Un vent de «germanophobie» souffle sur la classe politique française

En cette période de crise de la zone euro, les négociations entre la France et l’Allemagne perdurent. Le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon ce 1er décembre et celui de la chancelière allemande Angela Merkel dès le lendemain face aux députés du Bundestag (le parlement national allemand) ont montré les divergences entre les deux pays sur les solutions à adopter.

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Alors que la France prône une “règle d’or budgétaire” dans chacune des constitutions des pays membres de la zone euro (incluant de lourdes pénalités financières en cas de non respect de celle-ci), l’Allemagne soutient sans inflexion la nécessité d’un contrôle des budgets de chacun des états par la Commission Européenne avec une possible intervention de celle-ci en cas d’irrégularité. Un deuxième point de désaccord est soulevé par le débat quant au rôle à jouer par la Banque Centrale Européenne (BCE) : la France imagine une banque centrale sur le modèle américain, c’est-à-dire très interventionniste alors que l’Allemagne considère que son rôle est défini par les traités actuels et donc s’oppose à un élargissement de ses compétences.

Le bras de fer engagé entre les deux chefs d’Etat a provoqué cette semaine des réactions politiques qualifiées de “germanophobes”. Arnaud Montebourg, le candidat arrivé troisième derrière Martine Aubry aux primaires socialistes ouvre le débat sur le spectre d’un impérialisme politique allemand en déclarant ce jeudi que « L’importation des exigences, des diktats allemands durs, c’est ce qui restera de la zone euro après avoir expulsé finalement les pays qui ne peuvent pas s’en sortir » puis dès le lendemain que « Madame Merkel est en train de tuer elle-même l’euro et il serait temps, plutôt que de faire l’éloge du modèle allemand, de montrer sa faillite ».  Ces violentes déclarations à l’égard du premier partenaire de la France en matière de politique européenne ont suscité l’embarras au Parti Socialiste : Pierre Moscovici, député du Doubs et directeur de campagne de François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle de 2012, a déclaré « La gauche ne doit pas, en aucune façon, ranimer des relents et des sentiments anti-allemands ». Malgré que les socialistes aient affirmé après la désignation de leur candidat à la présidentielle de 2012 que le temps était au rassemblement autour de François Hollande, le parti semble contenir en son sein encore quelques brebis galeuses, notamment Arnaud Montebourg qui n’a apparemment pas renoncé à ses convictions d’une possible démondialisation, masquant semble t-il un certain nationalisme français : Selon lui, « Le moment est venu maintenant d’assumer la confrontation politique face à l’Allemagne et de défendre nos valeurs ». 

De son côté, Marine Le Pen, présidente du Front National fustige le président français Nicolas Sarkozy dans un discours sur la défense à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) :  « Quand on dit que l’Europe n’est plus un choix et qu’on est prêt à accepter le diktat allemand pour maintenir ce carcan, en quoi est-on encore patriote? En quoi aime-t-on encore la France? »  A cinq mois du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est donnée à la 3e position, autour de 16 à 19% d’intentions de vote dans les sondages.

Dans ce climat de campagne électorale, il sera donc difficile aux chefs d’Etat français et allemand de trouver un terrain d’entente sans laisser entrevoir une forme de soumission. L’Europe semble faire du sur-place depuis quelques mois mais cela semble dérisoire si l’on considère que certaines mentalités politiques en font depuis maintenant plus de soixante ans.

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