MICHTO ou la haine crescendo

Découvrez sans tarder la vie et le parcours de Daniel Panizzoli au sein de son ouvrage “Michto ou la haine crescendo“. Il nous livre, sans détour, le récit de son univers, à la fois intime et violent, et qui le mènera de l’ombre à la lumière. C’est donc avec une lecture directe et percutante, que sa réalité nous sera dévoilée. Celle d’un homme qui n’a pas toujours une morale exemplaire, qui aime l’argent, les femmes et les voitures , mais qui n’en fait pas un mode de vie.

Le livre de Daniel Panizzoli

Daniel, dit “Michto“, grandit livré à lui-même dans un quartier sensible avec un père violent et une mère absente. Il devient au fil des ans un hors-la-loi que rien n’arrête.Quelques années plus tard, toujours profondément instable mais lassé de ses excès qui auraient pu lui coûter la vie, il décide de continuer ses aventures en multipliant les voyages à travers le Monde. Il va ainsi vivre de nombreuses expériences parfois extrêmes et dangereuses, mais souvent enrichissantes à tous points de vue.Pourtant, alors qu’il est tout proche du chemin de la rédemption, un événement injuste va le frapper brutalement, brisant ses rêves d’une vie normale.

Dès lors, sa haine contre la société va se réveiller, et celle-ci ira malheureusement crescendo…

Un homme entier, de fort caractère, ce qui va lui permettre de franchir les obstacles de la vie à bras le corps. Et ainsi goûter à ce qu’il a le droit et à le plus manqué : du bonheur.

Extrait :

DANS LA RUE

Un soir de novembre 1956, je suis né à Nancy dans un quartier, qui à l’époque était dit « malfamé », les façades des immeubles étaient grisâtres et les artères encore pavées, les rats cohabitaient avec les ordures encombrant les trottoirs. À chaque coin de rue, de belles fontaines en fonte ravitaillaient les riverains qui, pour la plupart, logeaient dans de vieux immeubles sans eau courante. Certains s’entassaient dans des greniers servant de dortoir aux immigrés arrivant, à l’époque, sans leur femme pour travailler dur.

Trois ans après la naissance de mon frère Michel, j’arrivai donc dans l’unique chambre du 40 m2, dans le lit conjugal, sans problèmes malgré mes sept mois et demi, à la joie de ma petite mère Arlette et le désarroi de mon vieux qui voulait une fille. Il me le fit d’ailleurs payer toute ma vie, sournoisement et violemment.

J e grandis cours Léopold, dans ce petit logement d’une pièce cuisine, sans salle de bain et les WC dans la cour. Dans la chambre, des lits superposés étaient encastrés dans une alcôve à un mètre cinquante du lit des parents, entouré d’armoires et de commodes. L’hiver, un petit pôele à bois ne chauffait le dortoir que quelques heures par jour, car il aurait fallu le ravitailler en bûches régulièrement tout au long de la nuit, alors la chambre, qui refroidissait d’heure en heure, était glaciale à l’aube, nos bouillottes refroidies et coincées au fond du lit.

Il faisait bon se retrouver au réveil dans la cuisine où la cuisinière à charbon carburait encore au petit matin, sur le tuyau de poêle séchaient en éventail du linge et des torchons, et sur la plaque en fonte du dessus, astiquée à la paille de fer, il y avait toujours un faitout qui chauffait l’eau pour la toilette matinale, car nous n’avions pas d’eau chaude au robinet. C’était la pièce principale, aussi petite que la chambre, mais bien équipée par le vieux, à l’américaine, avec des placards tout autour, il faut dire qu’il avait vécu 5 ans en banlieue de Chicago avant de connaître ma petite mère. C’est pourquoi il connaissait déjà les fameuses cuisines où tout était intégré et que beaucoup des copines de ma petite maman enviaient.

Dans cette cuisine, qui nous servait aussi de salle de bain et de salon, nous étions assis sur des chaises en formica autour de la table, elle aussi de la même matière, le lave-linge y avait également sa place. Il y avait une porte qui accédait à un cagibi, équipé d’un établi et dans lequel mon père entassait une partie de son outillage et de la quincaillerie. Une des qualités de mon vieux est qu’il assurait vraiment en bricolage, tous corps de métier confondus, alors il était souvent sollicité pour des travaux au black, ce qui nous permettait d’avoir la télévision, un réel luxe à l’époque, et aussi d’avoir de belles grosses vagos*, une de ses rares passions.

Ma mère travaillait la nuit comme veilleuse dans un hôpital. Elle n’était donc pas encore rentrée pour le petit-déjeuner et le rituel à cette heure-là était d’attendre avec mon frère, que mon vieux ait fini de préparer son saladier de chocolat chaud. Nous avions juste le droit de contrôler que son lait ne déborde pas de la casserole pendant qu’il faisait sa toilette dans l’évier, surtout le silence devait régner afin qu’il puisse écouter la radio. Nous étions obligés d’admirer monsieur, bien sagement assis à la table, attendant notre tour, la faim au ventre, pour préparer notre petit-déjeuner dès son départ.

De toute ma vie je n’ai vu pareil égoïste, jamais je ne l’ai vu aider aux tâches ménagères, dresser ou débarrasser la table et encore moins faire la cuisine, son truc à lui en rentrant le soir, c’était de mettre les pieds sur le rebord de la table devant la télé et de donner des ordres. Quand il se levait, c’était pas bon pour moi, j’allais sûrement me faire dérouiller.

Il travaillait dans une base aérienne chez les Américains comme magasinier et chauffeur en tant que civil. Ça ne devait pas lui convenir, puisque chaque soir, il rentrait de mauvaise humeur et il n’était pas du genre à faire joujou avec ses enfants, je peux même dire que je ne suis jamais allé sur les genoux de mon père, il aimait plutôt jouer au chef et nous ordonner les corvées de charbon, poubelles, fermer les volets, faire les courses, surtout fermer notre gueule, etc.

Ouvrage disponible chez la maison d’édition IS EDITION 

ISBN  978-2-36845-008-6

257 pages

Disponible sous format papier ou E-book 

Visitez son blog : michto

 

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