime ce métier, et qu’on a dû mal à trouver cette stabilité que nous évoquions tout à l’heure, et qu’on voit un Drucker présent à la télévision depuis plus de 50 ans, qui était là avant que vous soyez né et qui est encore là… On éprouve quoi ? Non j’ai dû peut-être taquiner Michel sur son côté Highlander, mais je respect éminemment sa carrière, plus de 50 ans à ce niveau de succès c’est fou, et je respecte d’autant plus qu’il a débuté avec mon regretté papa, le réalisateur Jean-Pierre Spiero, avec qui il a fait pas mal d’émissions dont “Champs Elysées”. Michel m’a connu tout petit donc c’est un peu mon grand tonton. Un grand tonton flingueur parce que lui aussi commence à se lâcher !

Plus généralement, vous avez connu plusieurs décennies tant en radio qu’en télé….On fait souvent preuve de nostalgie envers le passé….C’était toujours mieux avant….Est-ce votre cas ? Oui et non. Non parce que je déteste le passé, même si j’ai un côté geek vintage à base de Star Wars (mais bon Star Wars revient donc ce n’est pas vraiment de la nostalgie), de maillot RTL du PSG (c’était prémonitoire ;)), ce qui m’intéresse c’est ce que j’ai devant moi, le présent et le futur. Ce que j’ai fait m’intéresse moins que ce qu’il me reste à faire car j’ai une “to do list” secrète. Le seul truc que je regrette des années Canal et Réservoir, c’est qu’à cette époque les choses étaient inversées et donc beaucoup plus sympa pour les auteurs et les concepteurs : la créativité passait avant l’argent. Aujourd’hui c’est le contraire. Du coup, y’a moins moyen de s’amuser.

On peut vous voir aussi sur l’équipe 21 pour parler Football …. ça vous dirait de devenir le nouveau Thierry Rolland ? Thierry Roland était journaliste et commentateur, je ne suis ni l’un ni l’autre. Juste un passionné de foot depuis presque 40 ans qui adore le regarder et en parler, mais ça ne suffit pas, alors je bosse aussi pour essayer d’être crédible aux yeux des téléspectateurs et des pointures que je côtoie à l’antenne comme Vincent Duluc, Hervé Penot, Bernard Lyons et tous ces autres vrais journalistes ou anciens pros confirmés eux ! Mais aujourd’hui j’avoue que si on me privait de parler de sport à la télé ou à la radio, je serais en vrai manque.

A 47 ans, quand on voit Drucker et même Jean-Pierre Elkabbach, dans un autre domaine, on peut dire que vous avez l’avenir devant vous. Avez-vous des projets à plus ou moins long terme tant pour la radio que la télé ? J’aimerais réussir à mener au bout un projet de film car c’est ce que je voulais faire quand j’étais petit. J’y ai déjà travaillé, ça n’a pas abouti, mais je ne lâche pas l’affaire. D’ailleurs je travaille en ce moment avec mon camarade Yann Moix sur “Podium 2”. Et on s’éclate à imaginer la suite de son chef d’oeuvre. 

Si vous aviez une phrase, quelques mots, pour Mr Ruquier, que diriez-vous ? Laurent, veux-tu m’épouser professionnellement et que nous restions unis jusqu’à la fin de nos vieux jours d’animateurs, pour le meilleur, les victoires du PSG, et le pire, pour toi les défaites de l’OM ? :) …. 

Comme dirait quelqu’un, “merci pour ce moment” et pour finir, un dernier mot pour vos équipiers des Grosses Têtes ? Trampoline. J’aime bien ce mot et puis rebondir c’est important dans la vie. Et aux Grosses Têtes sur ce que disent mes collègues !

A propos Guillaume Joubert

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