Au nom de la bombe – Steinkis Éditions

Gerboise, Agathe, Aldébaran … des noms qui ne vous inspirent probablement pas une « mort invisible » … C’est pourtant les noms donnés à plusieurs essais nucléaires Français. Au nom de la Bombe chez Steinkis Éditions, témoigne, par l’intermédiaire d’histoires courtes, des « retombées » dramatiques qui ont eu lieu sur l’environnement et les populations lors des tout premiers essais en Afrique du Nord et en Polynésie Française. Mensonges d’État, manipulations des locaux, abus de confiance … de quoi vous faire réfléchir un moment … Paru le 11 Février 2021.

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Au nom de la Bombe © Steinkis
  • Le décor :

Vive la France !

19 Février 1960 … désert Algérien … 6 jours après l’explosion d’une bombe nucléaire, nommée Gerboise bleue, en plein désert, on demande au soldat Dellac d’accompagner un officier au point Zéro de l’explosion. Sans prendre aucune précautions, habillés de simples combinaisons en coton, les deux hommes se dirigent au point où la bombe a impacté le sable, pour y planter le drapeau Français …

1 Mai 1962 … Sud Algérien … Des ministres viennent assister à un tir atomique souterrain. Tout le monde est sur le pied de guerre afin que l’explosion se passe sans accrocs, et les hommes présents sont certains de ne courir aucun risques … Pourtant, quelque chose ne tourne pas rond, et les civils « importants »  sont obligés d’évacuer le site dans la précipitation. tandis que les « sous gradés » sont mandatés pour aller récupérer les affaires laissés sur place dans la précipitation !! Tout le monde se rassure comme il peut, et peu de temps après, dans tous les cinémas français, on peut voir un reportage qui assure que cet essai était parfaitement maîtrisé !

… deux histoires parmi d’autres …

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Au nom de la Bombe © Steinkis
  • Le point sur la BD :

Une BD révoltante. Je crois qu’on ne se rend jamais vraiment compte des risques pris au nom d’un pays, tant qu’on a pas eu les détails précis du déroulement des choses. Mais, comment comprendre, quand les Etats cachent et font glisser les informations pour ne pas affoler les populations, et continuer leurs essais nucléaires en toute impunité ?

C’est ce que nous raconte Albert Drandov et Franckie Alarcon, dans ce « Au nom de la Bombe » aux Éditions Steinkis . Les histoires courtes mais terrifiantes, des « premiers » essais nucléaires entrepris par la France, en Algérie et en Polynésie. Des soldats donnés en pâture à la « fission nucléaire ». Les clauses de confidentialité honteuses pour les impactés et leur famille. Des « locaux » non informés pour éviter les « réclamations ». Mais surtout, des victimes totalement ignorantes des risques, vouées à des maladies inconnues, puis à une mort certaine.

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Au nom de la Bombe © Steinkis
  • Ma conclusion :

Au nom de la Bombe aux Éditions Steinkis est, certes, un témoignage accablant pour les politiques et l’Etat Français, mais surtout, un hommage rendu à toutes les personnes disparues par leur négligence volontaire. Un sujet révoltant mais nécessaire, appuyé par des documents d’époques, en annexe à la fin de la BD. Suivi de listes interminables de noms : des essais, mais aussi de ceux, encore vivants, qui attendent encore une reconnaissance de leur pays.

A propos stef emma

Rat de laboratoire, BDphile, et couteau en second sur Le bon goût des choses ( végétarien, végétalien)

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