L’hôtel Fouquet’s Barrière Paris voit la vie en vert

Devanture du Fouquet's
Hôtel Fouquet’s Barrrière Paris, Champs-Elysées

Ouvert depuis l’année 2006 et situé dans le triangle d’or parisien avec une adresse sur l’avenue des Champs-Elysées, cet établissement a accueilli la semaine du développement durable[1], avec moult manifestations. Mais ce fut surtout pour ce dernier opportun d’une part d’opposer sa toute récente certification de la norme européenne ISO 14001 (obtenu fin mars 2013) pour la totalité de ses établissements et d’autre part, de rendre compte de l’engagement pris dans le cadre de la loi du 12 juillet 2010, dite loi Grenelle 2 sur la responsabilité sociétale des entreprises sur l’investissement socialement responsable, intimement lié à une démarche exigeante en faveur du développement durable.

La semaine du développement durable à l’Hôtel Fouquet’s Barrière Paris

Durant cette semaine, à l’adresse des Champs-Elysées, un mur végétal fut érigé dans le hall du palace, un menu entièrement bio a été proposé à la clientèle par le chef Jean-Yves Leuranguer, élu meilleur ouvrier de Frane en 1996, et son second Bruno Guéret (voir Site Hôtel Fouquet’s Paris). Enfin, une vente aux enchères plutôt insolite, animée par Philippe Faure Brac, meilleur sommelier du monde, et le commissaire priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr fut organisée : celle en primeurs de la cuvée spéciale du Château de Villegeorge, cru bourgeois du Médoc (voir les vins de Marie-Laure LURTON) issu d’un partenariat entre l’hôtel, la propriété viticole outre les sociétés TerreAzur et Ricoh.

De surcroît, c’est ensemble que ces sociétés ont vendangé la récolte 2012 qui fut mise aux enchères le 4 avril dernier. Les bénéficies de ces ventes (environ 46 750 €) seront attribués à la communauté des communes du Pays du Gabardan, (dans les Landes), en soutien à un projet de reforestation (né à la suite du passage de la tempête Klaus en 2009). Ces actions ne sont cependant qu’un épiphénomène d’une vague de renouveau qui souffle sur l’hôtel, qui semble vouloir donner une nouvelle lecture du luxe en France…

Du luxe, oui, mais du luxe responsable »

Ainsi, place au développement durable et à la responsabilité sociétale, pour l’établissement parisien qui a recentré ses actions autour de ses valeurs au cœur de l’humain, et qui prône un développement intégré dans son environnement, impliquant de ce fait, tous les intervenants : clients, fournisseurs, collaborateurs. Mais quels grands axes l’hôtel décline-t-il ?

Tout d’abord, la normalisation ISO 14001 constitue un système de management environnemental reconnu internationalement, exigeant et aboutissant donc à une certification. Il implique la planification des objectifs à atteindre, leur mise en œuvre, leur contrôle et l’amélioration des points défaillants tout comme le développement d’un levier incontournable : la formation. L’objectif est la transmission d’un patrimoine (environnemental) aux générations futures dans les meilleures conditions. Même si parfois jugée lourde par les PMI-PME, cette démarche intéresse les consommateurs dont la conscience écologique s’affirme de plus en plus.

Ce sont par conséquent tous les métiers de l’établissement et leur « procès » qui sont impactés : depuis la sélection d’un fournisseur, jusqu’aux pratiques de jeu. Ainsi, pour le linge, l’hôtel a fait l’option d’un coton biologique, en provenance d’un fournisseur certifié ECOCERT. L’entretien et la fonction « house-keeping » limitent l’utilisation de l’eau de javel tandis qu’elle augmente celle de produits éco labellisés. Le tri des déchets est pratiqué, les restaurants favorisent des fournisseurs régionaux pour leurs achats de produits frais. Quant au spa de l’hôtel, il recourt à des produits biologiques et procède à l’arrêt avancé des machines qui ne sont pas en fonctionnement.

