Montpellier : “Possédé.e.s l’exposition ensorceleuse à La Panacée (Mo.Co)

Possédé.e.s l’exposition au Mo.Co Panacée de Montpellier

Quand l’art se démarque en Occitanie, c’est à Montpellier qu’il faut aller, pour rencontrer les artistes délurés de l’exposition “Possédé.e.s”, dans l’antre de “La Panacée”, issue de l’organisation artistique baptisée “Mo.Co” dans la capitale Héraultaise.

Après un contrôle strict à l’entrée de “La Panacée” (sac en bandoulière sur le ventre !), tenue appropriée à l’hygiène des lieux, j’ai parcouru les dédales de l’exposition avec les différents thèmes basés sur les corps, la décadence, ou encore l’envoutement, de quoi aiguiser ma curiosité !

Un imaginaire envoutant…

Visionner l’exposition durant deux bonnes heures : Ce sont vingt-sept artistes au total, pour la plupart nés à partir des années 80, que Vincent Honoré (l’organisateur commissaire principal d’exposition) rassemble dans son exposition au titre particulier : “Possédé·e·s.”

À la fois puissante et vulnérable, ensorcelée et ensorceleuse, celle ou celui qui s’abandonne dans sa chair “l’on ne sait pas qui possède quoi”, explique le directeur des expositions au Mo.Co. Les oeuvres, leur placement rigoureusement positionné où l’accent est mis sur une vaste diversité de points de vue qui, gèrent une vision plurielle de l’occulte et de l’obscurantisme . La sculptrice et vidéaste Laura Gozlan s’attache à faire émerger entre magie et technologie un “rapport spéculaire émergeant”.

En mélangeant et en mixant, des modes d’expression très contemporaines, telle que l’image de synthèse, le 3D, l’artiste Paul Maheke nous confie à imaginer l’occulte comme “un champ d’exploration et de mise en action d’une pensée autre” qui s’anime dans ses installations et performances, le tout postant un imaginaire singulier et particulier, lorsque le visiteur explore les surfaces proposées.

La peintre franco-polonaise Apolonia Sokol, s’offre dans l’invisiblement petit, un lien très familier avec le concept moderne. On peut y voir un décalage, mais aussi une inversion explorant les contre-cultures qui y sont rattachées, incarnées dans les modèles qui lui sont propres. Vincent Honoré réitère l’esprit particulier qui s’anime au Mo.Co, lors de ces expositions novatrices, basées sur des langages subversifs, où l’étrange s’apprécie avec l’ambivalence des voies artistiques singulières !

La Panacée présente aussi ses “régionaux” !.

Possédées à La Panacée où l’art de l’occulte

L’exposition est une plateforme pour les plasticiens en résidence de la région. Faire rencontrer les oeuvres…à Montpellier : Nicolas Aguirre, Jimmy Richer et Chloé Viton, l’ambition du Mo.Co c’est aussi de présenter des artistes nationaux et internationaux dont Nils Alix-Tabeling, Raphaël Barontini, Jean-Baptiste Janisset, Lewis Hammond, Paul Maheke ou Apolonia Sokol.

Magie noire, décadence ou sorcellerie ?

En rassemblant toutes ces oeuvres, l’exposition “Possédé·e·s” explore différents univers : l’œuvre d’art est issue d’une certaine magie, ou déplacement des sens, lié à la performance, le tout peut évoquer la transe et la possession, la sculpture et la peinture s’approcheraient davantage de l’objet  du “talisman”, selon Apolonia Sokol. Celle-ci, est une artiste peintre figurative française d’origine danoise et polonaise. Elle grandit dans le quartier populaire de Château Rouge au sein du théâtre parisien Le Lavoir Moderne, dans lequel ses parents accueillent un grand nombre d’intellectuels, écrivains, poètes et réfugiés. Pour comprendre son oeuvre, c’est important d’imaginer qu’elle y accueillera plus tard différentes figures du féminisme, notamment Oksana Shachko, dont elle a fait plusieurs portraits.

Après son diplôme de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Apolonia Sokol part vivre aux États-Unis et s’installe à New York et Los Angelès.

Nandipha Mntambo et sa singularité au Mo.Co…

Nandipha Mntamb à La Panacée

Nandipha Mntambo naît à Mbabane, au Swaziland, en Afrique australe, en 1982. Elle grandit en Afrique du Sud pendant l’apartheid, à Johnnesbourg puis au Cap. Son père est un pasteur méthodiste. Elle obtient une maîtrise en Beaux-arts à l’École Michaelis des Beaux-arts de l’Université du Cap, Elle vit et travaille en Afrique du Sud. Ses œuvres font partie, notamment, des collections du National Museum of African Art à Washington, au Seattle Art Museum et au Musée Zeitz d’art contemporain d’Afrique. À la Panacée ses oeuvres se contemplent, comme si des spectres évoquaient nos dieux enfouis en nous-mêmes, un peu si l’Afrique du Sud se métamorphosait devant nous.

Une liste d’artistes…

Artistes de l’exposition :

Nicolas Aguirre, Kelly Akashi, Nils Alix-Tabeling, Jean-Marie Appriou, Raphaël Barontini, Sedrick Chisom, Pauline Curnier Jardin, Iain Forsyth et Jane Pollard, Laura Gozlan, Lewis Hammond, M. Mahdi Hamed Hassanzada, Anna Hulačová, Jean-Baptiste Janisset, Joachim Koester, Paul Maheke, Pierre Molinier, Myriam Mihindou, Nandipha Mntambo, Antonio Obá, Jimmy Richer, Apolonia Sokol, Chloé Viton, Dominique White.

Et des performances et œuvres hors les murs de Pierre Huyghe, Latifa Laâbissi, Luara Learth Moreira, PEREZ.

Les commissaires
Vincent Honoré, Directeur des expositions MO.CO. avec Caroline Chabrand, Curator MO.CO. et Anya Harrison, Curator MO.CO., assistés de Laureen Picaut

L’exposition est gratuite jusqu’au 3 janvier 2021 visible 14 rue de l’école de pharmacie à Montpellier http://www.moco.art

Eric Fontaine

Apolonia Sokol “Le Printemps”
Possédé.e.s au Moco
Anna Hulačovā

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