Le dernier procès : Nicolas Bourcier

Quand la culpabilité d’un pays ou d’un peuple ne peut s’estomper qu’à travers un procès historique. Il est évident que l’Allemagne devait condamner les bras qui ont servis la Shoah.

 

Le procès de Nuremberg était le début d’une demande de pardon, le procès de Munich en sera son apogée. Tous les hauts gradés de l’Allemagne nazie ont été poursuivis pour crime contre l’humanité. Le tour était venu de condamner les petites mains du parti national-socialiste. John Demjanjuk , Ukrainien, est un ancien gardien des camps de concentrations. Il est résident  et nationalisé américain. Nicolas Bourcier débute son livre sur les bribes éparses de la vie de John Demjanjuk. Cet homme perd sa nationalité américaine, une première fois? Il est envoyé en Israël et sera condamné à mort. Cette peine sera abolie en 1993 car la carte d’identité, produite aux juges, reste douteuse. La machine est en marche. Il retourne dans son pays d’adoption, retrouve sa nationalité. John Demjajuk est de nouveau déchu de sa nationalité américaine pour le restant de sa vie. La justice allemande demande son extradition afin de le juger pour complicité de meurtres (28060 personnes) dans le camp de Sobibor.

Ce livre décrit les différents arguments de la cour. Les experts, les témoins amis ou ennemis se succèdent à la barre. John Demjanjuk reste allongé sur son lit aux pieds des juges. Il reste silencieux. Il est condamné à cinq ans de prison avec sursis car il est très vieux. Les survivants saluent cette condamnation. Elle permet enfin aux survivants, à leurs descendants de donner un visage aux assassins. Cette vision historique est souvent unilatérale et le lecteur ou l’historien regrettera l’absence de retranscription des arguments de la partie défense.   Le lecteur admettra sans conteste que l’élaboration de ce livre est un point important de l’histoire et surtout de sa compréhension.

Voici quelques citations tirées du livre :

” Tout y est , les horreurs des camps, les errements d’un jeune soviétique, la captivité, la question de la culpabilité, individuelle et collective, la guerre froide, Israël, l’Allemagne et les Etats-Unis.”

” Le 29 juillet 1993, comme on pouvait s’y attendre, la Cour suprême de Jérusalem estima qu’il n’avait pas établi avec certitude que Demjanjuk était “Iwan le Terrible”. Il fut acquitté au bénéfice du doute. La cour annula la condamnation et la peine de mort qui avait été prononcée contre lui.”

“Pour la première fois, Iwan Demjanjuk est désigné nommément pour avoir été gardien dans un camp nazi, non pas à Treblinka comme ce fut le cas à Jérusalem, mais au camp de concentration de Flossenbürg. Et non pas par d’anciens détenus survivants de la Shoah, mais par un “camarade”, un “ami”, un ancien soldat de l’Armée rouge fait prisonnier, comme lui, par les Allemands.”

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