Le travail dans les bureaux a aussi trouvé un second souffle : les impressions sont restreintes et le cas échéant, se font en mode recto verso. La préférence est accordée à la numérisation des documents à chaque fois que possible ainsi qu’à l’utilisation de papier recyclé. Un programme de prévention des risques liés au jeu est mis sur pied. Enfin, l’éclairage de la devanture de l’hôtel est fait par des LED. L’objectif final pour 2013 étant une réduction des consommations d’énergie de 15% par rapport à l’année 2010, de celle de la consommation d’eau de 10%, de celle de 20%.

Le capital humain est le noyau d’un programme ambitieux autour de deux items phares : la prise en compte de la situation de handicap sur le lieu de travail et la pénibilité du travail. En effet, pour le handicap, ce ne sont pas moins de 11 points stratégiques qui ont été déployés, depuis l’aménagement des postes de travail, des véhicules, jusqu’à la fourniture d’appareillage  au personnel concerné et la sensibilisation des personnels à cette situation. Le palace vise-t-il le retour du sens au travail ? Mais le palace ne s’arrête pas là…

A cela s’ajoutent des projets originaux…

Château de Villegeorge - Vendanges FBP 2012
Château de Villegeorge – Vendanges FBP 2012

Comme la participation du personnel (20 personnes en 2012) de l’hôtel Fouquet’s Barrière Paris aux vendanges du cru bourgeois Château de Villegeorge, issu de la culture raisonnée. Ce moment de convivialité en sus du travail, la direction de l’hôtel le partage avec le personnel. Il trouve son point d’orgue en la mise aux enchères des primeurs de la récolte. Cette année, il s’agit des primeurs de la récolte 2012, dont les heureux acheteurs pourront prendre possession seulement à l’horizon 2015. En plus de la cuvée spéciale du Château de Villegeorge, la vente a réservé une dizaine de lots d’autres propriétés viticoles aussi prestigieuses que les Auspices de Beaune, ou le champagne Pommery qui se départit d’un certain nombre de jéroboams de la cuvée Louise Pommery 1999. Des bouteilles Amiral de Beyscherelle 2008, des bouteilles de Mercurey, château de Santenay, cuvée Héloïse 2009, un magnum Château Mouton Rothschild 2007, des magnums Garrus rosé 2010 Château d’Esclans, des magnums Château Gruaud-Larose 2001, 2nd cru class, Saint-Julien des magnums de Château Plain point 2009 Fronsac Michel Aroldi ou encore un jéroboam de Pouilly Fumé 2011 de la maison Pascal Jolivet furent aussi mis aux enchères. En tout, ce furent 40 lots qui ont été proposés dans des formats divers : des barriques de 300 litres (partis pour des prix environnant les 4500 €), des jéroboams (vendus autour de 900/950 €) ; un magnum Château Mouton Rothschild 2007 (vendu 1000 €), entre autres. Ce qui a permis d’obtenir la coquette somme de 46 750 €. La suite, vous pouvez l’imaginer : un chèque sera remis à la communauté des communes du Gabardan (à l’automne 2013).

Enfin, dernière preuve du dynamisme de cet établissement parisien : l’investissement dans un nouveau restaurant adjacent à l’hôtel et à la célèbre Brasserie Le Fouquet’s en janvier 2013, sous le nom la Petite Maison de Nicole, une copie conforme de l’adresse niçoise, qui offre un menu différent chaque jour et propose également des soirées d’animation. (Voir site ici),

Le Fouquet’s, c’est au départ une brasserie luxueuse dont les murs sont classés, qui a su faire fructifier un partenariat astucieux avec l’Académie des Arts de Paris pour la soirée de remise des Césars du cinéma français. Cependant, entre tradition et stratégie de développement à long terme, l’enseigne ne serait-il pas aujourd’hui, le meilleur élève du secteur du luxe français en passe de réussir tous ses examens de passage à la modernité  ?

Pour en savoir plus sur la norme ISO 14001


[1] Du 1er au 7 avril 2013

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