Franz Liskowitch, champion de France de marche nordique en route vers l’international

Franz Liskowitch, champion de France de marche nordique

Franz Liskowitch, champion de France de marche nordique en route vers l’international

Franz Liskowitch, champion de France de marche nordique, entend bien contribuer à l’avènement de la marche nordique en compétition. Sport d’endurance, cette discipline originaire des pays scandinaves est souvent préconisée pour ses bienfaits sur la santé. Ayant moi même testé jusqu’à en devenir accroc, c’est avec un certain intérêt que je vous propose de découvrir ce sport en plein essor avec le regard d’un expert.

Cycliste renommé sélectionné au championnat du monde masters sur route en 2012 et 2013, Franz Liskowitch s’est tourné vers la marche nordique plus par curiosité que par intérêt. Une dizaine d’années plus tard, le marcheur convaincu en est devenu le meilleur ambassadeur de France. Vainqueur de la Coupe de France 2016 et 2017, vainqueur du championnat de France en octobre dernier, après une seconde place en 2016, Franz Liskowitch, 45 ans, ne  compte pas s’arrêter en si bon chemin ! S’il reconnaît que la marche nordique est associée en France comme à l’étranger à une connotation loisir bien être, il reconnaît également un réel développement en compétition avec une quinzaine de dates prévues en 2018 sur le Marche Nordique Tour. De quoi motiver notre compétiteur, capable de marcher à 10 km/h et tenir la distance.

Comment êtes-vous venus à la marche nordique ? A la base je suis accompagnateur en montagne. J’ai obtenu mon Brevet d’Etat en 2003.  J’étais donc régulièrement en montagne, et c’est une filière qui s’est développée avec beaucoup de spécialités. En 2007 y’a eu des premières formations concernant la marche nordique au sein de la famille des accompagnateurs en montagne. J’ai trouvé intéressant de suivre un stage pour voir de quoi il s’agissait sans être super convaincu au départ. Parce que je me demandais ce que c’était que cette marche avec des bâtons, et finalement à l’issue du stage ça m’a bien séduit. J’ai vraiment beaucoup aimé l’aspect à la fois gymnique et marche sportive. A partir de 2008, je me suis mis à la marche nordique en loisir. J’encadre donc la marche nordique depuis cette date et la compétition est venue après avoir arrêté les courses de vélo en 2013. En 2014, la Fédération Française d’athlétisme a mis en place un circuit officiel de compétitions avec des manches de coupe de France et avec un championnat de France. Dès 2015, avec des adhérents de mon club loisir qui avaient un moteur costaud et surtout qui étaient intéressés par l’aspect compétition, on a monté un petit groupe et on s’est aligné sur les premières courses. Mais à la base je pratiquais en loisir, j’étais coach, passionné par la marche nordique.

Qu’est ce qui différencie la marche nordique de la marche athlétique ? C’est déjà la présence des bâtons, qui fait partie intégrante de la technique de marche nordique. Ca fait travailler tout le haut du corps. La propulsion comme les appuis ne sont pas les mêmes. Après on retrouve des choses communes comme le travail du pied qu’on peut reprendre sur la marche athlétique. Y’a aussi toutes les histoires de fréquences de pas, d’amplitude, qui sont comparables, mais il faut faire attention parce qu’en marche nordique on a un cadre technique spécifique à respecter et par certains aspects qui ne doivent surtout pas ressembler à la marche athlétique. La marche athlétique c’est quand même particulier. Nous en marche nordique, la jambe d’appui quand elle passe à la verticale du bassin, elle ne doit pas être tendue, comme en marche athlétique, qui donne ce déhanchement particulier. En marche nordique c’est interdit. On a des gens de la marche athlétique qui viennent s’essayer à la marche nordique. En général ils ont des petits problèmes avec les bâtons, parce qu’ils ne s’en servent pas très bien au début. En compétition, si on ne respecte pas les règles de marche nordique on peut avoir des pénalités.

Une semaine type d’entraînement d’un compétiteur en marche nordique, ça ressemble à quoi ? Pour moi, de par mon activité d’éducateur sportif, j’ai 8 heures sur le terrain avec mes groupes, sachant qu’avec l’un des mes groupes on est sur du loisir sportif. Ce n’est pas de l’entraînement de compétition, néanmoins c’est quand même des séances où les gens viennent pour transpirer. Donc quoi qu’il arrive j’ai déjà 8 heures par semaine avec mes groupes. Après le dimanche matin avec le groupe compétition, on rajoute 2 heures. On va dire qu’en période normale j’ai une dizaine d’heures de base de marche nordique par semaine, et qu’en période de compétition, ça va être plus avec des entraînements spécifiques comme des séances cardio. On va alors facilement monter à 15 heures, voir plus, jusqu’à 20 heures, parce que je fais des entraînements croisés. Comme je vous le disais je viens du vélo, je crois beaucoup dans les entraînements croisés. C’est à dire qu’à un moment donné quelque soit le sport, y’a un phénomène de lassitude qui s’installe et c’est bien de pouvoir varier avec un autre sport, de préférence, qui a un rapport au niveau des filières énergétiques avec le sport que l’on pratique. Donc de ce point de vue là le vélo c’est super. En plus pour les articulations, ça permet de les préserver parce qu’en marche nordique on tape beaucoup avec les talons. On a beau avoir l’appui avec les bâtons, ça peut quand même être traumatisant.

