Lana Del Rey « Chemtrails over the Country Club » : les rêves d’une Amérique déchue !

Lana Del Ray, c’est une voix distinctive, immédiatement identifiable. Ce nouvel opus renforce une copieuse discographie de huit albums studios constituée en l’espace d’une petite dizaine d’année.

Elizabeth Woolridge Grant, plus connue sous le pseudonyme de Lana Del Rey a construit au fil de sa déjà longue carrière discographique un ensemble de sonates décrivant sa vie, son évolution personnelle, ses défaites et ses réussites au travers de rêves d’une Amérique disparue, fantasmes auxquels elle s’accroche éperdument. Il suffit de regarder l’image de la pochette de ce nouvel album où elle pose au milieu de dix femmes au look inspiré par Maryline Monroe ou Jacky Kennedy. Comme sur les précédents albums, ces 11 nouveaux titres ressemblent à une photo rétro de la musique d’aujourd’hui, une musique composée par une artiste à la fois moderne et vintage, où chaque thème touchant à l’iconographie des 50’s et des 60’s est magnifié.

Lana Del Rey se pose en témoin d’une Amérique révolue, une époque où les artistes folk des 60’s les Joni Mitchell, Carole King, Carly Simon écrivaient l’histoire pop folk de Laurel Canyon. En ce sens, Lana Del Rey est une grande prêtresse qui convoque nos émotions les plus nostalgiques. A travers ” Chemtrails over the Country Club », la belle nous accroche par des chansons intimistes, plus sobres plus matures, dotées d’une forte personnalité, des chansons ouatées  qui n’ont de cesse de nous étonner au fil des écoutes. Des ballades touchantes à la manière de Regina Spektor, Emiliana Torrini ou Cat Power.  De ” White Dress » à «Yosemite» à « Dance Till We Die » en passant  par « Chemtrails over the Country Club » qui donne son titre à l’album, voilà un collier de perles où défilent entre nos oreilles des ballades pop folk bouleversantes de sensibilité comme autant de confession intimes, mais aussi des titres doucement plus rock.

A travers ces mélodies au style pop californien, truffés de petites subtilités incroyables, on succombe vite sous le charme de cette voix fragile, si féminine. « Tulsa Jesus Freak, Let Me Love You like a Woman, Wild at Heart Dark but Just a Game » les compositions sont de véritables accroche-cœurs, un mélange heureux, d’ambiance feutrée et de profonde mélancolie Les arpèges cristallins et discrets soulignent la voix tantôt  aérienne, tantôt rauque, légèrement brisée, mais vibrante d’émotion et de mélancolie. Soutenue par une basse batterie qui groove, l’auteur compositrice se laisse aller à une ivresse qui nous fait tourner la tête et réveille nos sens par de délicats parfums comme ce « Dance Till We Die ».

Voilà une pop-folk intime et raffinée chantée avec un grand soin pour les harmonies vocales. « Chemtrails over the Country Club  » est un réservoir de guitare folk, de slide- guitar, de bottlenecks doucement électrifiés, et d’harmonicas, orchestré de façon ouaté par le producteur Jack Antonoff pour nous faire planer tout la haut, au milieu de ces fameux chemtrails qui sillonnent le ciel. Les textes, personnels, intenses, mettent en relief la force et la douleur des sentiments de la belle. L’alchimie entre les textes, la musique et cette voix pleine émotion fonctionnent à merveille. La beauté et le spleen de cet album envoûtant mérite même, après de de multiples écoutes, une attention particulière. On adore.

« Chemtrails over the Country » Club (Polydor)

1-White Dress

2-Chemtrails over the Country Club

3-Tulsa Jesus Freak

4-Let Me Love You like a Woman

5-Wild at Heart

6-Dark but Just a Game

7-Not All Who Wander Are Lost

8-Yosemite

9-Breaking Up Slowly

10-Dance Till We Die

11-For Free

A propos jean-christophe.mary

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