Euro 2012: La France évite la douche ukrainienne

C’est sous une pluie battante et un orage plus qu’effrayant que la France s’impose face au pays organisateur de l’Euro à Donesk sur le score de 2-0. Mais cela ne s’est pas fait sans peines.

Un début pétaradant

Même La Marseillaise en a tremblé. Un tonnerre franc s’abat sur le stade du Shaktar en ce début de match. Le coup d’envoi tout de même donné, la rencontre sera néanmoins interrompue un peu moins de cinq minutes plus tard à cause de l’orage menaçant et une pluie battante. L’arbitre M. Kuipers  n’hésite pas une seconde et fait rentrer tout le monde aux vestiaires. Mais dans cette brève entame de match, les français dévoilaient leur style de jeu : un jeu volontaire allant vers l’avant. Mais les Bleus vont se faire peur avec une passe en retrait de Méxès vers Lloris et une mise sous pression  de l’attaque ukrainienne, avec également un terrain et un ballon fuyant qui  n’aident aucunement le gardien lyonnais  à se dégager.

La France tente mais … le doute s’installe

Après une heure d’interruption, le match reprend par une balle à terre. L’envie offensive des tricolores reste intacte malgré ces péripéties météorologiques. Le jeu se fait vers l’avant et c’est Menez qui par deux fois, va tenter de montrer la voie aux siens. Se présentant devant Pyatov, le portier ukrainien, le parisien a une première occasion d’ajuster un tir au point de penalty qu’il ne cadre pas (26^e) et une deuxième où le gardien réalise une belle parade (29^e). Une autre possibilité sur un coup franc coté gauche de Nasri suivi d’une tête de Philippe Méxès file dans la lucarne gauche des buts ukrainiens mais Pyatov se détend admirablement  pour détourner la balle en corner (39^e). Cependant, les attaquants adverses font peur avec en tête de proue Schevchenko et les accélérations de son co-équipier Yarmolenko. Le Ballon d’or  2004 essaiera de prendre de cours la défense française coté gauche mais Lloris est très vigilant (34e). Menez recevant un jaune pour une première faute sur ce dernier (40^e) évite in extremis l’expulsion juste avant la mi-temps avec une semelle sur le défenseur Selin. A la mi-temps le score reste nul et vierge.

Les Bleus sortent la tête de l’eau

La France met la vitesse supérieure dans cette deuxième période. Les bleus poussent de plus en plus. Les défenseurs de la Mer Noire reculent. Ils sont punis à la 53^e minute. Après une offensive de Franck Ribéry et un service de Benzema, Menez frappe du pied gauche au ras du poteau de Pyatov et ouvre le score. Au bout de la troisième occasion, l’attaquant du PSG trouve finalement les chemin des filets. Pas le temps de respirer puisque trois minutes plus tard, avec de nouveau un Benzema passeur qui offre un ballon à Cabaye qui se déjoue de son vis-à-vis et ajuste le portier ukrainien d’une frappe qui entre gentiment dans les buts. Le joueur de Newcastle, dans ce match, est omniprésent. Il a peur de rien, sa frappe tendue pied droit qui s’écrase sur le poteau ukrainien, le prouve bien (65^e). La France ne lâche rien. Les joueurs d’Oleg Blokhine, d’un sursaut d’orgueil essaie d’emballer la fin du match. Mais les protégés de Blanc, solidaires dans ce terme de rencontre vont rester hermétiques dans tous les secteurs de jeu. La France s’impose donc 2-0 après un match plus fringant que contre les Anglais mais avec quelques détails et les errements défensifs toujours à régler.

Six ans déjà !

Six ! Six ans que les Bleus n’avaient plus remporté une rencontre en  phases finales (un nul contre la Roumanie et deux défaites face à l’Italie et les Pays-Bas en 2008 ; même bilan en 2010 en Afrique du sud avec deux revers contre le Mexique et l’Afrique du Sud et un match face aux uruguayens ainsi que le nul face à l’Angleterre ce lundi). Il nous faut remonter en 2006 et un soir de juillet où la France rencontrait le Portugal pour une qualification en finale du Mondial allemand. Le pénalty réalisé par Zidane fut, jusqu’à ce soir, le dernier but victorieux pour une équipe française en phase finale. Toutefois, actuellement en première position provisoire dans son groupe, avant le match Suède-Angleterre de cette soirée, la France doit encore confirmer pour se hisser en quarts de finale de cette édition de l’Euro.

Guillaume Baret