Cela signifie donc que la marche nordique est bénéfique pour un cycliste ? Bien sûr ! Quand je faisais du vélo, la marche nordique m’apportait beaucoup. Le vélo et la marche sont des sports où on peut performer assez tard en âge. La contrepartie de tout ça c’est que plus on vieillit et plus le corps a été sollicité au fil des années, et au niveau articulaire ça se traduit de façon courante par des problèmes de genou, de hanche, de dos, et le vélo surtout de route, permet de remplacer une séance de marche nordique. Ca m’apporte beaucoup, y compris pour le cardio. Une séance cardio en marche nordique peut être remplacée par la montée d’un petit col derrière chez moi et dans le col je peux faire une séance de fractionné.

Pour arriver à marcher vite, quels sont les principaux aspects ? La vitesse est la résultante de plusieurs facteurs. Y’a évidemment l’aspect technique qui va être important, c’est à dire d’avoir un rendement qui soit hyper efficace sur le terrain avec des bons appuis bâtons et des bons appuis au niveau des pieds, avec un bon couplage pieds bâtons. Après dans le style  il y a la fréquence, avec une fréquence hyper élevée ou une foulée plus allongée. Chacun fait  en fonction de sa morphologie. Moi je suis quand même de petite taille, plus petit que la plupart de mes concurrents avec 1m72, et malgré tout  je gagne les courses. Pour gagner je m’appuie sur des bases techniques solides, sur de très bons appuis, avec un rendement maximal sans fioriture, sans geste inutile. Je marche beaucoup en fréquence et du point de vue physiologique et sportif  j’ai un cardio globalement supérieur à mes concurrents de par tout le travail que je fais à côté, comme le vélo. C’est donc plusieurs aspects : technique, cardio, physiologique et le mental qui peuvent permettre de gagner de la vitesse.

Et l’échauffement ? Comment aborde t-on la compétition ? C’est commun à tous les sports, y’a une phase d’échauffement progressif et une reconnaissance du parcours. On échauffe un peu tous les muscles et 10 à 15 min avant le départ on fait monter le cardio. Sinon au départ on ne peut pas suivre. Les épreuves de marche nordique comme les courses de vélo, à l’époque où je courrai, ça par vite, donc si on est pas dans le coup directement, c’est difficile après de trouver  un seconde souffle.

Franz Liskowitch

Pour la saison 2018, vous avez des objectifs ? Oui bien sûr. En 2016 et 2017 sur la coupe de France qui regroupe plusieurs manches à Label national qu’on appelle nous, le Marche Nordique Tour, je suis premier au classement établi sur les trois premières courses et le championnat de France, donc pour 2018 je compte également être premier aussi parce que ça représente le travail de toute une saison. Sur les Championnats de France j’aimerai bien conserver mon titre mais après ce qui me motive particulièrement ce sont les perspectives 2018 – 2019 qui vont être en fait la création d’une équipe de France. C’est clairement dans les tuyaux. C’est engrangé par la Fédération Française d’athlétisme. Donc ce qui motive c’est ça, c’est l’équipe de France, avoir la possibilité d’aller me confronter sur le circuit européen ou mondial, parce que logiquement l’INWA qui est la Fédération Internationale de marche nordique a annoncé qu’elle créait un championnat du monde en 2018. C’est évident que si tout ça se confirme je veux aller défendre mes chances à l’international et représenter je l’espère, les couleurs de la France.

On peut donc imaginer dans les années à venir la présence de la marche nordique au Jeux Olympiques. Je l’espère beaucoup. Mon objectif clairement, c’est d’essayer de porter la discipline, de lui donner de la crédibilité en proposant une approche qui soit de haut niveau. La marche nordique fait partie de l’athlétisme. A partir du moment où en athlétisme on a du lancer de poids et du javelot qui en France ne doit pas représenter énormément d’adhérents, on peut tout à fait imaginer qu’un jour il y ait de la marche nordique.

Merci pour cet entretien. Nous ne manquerons pas de vous suivre sur FranceNetInfos.

 

A propos Guillaume Joubert

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2 commentaires

  1. Merci de votre intérêt pour cette activité à travers un de ces grands athlètes

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