FREAKY FRIDAYS : Brigitte Aubert

Les vendredi 13 se suivent mais ne se ressemblent pas. Brigitte Aubert arpente les vendredis comme une malédiction. Attention, chers lecteurs ne vous aventurez pas dans les rues sombres de Deauville et Trouville, un vendredi 13 ! Méfiez-vous de ce qui vous semble tellement banal ! Madame Robinson veille.

Mamie Hélène est une grand-mère, veuve, qui fait des gâteaux pour les anniversaires des enfants des voisins. C’est une mamie attentionnée, prête à rendre service. La quiétude de sa vie paisible va être chamboulée par l’assassinat de toute une famille voisine à qui elle apportait un gâteau d’anniversaire. Elle assiste médusée à ce carnage. Elle arrive à sauver une enfant trisomique et son chien.

Mais les tueurs l’ont repéré. Mamie Hélène fuit. Elle est armée et sait très bien se servir d’une arme. Et oui, les assassins se trouvent confronter à la veuve d’un ancien de la Mafia italienne. Qui gagnera ce duel improbable?

Brigitte Aubert situe son action dans deux villes tranquilles de Normandie où la mafia n’est pas reconnue comme un membre à part entière de cette communauté. La Mafia, c’est plus au sud. Elle ajoute à cette situation macabre des raisons d’État, des espions américains, des tueurs à gage russe, des truands et une petite mamie avec un caractère bien trempé. Le cocktail est détonnant. La grand-mère a un humour décalé. Ses répliques sont un re-make du parrain ou des films des années 50. Son grand âge est une absurdité face à la technologie moderne utilisée par ces assassins, d’où les burlesques de situation. Cette mamie est là où on ne l’attend jamais.

Brigitte Aubert met en opposition l’âge des protagonistes, joue sur le décalage des techniques de travail. Le monde moderne tel que l’espionnage s’affronte aux techniques mafieuses d’un temps passé.

Ce roman redonne de la noblesse aux polars décalés car débordant d’humour et de péripéties. Il est notoire que certaines scènes sont très imaginatives et ne pourraient se réaliser dans la vie réelle. Mais n’est-ce pas là le but du roman : rendre probable ce qui ne le serait jamais dans notre monde moderne.

Voici quelques citations tirées du roman :

“Ce vieil imbécile avait choisi de se faire la malle il y avait un peu plus d’un an. Un funeste vendredi. Mourir un vendredi pour un Robinson…En plus, un vendredi 13, comme si c’était une bonne blague. Une bonne blague à la Joe.”

” Elle avait reculé et il avait reconnu ses yeux. Les yeux ne changeaient jamais, lui avait-on appris pendant ses stages dans les services spéciaux, avant qu’on le vire pour désobéissance.”

” Tu délires à bloc, là, ma vieille. Un capitaine des services secrets américains trahir au profit d’un mafieux comme Gioanni ? Et se compromettre sur le terrain ? ça ne tient pas la route. Trahir pourquoi pas : chacun a son prix. Mais se balader avec des tueurs au vu et au su de tous…A moins que…”

” Un homme se tenait en retrait, grand, très costaud, casquette enfoncée sur les yeux. Le capitaine Verdier n’avait pas bourlingué pendant des années, de rendez-vous louches en “pont des espions”, sans développer une excellente mémoire visuelle synthétique. Il reconnaissait les gens à leur forme, leur Gestalt comme disaient ses homologues germaniques, laquelle était plus fiable que les traits du visage, trop facilement modifiables.”

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