La Loi des Prodiges (ou la réforme Goutard) à La Scala – Paris

La Loi des Prodiges (ou la réforme Goutard) – Seul-en-scène de et avec François De Brauer qui jongle avec une vingtaine de personnages. Il retrace avec drôlerie et férocité les épisodes-clés de la vie d’un député qui abhorre l’art.

La Loi des Prodiges (ou la réforme Goutard)

À La Scala

Du 10 janvier au 2 février 2020

Succès – reprise ! Un spectacle poético-burlesque qui depuis 4 ans nous fait rire et réfléchir. François de Brauer impressionne par son énergie et sa capacité d’interprétation. “Une pièce de théâtre aux allures de scénario improvisé, voilà la forme qu’a pris ce seul en scène, à moins que ce ne soit l’inverse. » François de Brauer

Rémi Goutard , un petit étudiant en histoire, devenu député, se lance dans une étrange croisade  : l’extinction pure et simple de l’art et des artistes… Mais au-delà du personnage et de la réforme qui porte son nom - Goutard - qu’en est-il de l’homme  ? Qu’est-ce qui a pu le pousser à rêver un monde sans artiste  ?

Face à lui un plasticien vain et prétentieux, tout aussi radical  : Régis Duflou et en filigrane, la question du destin de l’art dans notre société. Pour corser le débat, interviennent experts et autres témoins qui ont façonné ou croisé le destin du dénommé Rémi Goutard. C’est ainsi que l’on suit, de l’appartement familial au musée, du plateau de télévision à la manifestation de rue, jusqu’au bureau aseptisé d’une invraisemblable tour gouvernementale, le parcours chaotique de ce réformateur heureusement méconnu.

Un homme, seul en scène avec une chaise, anime ce monde et joue les épisodes-clés de la vie intime et politique de notre pathétique mais dangereux héros. Voilà qui donne idée du tourbillon irrésistible dans lequel nous entraîne François de Brauer  !

DE ET AVEC : François De Brauer

NOTRE AVIS :

François de Brauer est tout simplement hallucinant. Dans ce one-man-show totalement schizophrénique, il incarne à lui seul une multitude de personnages. Un exercice d’acrobatie d’une précision incroyable qui lui permet de jongler avec sa voix, sa gestuelle et de jouer avec la temporalité sans que le spectateur ne perde pied. Indéniablement un artiste très talentueux qui rend la salle hilare. À ne rater sous aucun prétexte !

INFORMATIONS PRATIQUES ET RÉSERVATION :

Représentations à partir du 10 janvier 2020, du mardi au samedi à 19h / dimanche à 18h

La Scala  – 13 Boulevard de Strasbourg – 75010 Paris 10

En ligne : lascala-paris.com et sur les sites de réservation habituels

Tarifs : à partir de 15 euros (10 euros pour les mons de 26 ans)

Durée : 1h35

NOTE D’INTENTION DE FRANÇOIS DE BRAUER

« Je souhaitais depuis longtemps me confronter au seul en scène, goûter à cette liberté et à ce risque. Après plusieurs années de travail en troupe sur des œuvres de répertoire, je ressentais le besoin de retrouver mes premières intuitions de théâtre, celles qui m’avaient amené, adolescent, à pratiquer les matchs d’improvisation. Je voulais me réapproprier ces outils qui sont aussi ceux du jeu masqué, découvert plus tard au Conservatoire : le plateau nu, le mime et la composition de personnages.

Un désir d’écriture fictionnelle me poursuivait également depuis longtemps et j’ai compris, en exerçant le métier d’acteur, que chez moi la pulsion de jeu était première dans l’acte d’écriture. Alors j’ai improvisé, devant une caméra, dès qu’une idée de situation ou de personnage pointait. J’ai improvisé partout : dans mon salon, dans les chambres d’hôtel, en tournée, dans les loges et (parfois !) dans une salle de répétition.

Au fur et à mesure, je retranscrivais les improvisations qui me semblaient les plus pertinentes et les arrangeais en scènes, en me refusant, dans un premier temps, à chercher ce qu’elles pourraient raconter ensemble. Je guettais, parmi tous ces personnages, un héros dont les aventures se déploieraient sur une longue tranche de vie. Mon intention était épique, conscient qu’une épopée foisonnante serait sublimée par l’impression un peu dérisoire que suscite la solitude d’un acteur sur le plateau.

Face à l’actualité et au fil de mes improvisations, l’idée de raconter l’histoire d’un homme politique et de son insensibilité totale à l’art s’est révélée. En défendant ce postulat jusqu’à l’absurde, je restais sur le terrain du burlesque et plaçais, au cœur de la pièce, le débat sur « l’utilité des artistes ». De plus, pour que la radicalité de mon héros ne soit pas trop facilement condamnable, je décidais de lui créer un adversaire aussi extrême, qui incarnerait ce qu’on peut imaginer de plus détestable chez un artiste. Mes collaborateurs Louis Arene et Joséphine Serre ont beaucoup contribué à mûrir ces idées, et m’ont accompagné dans toutes les étapes de la création.

J’avais donc une thématique et du matériau improvisé : il me fallait maintenant construire mon histoire. Petit à petit, la structure s’est affirmée autour de cinq séquences chronologiques, entrecoupées d’interviews de certains personnages, donnant une impression d’existence réelle au héros. La dramaturgie de la pièce a ensuite été enrichie par l’étude de méthodes scénaristiques. Faire ce lien avec le cinéma m’est apparu nécessaire car les codes de jeu dont je m’inspirais pour improviser permettent d’entraîner le spectateur dans une multitude de décors, sur une période de temps restreinte  : une illusion que le cinéma, grâce à sa technique, s’est largement appropriée, laissant le théâtre naturaliste un peu démuni. Mais souvenons-nous que le théâtre élisabéthain ne s’empêchait aucun déplacement dans l’espace, il figurait le décor grâce à des dessins (un château, une forêt…) sur des planches de bois pour que les spectateurs puissent situer l’action. Cette figuration est l’essence du théâtre car, ce que le cinéma ne permet pas, c’est de laisser à chacun le loisir d’imaginer son propre château. Le théâtre doit aujourd’hui nécessairement composer avec un très riche imaginaire cinématographique dont j’ai souhaité tirer profit, tout en usant d’artifices absolument théâtraux.

 

A propos carolinemarquet

A lire aussi

La-voie-dragon-Glenat

La voie dragon – Ed. Glénat

La voie dragon est un one shot, d’Ethan Young, paru aux éditions Glénat, en mars …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com